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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je remercie Babelio et les éditions du Point pour le roman « Les sacrifiés » de Sylvie le Bihan.
En Andalousie, 1925, Juan Ortega, jeune gitan de 15 ans, devient le cuisinier attitré d'Ignacio Sánchez Meijías, célèbre torero, et également féru de poésie. le jeune homme fait alors la rencontre de la maitresse de ce dernier, Encarnacion Lopez Julvez, dite La Argentina, une danseuse de Flamenco. Il en tombe instantanément amoureux. Grâce à eux, il va découvrir l'effervescence artistique de cette époque-là, les soirées avec certains intellectuels et écrivains de la Génération de 27, comme Dali, Picasso, Buñuel et surtout Federico Garcia Lorca, l'ami du couple.

A travers les yeux de Juanito, c'est non seulement l'univers culturel mais l'histoire de l'Espagne à une période charnière qui nous est racontée : l'insouciance des années folles qui va être peu à peu balayée par l'arrivée de Franco et la montée du fascisme, la terrible guerre civile qui fera rage de 1936 à 1939, suivie par la non moins terrible seconde guerre mondiale.
Indéniablement, l'auteure s'est bien documentée pour évoquer cette longue période. On croise les artistes les plus célèbres, elle nous fait partager la culture hispanique (danse, tauromachie, littérature, peinture et cuisine) mais aussi évoque les faits sociétaux comme les clivages entre certaines communautés (certaines conservatrices, très croyantes…). Elle glisse certains noms des acteurs les plus importants de la seconde guerre mondiale (Jean Moulin notamment). Durant cette lecture, j'ai appris beaucoup d'anecdotes ou faits historiques concernant la guerre civile espagnole ou encore sur les soldats de la Nueve.

Malgré tout, je n'ai pas réussi à me plonger dans ce roman avec enthousiasme. Cela tient au personnage principal Juan que j'ai trouvé insipide et à force agaçant. A n'être juste que l'ombre perpétuelle des personnages qu'il suit. D'abord d'Ignacio (alors qu'il n'aime pas la tauromachie) ; ensuite et surtout d'Encarnación. A se consumer d'amour pour elle, sans pouvoir le lui révéler. On a l'impression qu'il passe des années à ne faire que ça : attendre. Regarder les autres vivre (il observe les soirées artistiques sans vraiment y participer). Regarder les autres combattre durant la guerre alors que lui n'espère qu'un battement de cils de la belle danseuse. Attendre et vivre par procuration.
Même alors que ses compatriotes luttent contre le franquisme, que des étrangers viennent s'ajouter au rang républicain, il reste très longtemps à côté, en s'enfuyant notamment à Paris à la mort de Lorca. Il aura l'occasion d'ouvrir un restaurant sur Paris, rue Saint-Augustin, et je serais étonnée d'apprendre par la suite que la cuisine n'est pas une passion pour lui.
En plus d'être un amoureux qui ne pense qu'à la femme aimée, qu'à cet amour impossible qui à force est lassant, ce personnage a manqué réellement de densité et d'intérêt à mes yeux.
C'est ce qui explique que j'ai eu une bonne partie du roman des difficultés à suivre cette histoire avec lui. J'éprouvais plus de bienveillance pour ce vieil homme qu'il était devenu dans les années 2000 et qu'on retrouvait de temps à autre, lors de flashbacks.

Par ailleurs, au premier tiers du roman, je n'ai pas ressenti l'atmosphère artistique de l'époque (mais peut-être cette impression a-t-elle été biaisé par mon irritation vis-à-vis de Juan). Que ce soient les voyages à New York, Paris, avec le torero, les références aux artistes espagnols, j'ai trouvé que cela manquait de souffle, de vie. Comme si je voyais le travail de l'auteure avec sa liste de noms et de faits qu'il fallait évoquer ; cochés au fur et à mesure de leur insertion dans le roman mais qu'ils manquaient d'une sensation 3D, d'émotion vibrante.

Un éveil d'intérêt a eu lieu par la présence de personnages plus captivants comme Federico Garcia Lorca, et notamment les quelques jours avant sa mort poignante, exécutée par la milice franquiste, ou encore lors des évènements relatifs à la seconde guerre mondiale.

Raconter cette période marquante pour les espagnols et l'Europe toute entière, à travers le trio de personnages réels et célèbres, Ignacio, Encarnacion et Federico était une idée assez intéressante. D'autant que je ne connaissais pas du tout les deux premiers et que le style de Sylvie le Bihan est assez plaisant.
Malheureusement il m'a manqué un petit quelque chose pour que je tombe réellement sous le charme de sa plume et de cette histoire.
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Ce livre est à la fois un roman d'apprentissage et de renoncement.
L'autrice nous plonge dans le début du XXème siècle en Espagne, avec Juan, qui poussé par sa mère, va échapper à son avenir tout tracé dans la tauromachie, comme tous les gitans masculins de sa famille, en développant sa passion pour la cuisine.
Grâce à cette passion, il va découvrir le monde et, surtout, l'amour, en la belle Encarnacion, danseuse de flamenco adulée par la société artistique espagnole.
C'est aussi une vie d'exil qui l'attend lorsque la grande Histoire change la vie de ces personnages, avec la guerre civile.
Malgré de belles découvertes sur cette période et les arts abordés, je suis restée en dehors de cette histoire.
J'ai eu du mal à m'attacher aux personnages. Petite déception pour ma part.
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Même s'il s'agit d'un roman et que certains aspects sont inventés, notamment la vie de Juan, jeune gitan envoyé dans une hacienda pour y faire la cuisine alors qu'il est encore adolescent, on comprend rapidement qu'une partie des personnages évoqués est connue. L'auteure relate notamment les vies de toreros célèbres comme Ignacio Sánchez Mejías, Joselito, ainsi que des intellectuels, écrivains de la Génération de 27, dont Federico García Lorca et pour finir Encarnación López Júlvez, alias La Argentinita, chanteuse et danseuse de flamenco.

Le récit s'étale des années 1920, dans une Andalousie pauvre et poussiéreuse à l'an 2000 où nous retrouvons Juan à 89 ans, à Paris. Des flashbacks nous font revivre la jeunesse des protagonistes, leurs vies d'artistes et de bohème entre Madrid, New York, Paris et la passion que chacun porte à son art, et l'amour inconditionnel que porte Juan à Encarnación, sentiments non réciproques qui forgeront toute la vie du jeune homme.

Surtout, Sylvie le Bihan nous plonge dans cette époque charnière du XXème siècle en Europe avec la mise en place du fascisme et de l'extrémisme, et la terrible guerre civile qui fera rage de 1936 à 1939. Une période sanglante et très mouvementée pour l'Espagne, très attachée à ses traditions, une société encore fortement placée sous le joug de l'église, où l'instabilité politique, les clivages entre certaines communautés très conservatrices auront décimé ce pays et fait fuir une grande partie des habitants.

Roman extrêmement bien écrit, relatant des vies incroyables, et bouleversant de dureté sur la guerre civile, Les sacrifiés est aussi un récit dense et douloureux. le texte a tout d'une oeuvre romanesque pouvant mener le lecteur à un coup de coeur. Nous sommes dans L Histoire avec un grand H et la passion est bien présente et digne des plus belles tragédies, avec ses non-dits, ses secrets, sa rancoeur et des destins brisés.

Mais cela n'a pas fonctionné pour moi… Malgré le fait que je connaisse bien l'Espagne pour y avoir passé quelques mois pour apprendre la langue, et découvrir la culture, notamment dans la magnifique Séville, j'ai une profonde aversion pour la tauromachie. N'appréciant pas non plus le flamenco, cela ne m'a pas aidée à rentrer dans le récit et que je m'attache aux personnages, certains m'ont même porté sur les nerfs. J'ai mis des semaines à finir ma lecture, ayant toutes les peines du monde à reprendre le rythme après chaque pause. de plus, certains passages du début sont un peu longuets…

En résumé, une grande histoire romanesque qui n'a malheureusement pas su m'embarquer…
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J'en aurais vu passer des critiques et des mises en avant de ce roman... Une telle visibilité ne pouvait que servir une histoire passionnante. Malheureusement, je suis passé à coté de cette histoire, pourtant très bien documentée. On sent que l'auteure maitrise son sujet sur le bout des doigts et on apprends beaucoup de choses sur la guerre d'Espagne. D'où vient alors que je ne n'ai pas été emporté ?
J'aurai du mal à le définir de manière objective. Ce roman qui pourtant, parle de passion m'a paru manquer de souffle, de folie et de passion justement.
C'est "techniquement" irréprochable et sur le papier tout est là pour avoir une grande fresque romanesque...pourtant, à aucun moment, mon coeur n'a battu ou ne s'est serré et j'ai très vite oublié chacun des héros.
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Dans un premier temps, j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l'histoire au sein de la première partie du roman, notamment à cause de toutes les coupures temporelles qui se succèdent. J'ai eu du mal à m'y retrouver car j'ai trouvé que changer d'année ou de ville toutes les 3 à 5 pages devenait assez confus.

L'histoire en elle-même m'a par contre tout de suite plu car elle était pleine d'Histoire avec un grand H, j'ai appris plein de choses sur la seconde guerre mondiale vécu par les espagnols et c'est l'aspect du roman qui m'a le plus intéressé. Dès que l'on atteint l'année 1937, j'ai commencé à un peu plus m'intéresser aux personnages.

J'ai adoré le dernier tiers du roman où on se retrouve au coeur de la guerre ce qui m'a réellement happé. J'ai lu la dernière partie d'une traite car j'étais prise dans l'histoire. Je n'avais pas vu venir la fin qui est réservée à nos personnages et le dénouement final fut une belle surprise 😊

Ce roman a donc été crescendo avec moi et j'ai bien fait de continuer car j'ai appris plein de choses et la fin m'a plu !
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Sylvie le Bihan nous plonge d'abord dans la joyeuse Espagne du début des années 1930. La république a été proclamée et se croit éternelle…jusqu'à la fin des illusions et la montée du fascisme qui entraînera la sanglante « guerre d'Espagne »
L'autrice crée le personnage de Juan pour encadrer son récit. Juan est un jeune gitan andalou très doué en cuisine. C'est à ce titre que son père l'envoie servir Ignacio Sanchez Medjias, un ancien toréro très célèbre. Bien vite il devient plus que le cuisinier d'Ignacio, sera son confident et partagera sa vie. Ignacio tate un peu d'écriture et de théâtre. Dans sa maison se rassemble le gratin des artistes (Bunuel, Dali, de Falla …) et surtout Federico Garcia Lorca qui lui aussi se prend d'amitié pour Juan. Il sera un personnage important des « Sacrifiés » Ignacio avait quitté le toit conjugal pour vivre cette vie mouvementée et pleine avec sa maîtresse, Encarnaçion, célèbre danseuse de flamenco plus connue sous son nom de scène : « la Argentinita »
Jusque là, j'avais pris plaisir à lire ce récit, intéressant et riche, bien que ce ne soit pas vraiment un roman : l'autrice raconte, cà manque de souffle, de dialogues. Mais…
Mais, pour son malheur (et celui du lecteur?) Juan est tombé amoureux d'Encarnaçion, dès le premier regard : un vrai coup de foudre ! La danseuse aime « bien » Juan, mais ce mot « bien » montre qu'elle se garde d'être trop intime : elle le considère comme un grand enfant. Juan vivra en retrait de ce monde flamboyant, bref ne vivra plus, en permanence obsédé par cet amour qu'il croit être le seul sens de sa vie. La guerre, en Espagne puis dans toute l'Europe, séparera tout ce monde. Juan retrouvera Encarnaçion puis le perdra encore, terminera sa vie à Paris où il ouvrira un restaurant « le Catalan » Mais il continuera à rêver à son grand amour avec l'espoir fou de la retrouver un jour.
La fin du bouquin relate un voyage qu'il fait en Espagne pour retrouver son passé. Il y rencontrera la soeur d'Encarnaçion, revivra encore et encore ce grand amour en des pages qui m'ont particulièrement agacé par leur côté mélo.
L'amour est aveugle, dit-on, mais il rend bête aussi : toute la vie de Juan aura été gâchée par une seconde d'éblouissement.
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