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Critique de sultanne


C'est la voix de Guillaume le Blanc qui, tout d'abord, m'interpella. Claire, gutturale, masculine, son intervention à la radio me transporta : un ton convaincant et rassurant, un sujet original, un milieu peu en vogue ; et je me revis, transportée par les transes de mes quelques kilomètres hebdomadaires… activité étrange aux yeux de certains de mes congénères mais sur laquelle je ne me posais jamais de questions… je cours… un peu… de temps en temps… bah, ça me défoule… d'explication, point !
Et puis, il est arrivé, rouge pétant, classe, plus épais que prévu et je m'y suis plongée. Pas passionnée, non, la plume de Guillaume Leblanc n'est pas de ces passions emportées ; disons plutôt, étonnée, dans l'expectative. J'avais eu beau chercher à anticiper en réfléchissant à la question, impossible d'imaginer la teneur de celle de Guillaume Leblanc.
Outre une culture littéraire et générale particulièrement charmante, la démarche est désarçonnante ; à croire que l'auteur de Courir cherche à prendre à rebrousse-poil un certain nombre de concepts communément établis… démarche proprement philosophique, me direz-vous, quasi-scientifique vous répondrais-je !
En effet, l'auteur n'a pas son pareil pour interpréter de façon toute nouvelle les fables de la Fontaine, et, notamment, celle du Lièvre et de la Tortue ; pour s'approprier les philosophies de Descartes ou de Spinoza ; pour expliquer sa démarche de coureur de fond ; pour transfigurer tout coureur en mélomane maladif (là, j'ai adoré le concept !) ou en nomade névrosé ; pour remarquer le caractère éphémère de l'idée, toute géniale qu'elle soit, lorsqu'elle est formulée dans la tête du coureur ; pour mettre en exergue une superbe galerie de coureurs, qui va de Zàtopek à Sarkosy, et qui ont su tantôt m'émouvoir, tantôt m'amuser.
Moins convaincantes peut-être, l'image du coureur-cyborg m'a un peu échappé et celle du coureur en tant que pur produit capitaliste m‘a laissée de marbre ; mais qu'à cela ne tienne, Courir m'a confortée dans ma démarche de petite joggeuse de dimanche… a su donner du sens à cette activité pour le moins extraterrestre pour certains (et moi la première). Moment de solitude extrême, il restera pour moi l'occasion d'observer avec amusement les tergiversations de mon esprit qui n'en finit pas d'essayer de contenir les pulsions instinctives d'un corps qui se veut plus en mouvement que jamais !

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