On parle beaucoup des découvreurs de trésors, moins des patients explorateurs toujours bredouilles. En fouillant dans des bibliothèques, poussiéreuses ou bien rangées, j'aime bien chercher le canard boiteux (une citation évangélique doit résonner en moi : "la pierre rejetée des bâtisseurs est devenue pierre d'angle"), la pierre brute qui n'attend que le polissoir d'une lecture curieuse.
Echec, ce livre peu attirant ne sera pas une pépite.
Pourtant : n'est-ce pas un plaisir rare que de couper les pages? Ce geste désuet ne manque pas de charme, qui oblige à des pauses et entretient le suspense (sans parler du plaisir d'être le premier à passer par là, dans ce cas-ci le premier assez patient, faible mérite mais qui m'amuse).
Et bien plus : si cette brochure n'est au fond qu'un argumentaire à classer dans un dossier administratif, si le sujet est anecdotique (au fond : une entente entre communes pour s'assurer des bénéfices, sans se soucier des conséquences), la question posée est fondamentale : que doit payer l'impôt et que doit payer l'usager?
Heureux temps (1935) où une décision venait de rendre illégale
toute taxe de stationnement? Des questions de ce genre continuent de nourrir les conversations pyrénéennes, et je ne vous parle pas des radars automatiques.
Si je ne peux conseiller cette lecture (ou alors comme un défi pour bibliophile déviant : commencez par trouver l'ouvrage), vous voyez que j'en ai tiré profit. Et puis le Bondidier a un style fluide, bien de son temps, et j'aime bien les proverbes cités en latin.
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l'argument qui figure au dossier officiel est plutôt d'ordre humoristique : asseoir le droit de prélever un péage sur les automobiles de 1936 à Gavarnie sur une lettre missive d'un Comte de Bigorre au XIVe siècle.
En matière d'abus, rien n'est dangereux comme un "précédent".
...le fumier de la spéculation qui fait germer tant d'affaires financières...