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« Je préfère m'en occuper, vu que tu as tendance à tout remettre au lendemain... » (page 47)

« Ces jours qui disparaissent » sont des jours qui ne reviendront pas.
Lubin Maréchal a 26 ans et voit sa vie lui échapper. Un jour sur deux, un autre lui-même prend possession de son corps. Ce deuxième Lubin est très différent du premier. L'un est artiste de cirque, l'autre beaucoup plus pragmatique et froid, se révélant même un homme d'affaires à succès.
De l'acrobate ou de l'automate, qui va gagner ? Car le combat s'engage. Lubin 2 ne s'en laisse pas compter. Cette moitié de vie prise sur le premier ne lui suffit pas. Il veut tout.

De cette « impression de disparaître », Lubin Maréchal voit sa personnalité défiler sur un fil. En équilibriste de la vie, il nous emmène sur les chemins tortueux de l'identité, de la dualité corps et esprit, mais aussi de la schizophrénie.
Entre la raison et la folie, l'excellence du scénario m'a conquis. Ponctué de notes poétiques et accompagné d'une galerie de personnages secondaires atypiques bien campés, il compense un dessin que j'ai trouvé trop naïf, et une fin un peu tarabiscotée.
Trois étoiles seulement donc, mais assurément une oeuvre originale que vous ne vous ne serez pas prêt d'oublier.

Lu en février 2018.
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S'il n'y en avait finalement qu'un seul, cela serait sans aucun doute ce titre dont j'ai tiré mon avatar.

J'ai littéralement adoré cette lecture de ces jours qui disparaissent chez un jeune garçon abordant la vingtaine. On va le suivre au cours de toute une vie car il lui arrive un phénomène assez mystérieux. En effet, il se réveille en ayant loupé à chaque fois une journée entière qui est occupé par un autre soi totalement différent. Il est bordélique et l'autre soi est maniaque. Il est acrobate dans un cirque et l'autre va faire un métier plus conventionnel et rémunérateur dans l'informatique. Il est très famille et ami alors que l'autre est plus solitaire. le gentil poète contre le brillant carriériste. La bataille peut commencer !

On pourrait penser qu'il y a une véritable part de fantastique mais on comprend assez vite qu'il s'agit certainement d'un phénomène de dédoublement de la personnalité qui trouve une origine psychologique à savoir la schizophrénie. Il est assez terrifiant de le vivre du point de vue de l'un des personnages qui va disparaître progressivement pour laisser place à l'autre qui est moins rêveur. C'est une véritable quête sur la perte de l'identité qui est mené de main de maître par l'auteur. Je n'avais jamais rien lu de tel.

Il y a véritablement deux parties : celle de la coexistence pacifique et une autre qui correspond à la disparition progressive et dramatique. En effet, il y a une personnalité plus ambitieuse qui va prendre le dessus sur l'autre qui se réveillera moins souvent. C'est bien écrit et bien dessiné avec des planches presque vivantes dans le mouvement.

On est littéralement happé par cette intrigue de perte de contrôle qui progresse dans une véritable tragédie psychologique. On a l'impression de vivre un cauchemar du style vertige existentiel avec notre héros. C'est assez poignant par moment. Cela peut nous renvoyer à notre propre rapport au temps, à notre jeunesse, à la vie et à notre mortalité. Ce qui nous touche ne peut que nous faire réfléchir…

C'est véritablement la bd à découvrir du fait de son originalité et de sa profondeur. Voici une lecture pour une expérience unique qu'on n'est pas prêt d'oublier. L'auteur livre une véritable bd inattendue et palpitante. Pour moi, c'est culte au point d'avoir réécrit mon avis afin de vous le faire découvrir ou redécouvrir.

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Acrobate équilibriste, Lubin Maréchal, âgé d'une vingtaine d'années, fait une chute pendant une répétition. Rien de grave, juste une petite bosse... le lendemain, à son réveil, un peu en retard, il se dépêche afin de ne pas perdre son pari. Qui de Léandre, son ami magicien et collègue, ou de lui arrivera en premier à la supérette ? Sur son vélo, Lubin est plus rapide et, installé derrière sa caisse, il réclame gentiment 5 euros à son ami. Or, ce dernier lui dit qu'il est en retard de plus de 23h. Lubin ne serait pas venu travailler la veille. Croyant à une blague, le jeune homme est étonné de voir qu'on est bien mardi et non lundi comme il le pensait. Serait-ce une mauvaise blague ? Qu'a-t-il donc fait la veille et pourquoi ne se rappelle-t-il donc de rien ? le soir, sa petite amie lui rend visite et les deux amoureux s'endorment côte à côte. Mais, le lendemain matin, elle a disparu. Jetant un oeil sur son écran d'ordinateur, il constate avec effarement qu'on est jeudi. Lubin a encore raté une journée entière ! Son patron le vire, ne tolérant plus ses absences, ses amis commencent à s'inquiéter pour les répétitions et sa petite amie ne répond plus à ses messages. Lorsqu'il se réveille le lundi les cheveux courts, il comprend qu'il ne dort pas des journées entières mais qu'un autre prend sa place un jour sur deux...

Que faire lorsqu'on se rend compte qu'on ne vit qu'un jour sur deux et qu'un autre que vous prend votre place ? Un "autre lui" qui, Lubin va vite le constater, est radicalement opposé ? Comment vivre à deux dans un même corps ? C'est ce que Thimothé le Boucher nous propose à travers cet album frisant le fantastique. Il prend le temps de détailler, petit à petit, les conséquences, aussi bien professionnelles, familiales, amicales, amoureuses que sociales, sur le jeune homme, avec pour parti pris original de n'entrevoir que rarement l'autre Lubin, seules quelques séquences par webcam interposées. Il détaille aussi la relation entre les deux hommes, une relation pour le moins étrange. Outre la question du temps, qui passe trop vite et de ce qu'on en fait, il est question aussi des sentiments parfois contradictoires qui peuvent nous habiter. Un récit vraiment original, abouti et captivant de bout en bout tant l'atmosphère se tend au fil des jours. Graphiquement, le trait est réaliste et fin, les couleurs vives. Efficace.
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Imaginez un peu qu'un jour, après avoir reçu un coup sur la tête, vous ne viviez plus qu'un jour sur deux. Enfin, que votre personnalité pour être plus précis ne vive plus qu'un jour sur deux, tandis qu'une de vos personnalités latentes vit dans votre corps les autres jours.

C'est ce qui est arrivé à Lubin, il se réveille un matin sur deux sans jamais savoir ce qu'il a fait la veille. Une thérapeute lui explique son problème : il est atteint de troubles dissociatifs de la personnalité. Par le biais de vidéos, les deux Lubin communiquent et s'organisent afin que leur cohabitation corporelle se passe au mieux. Et si ça fonctionne un temps, les deux Lubin sont tellement différents qu'ils finissent par couper les ponts. Au fil du temps, Lubin (l'original) se réveille de moins en moins souvent, son "double" possédant son corps de plus en plus longtemps...

Il est des livres où l'on sait, avant même de les ouvrir, qu'ils nous marqueront. C'est le cas pour "Ces jours qui disparaissent", je savais que je n'en sortirai pas indemne. Non pas qu'il soit à fond dans les émotions, mais plutôt parce que traité en profondeur, tant dans la psychologie et la personnalité des protagonistes (du protagoniste principal essentiellement) que dans la dimension spatio-temporelle. J'ai rarement rencontré ça dans un livre graphique. Il est vrai que la question de personnalité et d'identité est au coeur de l'histoire, et il aurait été dommage qu'elle ne soit pas assez approfondie. En tout cas, c'est une réussite, à mon sens.

La vie est trop courte, c'est ce qu'on dit. Et c'est d'autant plus vrai pour Lubin qui ne dispose pas entièrement de toutes les journées que les lendemains lui offrent. Un autre "lui" s'impose et lui vole son avenir, sa vie. Profiter de l'instant présent, c'est tout ce qui lui reste, à défaut de projets d'avenir. le monde continue de tourner pendant qu'il est en sommeil, et plus le temps passe, moins il le comprend, plus il se sent perdu, plus difficilement il y trouve sa place. Son histoire finit par nous bouleverser, tout simplement.

Au-delà de l'histoire romancée, l'auteur aborde des thématiques qui prêtent à réfléchir, comme les rapports entre le corps et l'esprit, les traits de caractère qui dominent notre personnalité et forgent notre identité. Il y est aussi question du temps qui passe, du temps perdu : il est important, de temps en temps, qu'on nous rappelle l'essentiel, à savoir de profiter de la vie et des gens qu'on aime, car on ignore combien de temps cela peut encore durer...

L'histoire est prenante, touchante. Elle s'harmonise avec des dessins très plaisants, fins, aux couleurs soft.

C'est un très bel album, tant par le fond que par la forme. J'en profite pour remercier @Erik_ dont le retour très enthousiaste m'a fortement influencée dans le choix de cette lecture.
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Il y a dans ce roman graphique, Ces jours qui disparaissent, mille choses qui se bousculent, envoûtantes, mélancoliques, tristes, cruelles, émouvantes, magnifiques et je ne saurais dire à quel thème ce roman graphique empreint de fantastique se raccroche le plus : l'enfance, le temps qui passe, l'amitié, l'amour, le destin écrit par avance ou bien son contraire le libre-arbitre, les choses qui nous échappent irrémédiablement ou bien celles sur lesquelles nous avons encore un peu la main. Timothé le Boucher, dans un dessin fin, épuré, expressif, m'a invité ici dans un univers étonnant, au bord du vertige, saisissant. J'en suis ressorti totalement remué.
Il m'est difficile de vous esquisser un semblant de scénario sans prendre le risque de tomber dans l'horrible travers dans lequel celui qui a rédigé la quatrième de couverture s'est lâché. Il aurait voulu raconter toute l'histoire, il ne s'en serait pas mieux pris. J'espère que ce n'est pas l'auteur, je ne pense pas toutefois... On observe souvent sur Babelio que les quatrièmes de couverture sont ratées, à force il faudrait peut-être en faire un exercice de style ou tout simplement en confier la rédaction à des lecteurs avertis...
Lubin est un jeune acrobate insouciant. Il partage sa vie entre l'exercice du cirque et une vie plus « alimentaire », travailler dans la journée avec son ami Léandre par ailleurs magicien de la troupe, dans la supérette de l'oncle de ce dernier.
Tout a peut-être commencé ce soir-là lors d'une chute à un des spectacles...
Un matin Lubin arrive en retard au travail et c'est ainsi qu'il découvre ce jour-là puis dans la semaine, lorsque cela arrive justement deux jours plus tard, qu'il semble « disparaître » de sa conscience un jour sur deux. Il se rend alors compte qu'il ne dort pas durant les jours où il semble disparaître de sa vie, tandis qu'une autre personnalité se réveille dans son corps et dès lors Lubin peine à bien à comprendre ce qui lui arrive. D'ailleurs, est-ce lui qui disparaît, où bien est-ce les jours dont il a conscience ? Deux être semblent cohabiter dans son corps, un autre s'en empare de manière alternative, un autre qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau, mais différent en même temps.
On peut certes lire cette BD de différentes manières, en faire une fable sur le passage de l'enfance à l'âge adulte, un récit initiatique, une approche totalement psychiatrique sur le trouble dissociatif de l'identité, la schizophrénie, ou bien tout simplement une histoire fantastique.
Lubin décide de communiquer avec l'autre, peut-on ainsi parler d'un alter ego, puisqu'ils paraissent déjà si différents ? Étrange, terrifiant, ce face à face à distance par vidéo, à deux jours d'intervalle, où les deux protagonistes communiquent et décident une sorte de pacte, sur ce territoire qui est ce corps de Lubin, mais bien au-delà d'un corps, un corps n'est rien qu'un territoire où s'invitent un coeur, une âme, le coeur des autres, les gestes des autres...
Lubin et son alter ego ont le même corps mais pas les mêmes gestes. La même voix mais les mots et les intonations sont différentes. L'autre paraît moins sympathique, mais il est bien plus structuré et plus ordonné côté rangement, plus rationnel. Bref, côté rangement, l'alter ego dont on rêve au quotidien !
Ils n'ont pas non plus les mêmes convictions politiques. Côté amour, puisqu'un moment donné, la frontière ne se pose pas comme un mur de Berlin ou le mur entre les États-Unis et le Mexique, entre deux pays, visiblement côté charnel ce n'est pas tout à fait pareil non plus. Disons qu'à cet endroit, l'autre paraît plus expérimenté s'agissant de faire l'amour. Dur cet aveu d'une amante qui ne comprend déjà rien à ce qui se passe...
La vie sentimentale de Lubin en est donc impactée. Sa vie familiale aussi. Sa vie professionnelle, n'en parlons plus.
Troublante cette phrase de la psychiatre qui dit lors d'une consultation de Lubin : « Si vous le laissez prendre le pas sur votre vie, c'est parce que vous l'acceptez ». Quelle puissance, cette phrase presque anodine.
Peu à peu l'autre prend le pas sur sa vie, de plus en plus...
Les fréquences où Lubin refait surface sont de plus en plus espacées. C'est terrifiant. Dans son entourage, quelqu'un vient à calculer un ratio, la mathématique accablante, un ratio de 1,5367 pour déterminer l'espace suivant entre deux jours où Lubin refait surface, quelque chose d'effroyablement exponentielle ! Non !!! Tout d'un coup, j'ai eu l'impression de voir surgir dans cette distance affreuse qui s'ouvrait comme un gouffre sans fond une sorte de mythe d'Orphée réinventée avec cet éloignement inexorable, mais je n'en dis pas plus, même si cela n'a rien à voir avec l'histoire, oui j'ai cru reconnaître un moment donné quelques chose qui ressemblait au geste d'Orphée tentant de retenir Eurydice...
La fin est d'une modernité sidérante, à tous points de vues.
Comme c'est beau quand la BD nous chavire avec tant d'émotions ! Je vous avouerai simplement que c'est aussi une magnifique histoire d'amour.
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Tudieu, la belle et intrigante BD que voilà !

Alerte quatrième de couv' !!!!!
Boycotter impérativement sa lecture au risque de voir diminuer son capital surprise d'environ 77, 86 %!!!!

Lubin est jeune.
Lubin est fou-fou.
Mais surtout Lubin est un acrobate maladroit qui vient de choir lourdement en direct live.
La foule retient son souffle.
Ses amis itou.
Ouf, l'intrépide voltigeur se relève visiblement sans trop de bobos.
Les grandes douleurs sont muettes, dit-on.
Celles de Lubin viennent tout juste d'entrer en scène à l'insu de son plein gré.

Le graphisme épuré fait le job.
Mais plus que tout, c'est cet audacieux et fécond récit sur la dissociation identitaire qui fascine littéralement.
D'un fait accidentel somme toute anodin, Timothé le Boucher nous torche un récit schizophrénique de haut vol, malgré la bête chute susmentionnée en Marcel.
Flirtant avec la SF, Ces Jours qui Disparaissent questionnent le lecteur tout en développant une fable anxiogène à la fois douce et amère.

Avec ce le Boucher, n'espérez pas vous en payer une bonne tranche.
Nonobstant, ce récit est une tuerie !
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200ème chronique déjà, comme le temps passe ! Ça tombe bien, c'est justement le sujet de Ces jours qui disparaissent.
Voilà un roman graphique original, qui interroge tout au long de sa lecture, et surtout, bien plus intéressant, qui nous poursuit une fois l'épais volume refermé.
Certains ont pu voir dans cet ouvrage un livre de SF, cela n'a pas du tout été ma perception.
Il est vrai cependant que Thimoté le Boucher brouille volontairement les pistes puisqu'il ne donne que très peu d'explications aux expériences vécues par son personnage, et saupoudre l'histoire, en particulier sur la fin, d'une vision futuriste à base de réalité virtuelle qui fait tomber les barrières entre projection et vécu.
Cet ouvrage traite avant tout, dans ma perception, du TDI, ou trouble dissociatif de l'identité, une maladie mentale dans laquelle deux ou plusieurs identités prennent tour à tour le contrôle d'une personne.
Ainsi, au début de l'ouvrage, faisons-nous connaissance avec le sympathique Lubin, jeune homme artiste de cirque, équilibriste, qui vivote à l'aide d'un petit boulot dans une supérette obtenu à l'aide de son copain Léandre, neveu du gérant de ladite supérette.
L'équilibre, Lubin semblait l'avoir atteint, malgré la perte précoce de ses parents dans un accident de voiture, grâce à l'amour donné par son oncle, sa tante et leur fille Héloïse. Malheureusement, la vie de Lubin bascule au sens propre comme figuré, lorsque très symboliquement, il perd l'équilibre un jour de représentation et que sa tête vient heurter le sol.
A priori le choc semble sans conséquence, pourtant à partir de ce jour, Lubin ne va vivre qu'un jour sur deux. Il pense au début dormir des journées entières, puis il se rend compte qu'un autre lui-même vit ces journées à sa place dont il ne garde aucun souvenir. Cet autre lui-même est bien différent, il est maniaque, ordonné, coupe ses cheveux longs, retire les posters d'ado de la chambre, réalise des études, gagne de l'argent. Petit à petit, le combat devient inégal et le Lubin carriériste phagocyte le Lubin rêveur et artiste.
Les interactions familiales, amicales, amoureuses sont très différentes pour les deux Lubin. On peut regretter un certain manichéisme entre les deux personnalités, d'un côté la solaire, sympathique, artiste, avec plein de copains et amoureux de la belle Gabrielle puis de la fougueuse Tamara, et, de l'autre, la plus solitaire, égoïste, carriériste d'un businessman imbu de lui-même qui vit dans sa villa luxueuse et impersonnelle, apparemment sans amour et sans égards pour sa femme et son fils.

Mais peut-on véritablement parler en ces termes, puisque jamais nous n'avons le point de vue de l'autre Lubin, nous ne le voyons que par le prisme du Lubin artiste.
Nous sommes tous multiples, réagissant parfois différemment selon les contextes, sans pour autant souffrir de TDI. Une réflexion intéressante également sur notre vie qui passe trop vite, les années défilant sans qu'on s'en aperçoive. Qu'avons-nous fait de toutes ces années, les avons-nous laissées filer sans nous en rendre compte ?
Un trait agréable, fin et précis, une histoire qui sort des sentiers battus, et ne fournit pas au lecteur d'explications clefs en main. Une belle rencontre intrigante, qui me donne envie de continuer à découvrir l'univers de M. le Boucher.
Au fait, je dois vous avouer, je ne m'appelle pas Bichette en réalité. Elle, c'est mon double, celle qui passe des heures à lire et surfer sur Babelio. Elle me prend un temps fou sur ma vraie vie celle-là d'ailleurs… Je me demande si je ne ferais pas bien de songer à m'en débarrasser …
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Hop, hop, hop, interro surprise mes p'tits loups. Sortez une feuille blanche et un crayon. Première question : quel babélionaute vous fait le plus rire : réponse a) moi, réponse b) moi et réponse c) moi. Question n°2 : A quel type de larme renvoie la lecture de « Ces jours qui disparaissent » : réponse a) la larme alpha, réponse b) la larme Nabilla et réponse c) la larme arc-en-ciel. Passons à la correction car c'est dimanche et du coup j'ai la flemme. La réponse à la première question c'était évidemment « moi », et celle à la deuxième question c'était la larme arc-en-ciel, ce qui nous offre sur un plateau d'argent une des plus belles transitions de l'Histoire de Babélio, rien que ça oui.

Thimothé le Boucher voyez-vous c'est un copain d'école. Donc quand il m'a gentiment proposé de lire son petit chef d'oeuvre de bande dessinée gratos avec à la clé un exemplaire dédicacé, en super pote de la mort qui tue que je suis, j'ai bien entendu répondu par l'affirmative. Bon, évidemment c'est faux. En super-écolo du turfu que je suis j'ai trouvé la BD à 10 balles en occasion et derrière j'ai planté un arbre dans le jardin. Oooookkkk, pour l'arbre j'ai encore dérapé. Bref, hier, en ce pluvieux samedi 30 octobre 2021, j'avais envie de pleurer sur un roman graphique. La pluie, les larmes, ça tourne autour de l'eau quoi. Quelle belle inspiration j'ai eu de lire ce petit bijou de littérature.

Oscillant avec une céleste délicatesse entre l'allégorie du temps qui passe et le délire psychique, l'auteur distille la notion du temps avec une éminente doigtée, tout en n'oubliant pas de rendre hommage à des références du Septième Art qui l'ont probablement marqué ou bercé telles que « Sueurs froides ou encore « Il était temps », afin de nous offrir un postulat des plus originaux. Que feriez-vous si vous ne viviez plus qu'un jour sur deux ? Quel serait votre état d'esprit ? Que privilégieriez-vous dans le temps imparti ? Tant de thématiques et réflexions effleurées avec maestria par Timothée le Boucher que la lecture de cette pépite en devient nécessaire.

Je préfère m'arrêter là car « Ces jours qui disparaissent » fait partie de ces oeuvres qui méritent d'être découvertes avec la plus grande curiosité afin de profiter de l'expérience de lecture la plus marquante possible. A clairement ranger aux côtés de monuments tels que « Daytripper : au jour le jour ». J'oubliais, pour les plus puristes du visuel pas de panique, les dessins sont harmonieux, épurés certes, mais agréables à l'oeil. Tiens, je m'aperçois que ça fait plus d'un paragraphe que je n'ai pas sorti une connerie. Je me ramollis. Sûrement l'âge ma foi. Rectifions ça tout de suite.

C'est l'histoire de deux vampires qui partent ensemble à la recherche d'une proie. Ils se séparent. Au bout d'une heure ils se retrouvent. L'un des deux est couvert de sang...
- Quelle chance ! Où as-tu trouvé tout ce bon sang bien frais ?
- Tu vois le village là-bas ?
- Oui, je vois le village...
- Et le restaurant, tu le vois ?
- Oui, je vois le restaurant...
- Et le lampadaire, tu le vois bien le lampadaire ?
- Oui, très bien même...
- Eh bien moi, je ne l'ai pas vu !

Joyeux Halloween les keupin(e)s *smiley citrouille*. Brrrr.
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Lubin est un jeune acrobate qui va, un beau matin, s'apercevoir qu'un jour sur deux une autre personne prend possession de son corps pour vivre une autre vie.
Qu'est ce que vous auriez fait à sa place vous? Vous vous ruez chez le médecin probablement demander scanner cérébral et IRM afin de détecter une tumeur cérébrale? Ou plutot chez le psychiatre convaincue d'une schizophrénie débutante? Ou alors le déni? Cette situation ne peut pas être vraie, cela n'existe pas? Lubin lui prend la solution numéro 4 : entrer en communication avec son autre lui par vidéo enregistrée et organiser un planning d'occupation du corps!

Une bande dessinée qui fleurte entre la folie et la fiction. Elle est très bien racontée, on voit uniquement le coté Lubin acrobate et jamais l'autre Lubin plus pragmatique, homme d'affaire ordonné. Et on s'attache donc infiniment au Lubin rêveur et naïf, souvent procrastinateur mais tellement sensible. L'autre devient alors, sans le connaitre, le méchant. le voleur. l'usurpateur. le parasite.
Lubin est entouré de tout un tas de personnages secondaires attachants ou drôles. tous bien pensé dans la vie de Lubin qui pourtant s'effiloche pour disparaitre.
On a du mal a savoir ce qui est de la fiction où si nous sommes sur un cas de schizophrénie avec dissociation de personnalité mais c'est vraiment bien racontée. On ressent des émotions au fil de cette belle bande dessinée de 192 pages, et de la tristesse en la refermant.

En ouvrant la bande dessinée j'ai trouvé les dessins un peu trop naïfs voire enfantin s. Mais je m'y suis très vite habituée pour me plonger dans l'histoire sans problème.
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Au début j'ai eue beaucoup de mal à apprécier l'histoire. Je me suis surtout demandé comment tous cela allé se terminé. Et je m'imaginai que cela allé être long et pénible.

En faite, non ! On s'attache rapidement à Lubin, à Tamara et à tous ses ami(e)s… Je me suis tellement attaché que j'ai trouvé l'histoire, enfin le déroulé du récit triste… Je ne vous en dirais pas plus sinon ça vous gâcherez tous les plaisirs que ce roman graphique m'a procuré.

Merci à Erik_ qui grâce sa critique m'a donné envie de m'offrir ce cadeau pour Noël…

Une histoire inattendu qui vous fait réfléchir au temps qui s'écoule et à toute ses journées perdus…

Les dessins sont de plus très agréable et finement fait, j'ai même oublié que je lisais une B.D, je me suis cru dans un film… où un dessin animée peu importe je fus transporté…

Bonne lecture !
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