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Critique de deidamie


« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, après un combat épique contre un autre usager de bibliothèque auquel j'ai arraché cette BD au péril de ma vie…

-T'en fais pas un peu trop, là ?

-Moui, bon. Maintenant que j'ai enfin récupéré ce livre que squattait M. Déidamie, je viens vous parler d'une BD écrite et dessinée par Timothé Le Boucher, Ces jours qui disparaissent.

Or donc, Lubin Maréchal, acrobate de son état, prend un coup sur la tête et commence à rater son existence un jour sur deux.

-Tu veux dire qu'il fait les mauvais choix dans sa vie un jour sur deux ?

-Non. Il rate vraiment un jour sur deux. Un jour sur deux, il n'est pas là. Quelqu'un d'autre est là, il marche, mange, vit avec son corps, mais ce n'est pas lui. Petit à petit, cet autre va prendre de plus en plus de place dans sa vie. Lubin devra lutter s'il ne veut pas disparaître.

Premier atout : le dessin. J'ai adoré le dessin, la belle ligne claire adoucit la tristesse de l'histoire. Va savoir pourquoi, je lui trouve un je-ne-sais-quoi de manga et je ne parviens pas à me défaire d'un sentiment de ressemblance entre Léandre, le meilleur ami de Lubin, et Jean, ce personnage de « Nadia, le secret de l'eau bleue ». J'ai beaucoup aimé la diversité des visages et des corps représentés : le dessinateur ne tombe pas dans la facilité. Chaque personnage possède des traits, une morphologie qui lui est propre.

Deuxième atout : le traitement en lui-même, subtil.

-Subtil ? ça n'a rien de compliqué, l'autre est un parasite et puis voilà !

-Non. La dualité des Lubin représente une façon de vivre différente, l'un se consacrant à l'art, à la beauté et aux loisirs, l'autre à l'efficacité, à la productivité et au rendement. Il y a à ce sujet quelques phrases bien senties… je me demande d'ailleurs si l'auteur n'a pas lui-même entendu ce genre de préjugés. Quoi qu'il en soit, je n'ai perçu aucun jugement de la part du narrateur, le lecteur se fait sa propre idée.

L'histoire avance et les doutes s'accumulent, jusqu'à la conclusion, qui laisse plus d'interrogations que de réponses. le texte se garde bien de trancher avec certitude dans un sens ou dans l'autre sur l'identité parasite. D'habitude, je n'aime pas quand une histoire n'éclaircit pas toutes ses zones d'ombre, cependant, je n'ai pas éprouvé de déception avec celle-ci, peut-être à cause de cet amour qui en imprègne toutes les pages ou presque.

-L'amour ? Je sens arriver le truc gnan-gnan…

-Mais non ! Lubin n'est pas seul, il a des proches dans sa vie, la plupart d'entre eux s'efforcent de le soutenir et acceptent la situation. J'ai trouvé leurs liens très forts et très beaux, j'ai aimé le tour inattendu que prennent certaines relations, aussi.

Bref, une BD bellement ouvragée, une mise en scène efficace, des émotions puissantes aux couleurs douces et de quoi réfléchir : Ces jours qui disparaissent est un livre à lire, à admirer et à méditer. Je regrette cependant quelques fautes ici ou là, dommage… »
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