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Citations sur Des printemps en Bretagne (8)

"Vous savez, jeune homme, faut aimer la vie", cette phrase si simple pourtant, résonnait en lui brutalement. Aimer la vie, oui, évidemment. Aimer la vie, c'est aimer l'avenir. C'est se projeter. C'est tourner le dos au passé. Ne pas le renier, non, ne rien oublier, ne rien renier, mais avancer et s'éloigner des temps maudits. Trouver la force. C'est le serment de la Pointe de la Jument et la fin d'une éclipse ! Aimer la vie, c'est renaître. Être soi. Oser. Ne pas se dégonfler. Aimer la vie, c'est si simple. p.166
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Ce n'est pas à l'Allemagne qu'il faut faire la guerre, c'est à la guerre ! On compte les morts et les blessés et on parle d'héroïsme, mais combien de vies brisées, combien de fractures au cœur des vivants ? Combien ? On parle de victoires des uns et des défaites des autres, mais quand dira-t-on enfin que chez les uns comme chez les autres, les cicatrices ne se refermeront jamais ? Qu’il n'y a que des vaincus ! Que des vaincus ! p.97
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Je suis déjà tombé dans un fossé, tu sais, incapable de me relever. Et je reste là. Dans l'herbe. Avec l'envie de crever. D'en finir. Tu sais, les Boches ils m'ont eu, moi aussi. Mais moi je ne suis pas Mort pour la France, je suis Vivant pour la France ! Mort vivant ! Ils m'ont eu. Ils m'ont eu vivant, mais ils m'ont eu. Faudrait que j'arrive à arrêter de boire. Faudrait. Pour ça, il faudrait que j'arrête de vivre dans le fond de la tranchée. Que j'en sorte. Que je revienne enfin du front et des trous à rats. p.72
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C’est sûr, jeune homme, une forte personnalité. Mais n’oubliez jamais que si cette ville crie, fait la fête, chante, danse, gueule, fait la révolution, vote communiste, c’est d’abord pour oublier la mort. C’est aussi pour ça que les hommes boivent, ici. Ils ne savent jamais si demain ils seront encore là. Il est là le secret de cette ville, les paysans ne peuvent pas comprendre ça !
(p. 130-131, Chapitre 8).
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Tu vois, mignon, ils vont tout casser. On a fait pareil, dans le temps, avec les sertisseuses. On les a cassées. Mais elles sont revenues. Maintenant elles sont partout. Et les soudeurs, y'en a presque plus. Casser les machines, casser les maisons, ça ne sert pas à grand chose. On fait de la taule. On a des amendes. Et puis tout continue. C'est nous qu'on perd à tous les coups. Mais va faire comprendre ça aux jeunes. p.118 et 119
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Tu sais, François, à la base de tout ça, il y a des ruptures profondes. Des cassures nettes et franches. Un refus absolu. De la haine peut-être. Moi, j'étais fier de mes parents, et je suis devenu ce qu'ils souhaitaient... J'ai réalisé leur rêve. Je suis prof. Je suis intégré. Je porte une cravate. Comme toi ! p.94
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Il avait même dit que, ce jour-là, dans la lande perdue, il avait remarqué que sanglots commençait comme sang, et que le sang de ses frères nourrissait les sanglots de son père.
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François aimait beaucoup de Menez, un homme aussi doux que déterminé, tranquillement mais résolument républicain, laïc, et profondément breton, passionné de littérature.
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