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EAN : 9782815934084
176 pages
L'Aube (02/05/2019)
3.67/5   12 notes
Résumé :
94 % des Français s'estiment heureux de vivre dans leur pays, selon un sondage de mars 2018. Mais alors, pourquoi, six mois après, 280 000 Gilets jaunes déferlent-ils dans toute la France et, des semaines durant, crient-ils leur dénuement et leurs souffrances ? Pourquoi, surtout, recueillent-ils 70 % d'adhésion de l'opinion lors de leur première manifestation ? Comment résoudre cette contradiction entre l'importance du budget social de la nation, le sentiment immédi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
L'auteur, démographe et historien, a écrit ce livre suite au mouvement des Gilets Jaunes. Puisqu'on se plaint, où est qu'on en est par rapport à nos voisins ??? C'est l'idée de ce livre.

L'auteur a comparé la situation de la France avec celle des autres pays de la Communauté Européenne sous 8 critères : inégalités et pauvreté, santé, prestations sociales et retraites, familles et logement, sécurité, la maladie de la périphérie, éducation et mobilité sociale et, finalement, hommes et femmes. Les données sont de 2016.

La France va mieux que nos voisins dans plusieurs critères, en particulier, inégalités et pauvretés et prestations sociales et retraites, des critères dont on a beaucoup parlé. En ce qui concerne les inégalités, la France est le mieux placé parmi les cinq les plus grandes puissances : (dans l'ordre) France, Allemagne, Italie, Royaume-Uni et Espagne. En ce qui concerne le départ à la retraite, la France fait partie des pays où l'âge de départ à la retraite est des plus baisses. Globalement, on peut dire que la France est toujours parmi les pays en tête.

Alors pourquoi ce sentiment ? Il y a plusieurs raisons, selon l'auteur, dont les plus importantes sont le manque de connaissance chez nos voisins et une certaine fragmentation de la société. Pour l'exemplifier, l'auteur estime que les Gilets-Jaunes ont constitué des sortes d'archipels fermés sur leurs propres préoccupations (voir citations).

J'ajouterais deux autres facteurs : une certaine utilisation politique qui a peut-être poussé à des demandes qui n'avaient pas de sens, telles la démission du Président de la République. D'autre part, l'auteur a analyse tout cela au présent et l'évolution depuis plusieurs décennies (avec des nombreux graphiques) : on reste sans idée sur la tendance future. Cela ne m'étonne pas vraiment puisqu'il est un démographe et historien et pas un devin.

C'est un livre facile à lire avec des arguments justifiés avec des données, des tableaux, des graphiques (de sources fiables) plutôt que des paroles. On peut ne pas aimer les chiffres mais pour cet essai, c'est indispensable.

Il fait un constat de la situation, sans proposer des solutions (voir citations) et cela est évident. C'est aux politiques de les trouver.
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Les français se sentent mal. Et pourtant, notre pays va bien. Comment expliquer ce phénomène? Après avoir démontré - statistiques à l'appui - , que c'est pas mieux dans les autres pays, Hervé le Bras en conclut que c'est psychologique. Si les Français ne se sentent pas bien, c'est parce qu'ils pensent que le futur sera plus sombre, en particulier pour leurs enfants.

Tout ça pour ça, est-on tenté de penser.

Mais au passage, ces statistiques nous apprennent beaucoup. Par exemple, que le travail des femmes a sauvé notre système de retraite, la progression du taux d'emploi féminin ayant compensé la baisse de celui des hommes. Que la France se classe parmi les meilleurs pays d'Europe en termes de logements surpeuplés: 40% des logements sont surpeuplés en Pologne, 25% en Italie, contre moins de 10% chez nous. Ou encore, que pour ce qui concerne le nombre de médecins et d'infirmières par habitant, la France se situe dans la moyenne européenne. Pas de quoi pavoiser, donc, mais pas de quoi se désespérer non plus.

On le sait, et nombre d'économistes bien pensants nous le rabâchent à longueur de journée, la France est un des pays qui dépensent le plus pour la santé et les retraites, et la redistribution des revenus y est très importante. D'où vient alors le fait que certains se sentent oubliés dans cette redistribution? On oppose souvent les habitants des grandes villes, ceux qui profiteraient de la mondialisation, avec ceux des fameux "territoires", qui en supporteraient tous les désagréments. Or, les chiffres d'Hervé le Bras montrent que les revenus ont progressé plus vite en dehors des pôles urbains: de 2001 à 2015, le revenu médian a augmenté de 18% dans les petites communes, contre seulement 8% dans les grandes villes.

En revanche, une inégalité persistante concerne la reproduction sociale: un grand fossé persiste. Les enfants d'employés, d'ouvriers, d'agriculteurs, d'artisans, n'ont que très peu de chances d'exercer une profession libérale ou de devenir cadre.

Un petit regret, si la décision politique est quelquefois évoquée en filigrane pour expliquer le passé et la situation actuelle, on ne trouvera pas vraiment de pistes concrètes pour orienter les actions futures, et remédier ne serait-ce que partiellement à l'état d'inquiétude - légitime - dans lequel se trouve notre société.

En filigrane, le livre montre aussi l'état de panne intellectuelle où se trouve notre sociologie, qui devrait peut-être s'efforcer d'analyser mieux le comportement et les réactions de nos contemporains, afin de les éclairer pour une meilleure action politique. Et ne pas réserver ce champ d'action aux adeptes des Trump et autres manipulateurs d'opinion...
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Dans cet essai paru en mai 2019, le démographe Hervé le Bras dresse un portait de la France d'aujourd'hui dont il compare la situation à celle d'autres pays européens sur les plans de la santé, des prestations sociales, du logement, de l'espérance de vie, de la sécurité et de l'éducation pour essayer de trouver les clés du déclenchement de la crise dite 'des gilets jaunes' et de ce mal-être qui semble être le propre des français. 

Après avoir ainsi montré que même si la France est dans une bonne situation, des disparités régionales, en particulier ,dans et autour de la fameuse "Diagonale du Vide",  font que nombre de français ont le sentiment d'avoir été abandonnés : disparition de services ou fermeture d'hôpitaux, éloignement des lieux de travail ... 

En conclusion il dévoile que le ressort majeur de cette crise est l'absence d'espoir que les enfants auront une vie meilleure, ce credo des générations précédentes est en voie d'extinction ... ET cette perte d'espoir est source des maux actuels 

Une thèse déjà lue l'année dernière dans "Le paradoxe d'Anderson" de Pascal Manoukian, à méditer 

Un essai très riche, empli de chiffres, de tableaux et de cartes, qui traite de la situation sans donner de solutions !

A charge aux politiques d'imaginer les solutions ...
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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critiques presse (1)
NonFiction
03 juillet 2019
Partant du mouvement des gilets jaunes, le démographe Hervé Le Bras met en lumière plusieurs paradoxes qui traversent la société française.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
(p. 7)
94 % des Français s'estiment heureux de vivre dans leur pays selon un sondage effectué en mars 2018 dans les 28 pays de l'Union européenne par Eurobaromètre. C'est au-dessus de la moyenne dans l'Union (91 %), nettement mieux, par exemple, que les Espagnols ou les Italiens. On pourrait penser que ce bonheur doit beaucoup à un système social protecteur. De tous les pays de l'Union, la France consacre en effet la plus forte part de son revenu à la protection sociale. 34 % de son PIB va aux prestations de santé, de retraite, de chômage, de logement, de handicap, alors que la moyenne européenne est de 29 %. Notre pays caracole devant les habituels champions de l'État-providence que sont le Danemark (32 % de son PIB) ou la Suède (29 %). Revers de la médaille, systématiquement mis en avant, ce budget social pèse lourd en charges sociales des entreprises. Ces charges ont pour contrepartie une grande politique sociale, il ne faut pas l'oublier.
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(p. 155)
La France se porte bien selon de nombreux critères, mais les Français ne s'en rendent pas compte à cause de ségrégations de plus en plus nombreuses, en fonction de l'éducation, en fonction de la distance aux grandes villes, en fonction des origines sociales, et même, comme on vient de l'apercevoir in fine, en fonction de la séparation entre activités intellectuelles et matérielles. L'explosion des moyens de communication audio-visuels a paradoxalement éclaté la société, que le récent ouvrage de Jérome Fourquet décrit comme un archipel. Les commentateurs ont souligné que les Gilets-aunes avaient retrouvé sur les ronds-points le sentiment de la communauté, mais il s'agit de petites communautés fermées à ceux qui ne partagent pas les préoccupations du groupe, donc d'un émiettement supplémentaire de la société.
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(p. 155)
La tâche immense du gouvernement et des politiques est de rétablir la circulation, pas seulement celle des voitures, mais à tous les niveaux : entre classes sociales, d'une génération à la suivante, entre centres-villes, banlieues, périurbain et campagnes, entre activités matérielles et intellectuelles
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Avec la sécurité, la justice et l'automobile, trois domaines qui ont été touchés dans le mouvement des gilets jaunes, on ne tient pas mieux [...] une cause du pessimisme des français, ni de la révolte de 2018 et de l'appui massif qu'ils ont reçu. [...] Aucune rupture forte n'a été décelée dans la situation du pays à cette époque. Même la crise financière de 2008 a eu moins d'effet en France que dans de nombreux pays de l'Union, à commencer par le Royaume-Uni et l'Irlande où les fonds de pension ont été secoués et où le déficit de l'État s'est brusquement creusé.

On pourrait se tourner vers des considérations générales comme la montée de l'individualisme, l'émiettement du corps social ou encore le manque de reconnaissance dont souffriraient beaucoup de Français. Mais comment prouver ou tester de telles généralités, que l'on observe de surcroît dans les autres pays de l'Union? La méthode numérique suivie jusqu'ici est parfois rébarbative, mais elle a le mérite de s'appuyer sur des éléments empiriques. A t-on négligé certains domaines? Oui, bien sûr, et heureusement, car ils vont nous donner quelques clés de compréhension. Ils portent sur trois facteurs: le territoire, l'éducation, et le genre, ou plus exactement l'égalité entre hommes et femmes.
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