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Critique de Seraphita


Laure et Olivier, 16 ans, n'ont pas d'attache, un centre de gravité, tout au plus, en la ville de Strasbourg. Ils errent de squats en squats, leur horizon temporel s'arrêtant à l'immédiateté des besoins du présent. Ana, quant à elle, a fui la misère et la violence des Balkans. Mais en France, elle est confrontée à cette même déshérence avec la prostitution. de son côté, Thomas ne parvient pas à oublier les atrocités auxquelles il a assisté, impuissant, dans les pays de l'est. Insidieusement, leurs chemins vont se rencontrer, à la faveur de disparitions soudaines de jeunes squatteuses. le monde des sans attache est un réseau interlope dans lequel oeuvrent des âmes malfaisantes et sans scrupule.

« Mort sur la route » est le premier roman de David le Breton, professeur à l'Université de Strasbourg et docteur en sociologie. Ses thématiques de recherche portent, entre autres, sur la sociologie du corps et la dimension symbolique de la relation que l'homme entretient à son corps. Il a exploré également la question des conduites à risque, de la douleur. Son roman a reçu le prix Polar Michel Lebrun.
L'intrigue oscille entre deux versants, celui d'une noirceur qui nimbe l'ensemble d'une brume opaque, mais aussi celui d'une quête effrénée d'un ailleurs, d'un au-delà, d'une rédemption, qui apporte quelques lueurs dans la grisaille. L'auteur sait tenir habilement cet équilibre délicat malgré les nombreuses stagnations de l'enquête conduite par Thomas. L'histoire est captivante, maintient en haleine, en croisant trois trames, vouées à une rencontre détonante.
Dans ce roman noir, l'auteur vient mettre en scène et en fiction les thématiques de recherche qu'il mène et qui le portent. En ce sens, il me semble que la distance entre ces deux champs – fiction et recherche – reste trop ténue, ce qui se ressent dans le style : les interprétations des faits sont parfois trop appuyées, là où l'ellipse, l'implicite auraient été préférables. Plus globalement, l'écriture reste assez conventionnelle, les métaphores souvent convenues.
Pour autant, « Mort sur la route » reste un roman noir captivant qui présente la peinture d'une adolescence en souffrance, marquée par la quête de soi et la douleur de grandir dans un monde hostile.
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