”Les régions polaires exercent sur ceux qui y ont combattu une empreinte dont les hommes qui ne sont jamais sortis du monde civilisé peuvent difficilement s'expliquer la puissance“
Ernest Shackleton
Ayant appris la découverte au Groenland trois ans auparavant des restes d'un navire perdu dans le détroit de Béring et d'autres preuves telles les bois flottés venus de Sibérie,
Fridtjof Nansen (1861-1930), après une traversée à ski du Groenland, va tenter de prouver la dérive de la banquise. Un incroyable voyage scientifique minutieusement préparé pendant trois années avec le soutien de la communauté norvégienne, (la fierté nationale est à son comble, 1905 verra l'indépendance de la Norvège) commence en 1893. le jeune scientifique norvégien part hiverner sur la banquise en compagnie de douze hommes à bord du FRAM, navire spécialement conçu pour l'occasion.
Une fois pris par les glaces au nord de la Sibérie, le temps passe paisiblement au milieu des craquements inquiétants. Nansen prépare alors pendant de longs mois un voyage à pied
vers le pôle. Et c'est lors du deuxième hivernage que Nansen accompagné de Johansen vont partir vers le Nord, battant retraite après deux mois en Mai 195, hivernant et arrivant en terre de Norvège en 1896 où le Fram les rejoindront. 18 mois dans le grand nord ! Décision, fatigue, froid, faim, chasse, pêche, ours, morse, débâcle, glace, neige feront votre joie.
Les plus grandes qualités que je puis percevoir à la lecture de ce journal sont sur le plan émotionnel un inaltérable optimisme et une égalité d'humeur à toute épreuve et sur le plan intellectuel une capacité à reconsidérer une décision dès lors que des éléments factuels changent l'analyse et une plume remarquable.
Au-delà de l'exploit, ce journal de voyage relate un des plus beaux raids arctiques jamais écrit. 250 pages, simple et sans fioriture, une chaleur humaine. le récit est vivant, nerveux avec une rigueur de scientifique et un recul sur l'évènement digne d'un grand reporter,
Venez rejoindre Nansen et les héros de l'Arctique.
Lectori salutem, Nathan