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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce n'est pas compliqué, j'adore la version du mythe de Jason de Blandine le Callet. En quelque sorte, elle en termine avec la légende et montre une vision possible de ce qu'aurait pû être la réalité à l'origine de la légende. Car toute légende a un fond de vérité! Elle prend des éléments de la légende et les discrédite en l'espace d'un dialogue, ramenant inlassablement l'histoire à la réalité, celle de son personnage central, Médée. Et elle opère de la manière la concernant. Car à travers les activités sombres auxquelles va se livrer Médée, elle rejoint la légende mais dans une vision plus réaliste. Elle nous permet de passer outre le voile du mythe et nous propose sa version, plus touchante, plus humaniste, plus cohérente, plus féministe. Elle nous montre comment Médée, par amour, va commetre le pire des crimes, et ainsi Blandine le Callet accorde son personnage avec le mythe. Au passage, elle décrit un monde grec machiste, tourné vers la guerre et le pouvoir, et n'ayant aucune autre considération pour la gente féminine que les simples fonctions d'épouses et reproductrices. Mais elle le fait avec finesse, ne condamnant pas pour autant la légende qui sert de support à sa propre histoire. Mais on sent bien les élans féministes de l'auteure derrière les quelques dialogues entre Médée et son "bien aimé". Et ce n'est pas pour me déplaire, bien au contraire.
Du coup le Callet approfondit son personage féminin et donne une ampleur à son récit, ainsi qu'une gravité dans les conséquences des actes de Médée, ne faisant surtout pas d'elle un personnage innocent, naïf ou victime. Certes victime elle l'est, mais elle est bien consciente de tous ses actes et les assument pleinement. Médée devient ainsi un personnage passionnant, qui évolue au fil de l'histoire et l'alimente.
Un dernier mot concernant les graphismes particuliers mais qui assoient définitivement l'aspect sombre du récit. Il n'y a jamais de couleurs chatoyantes seulement des teintes pratiquement monochromes qui donnent à l'ensemble une ambiance presque méditerranéenne palpable.
Le trait de Nancy Pena est particulier. Ici vous ne trouverez ni bimbos ni apollon bodybuildé. Les corps comme les visages sont réalistes et l'on ne peut que saluer le boulot de Pena sur ce plan là.
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Après avoir aidé Jason à s'emparer de la Toison d'or (voire le tome 2), Médée prend la mer avec les Argonautes. le voyage est long et périlleux jusqu'à Iolcos et dès leur arrivée, il est clair que le roi Pélias, qui avait envoyé Jason chercher la Toison d'or, n'est absolument pas enclin à lui céder son trône. Médée va user de ses connaissances magiques et de ses talents de manipulatrice pour accélérer le destin...
Ce que j'ai particulièrement aimé dans cette bande dessinée, c'est le portrait ambigu qui est fait du personnage de Médée. Malgré une apparente fragilité, elle représente une figure de femme forte et insoumise. Elle n'accepte pas la domination des hommes (père, roi, mari...) et malgré la cruauté de ses actes, on en vient à la comprendre ! de plus, les graphismes sont très beaux : j'ai beaucoup aimé par exemple l'image de ce serpent qui représente les pensées machiavéliques qui s'insinuent dans l'esprit de Médée.
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L'épouse barbare, troisième tome de la série, montre une Médée plus magicienne que jamais, rusée et conspiratrice. le parti pris est d'avoir fait de l'épisode de l'attelage des dragons de simples rumeurs, ce qui permet de se moquer de la naïveté des gens (idem pour les centaures et la fausse transformation d'un bélier en agneau).
La bande dessinée ayant pour thème une histoire déjà connue, l'attente réside donc dans le traitement.
On sait que Médée, à partir d'un chaudron et d'un bélier, fait croire aux filles de Pélias qu'il leur faut assassiner leur père pour le faire rajeunir : on attend donc cet épisode, et on l'apprécie. le contraste entre les quatre princesses, grecques, blanches, grasses et peu éduquées, et Médée, barbare, colorée, fine et trop savante, se reflète dans le dessin, d'aussi bonne qualité que dans les autres tomes.
C'est là tout le sujet du livre : l'altérité, puisque Médée est une barbare chez les Grecs. Davantage antagoniste, on est loin de l'adolescente espiègle du premier tome. Non, elle use deux fois de la ruse, et "fait croire" deux fois. (si vous êtes préparationnaires en sciences en 2024, ça doit vous rappeler quelque chose).
La première, c'est lors de la scène du chaudron. La deuxième intervient à la fin : .

On n'ignore pas que Médée commettra un infanticide dans le tome suivant, et l'on se demande quel sera le traitement. Comme sur toutes les couvertures de cette tétralogie, Médée a du sang sur les mains.
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Un tome très fort puisqu'on entre ici en contact avec le côté bien plus sombre de Médée. Cette anti héroïne a pourtant une capacité à s'attirer compassion et sympathie. La Médée incomprise prend ici une dimension toute nouvelle et les illustrations servent à merveille le mythe.
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