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George Smiley tome 2 sur 9

Maurice Rambaud (Traducteur)Marcel Duhamel (Traducteur)
EAN : 9782070382620
224 pages
Gallimard (22/03/1990)
3.18/5   65 notes
Résumé :
Dans les milieux universitaires anglais, où l'on jongle volontiers avec le sophisme, il arrive aussi qu'on jongle avec des objets contondants, meurtriers...
Des élèves pareils à des volées de corbeaux ou des profs en robe qui soupent aux chandelles, qui a poussé l'humour noir aussi loin... ?

Source : Gallimard
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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« Un chien qui n'avait pas mordu le facteur ; un démon à cheval sur le vent ; une femme persuadée qu'on allait la tuer ; un petit homme soucieux, planté dans la neige devant son hôtel, et le laborieux carillon de l'abbaye qui lui disait d'aller se coucher ».
Pas d'espion dans le second opus de John le Carré mais une enquête policière où George Smiley joue les Hercule Poirot pour découvrir qui a vraiment tué la femme qui avait dénoncé à l'avance son meurtrier. L'action se passe dans la « public school » (comprendre école privée très élitiste) de Carne et (en se souvenant que le Carré a enseigné à Eton l'une des plus prestigieuses) livre une vision amère du corps professoral, imbu de ses prérogatives, arc-bouté sur ses traditions et excluant sans ménagement tout nouvel arrivant ne présentant pas les caractéristiques sociales jugées indispensables. La victime qui assumait ses différences (sociales et religieuses) suscitait réprobation, moqueries ou haine du microcosme universitaire.
Le véritable personnage principal est la « public school ».
« La grandeur de l'école de Carne tient presque du miracle. Fondée par d'obscurs moines, dotée par Edouard VI enfant roi débile…Carne rajusta son col, récura son visage et ses mains de rustaude et se présenta rutilante aux nobles du XXème siècle. Carne possédait des parchemins rédigés en latin, des sceaux de cire et, derrière son abbaye, des terres de rapport. Que lui manquait-il donc pour éduquer les fils de riches ? ceux-ci vinrent, d'ailleurs…»
« Les pensionnaires de Carne donnaient toujours l'impression d'être en deuil ; les petits parce qu'ils étaient obligés d'y rester et les grands parce qu'il leur fallait partir ; les maîtres parce que le deuil est synonyme de respectabilité et leurs femmes parce que la respectabilité n'a jamais nourri personne »
Une plongée très intéressante dans l'élitisme universitaire à l'anglaise des années 60 à travers une enquête policière très bien menée et des personnages attachants pour certains, exaspérants pour d'autres
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Impossible de mettre plus de deux étoiles à ce roman signé John le Carré, mais qu'on dirait écrit par un autre. Ou par deux autres, co-signataires de la traduction française, soit Maurice Rambaud et Marcel Duhamel. Reprenons donc sur ce qui m'a personnellement gênée dans ma lecture de cet ouvrage, paru en 1962 en langue anglaise, et en 1963 chez Gallimard, probablement dans la collection Série Noire de Duhamel, ce qui lui valut probablement aussi d'être épinglé dans celle des romans policiers du Livre de Poche en 1965, et finalement dans le bac du bouquiniste d'où, en honnête amatrice de John le Carré, je l'ai exhumé. Des les premières pages, un léger malaise me saisit. Il n'a rien à voir avec la situation de l'action, une école privée anglaise, tres semblable à celle où le Carré posera également des scènes intercalaires de la Taupe, de même que je ne suis pas gênée que l'histoire soit une murder story et non un roman d'espionnage.Non, le malaise tient à ce que je n'entends ni la voix, ni la musique dramaturgique de le Carré, ni cet espace laissé par cet auteur si délicieusement ironique, entre lui-même et ce qu'il écrit, espace dans lequel le lecteur vient avec une certaine joie s'installer, cet espace de jeu qui s'appelle ordinairement humour. L'humour est ce qui permet aux anglais de supporter la pluie, l'ennui, et d'echapper à l'enflure vaniteuse de l'ego, tout en laissant une certaine place aux idéaux , à l'amour du cricket.et de la monarchie héréditaire. le passage de l'anglais au français , souvent délicat, est parfois carrément raté, si ce minuscule espace est ecrasé par une certaine conception du roman policier et du style et de la langue à utiliser pour le traduire. J'ai lu beaucoup de le Carré, toujours en français, et leur puissance est tout à fait liée au travail du traducteur ou de la traductrice., travail que je mesure vraiment par comparaison à cette traduction-ci. Avez-vous eu la meme experience que moi avec cet auteur? Je lirai avec grand intérêt vos commentaires.
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Carne, prestigieuse public school anglaise, est le théâtre d'un meurtre sordide. Stella Rode, femme de l'un des professeurs de l'établissement a été assassinée. Peu avant sa mort, elle avait envoyé une lettre à La voix chrétienne, bulletin de la bonne société anglaise, dans laquelle elle indiquait craindre que son mari veuille la tuer. Miss Brimley, rédacteur en chef du périodique prend alors contact avec George Smiley, agent de renseignement avec lequel elle a travaillé durant la guerre. Et Smiley de proposer ses services à la police locale et de fureter dans le milieu compassé de Carne.

Cette réédition d'un roman paru dans l'éphémère collection Panique de Gallimard en 1963, est l'occasion de découvrir ou redécouvrir George Smiley , héros de la célèbre trilogie de Karla (La Taupe, Comme un collégien, Les gens de Smiley). Point d'espionnage ici cependant, mais un très classique whodunit, roman à énigme, dans lequel l'enquêteur par la force de son esprit de déduction réussira à faire la lumière sur le crime commis et à confondre le coupable. Un exercice de style auquel le Carré ajoute une peinture acide de la haute société anglaise de ce début des années 1960 et de ces écoles privées qui forment l'élite dans un environnement clos aux règles rigides et souvent archaïques.

C'est sans doute là tout l'intérêt de ce roman qui apparaît aujourd'hui tout aussi poussiéreux que le milieu qu'il décrit. Avançant au rythme d'un Smiley décrit par l'auteur comme un crapaud, furetant de ci de là et se lançant dans de longues discussions avec tous les suspects potentiels, Chandelles noires se révèle souvent fastidieux à lire pour qui ne s'intéresse pas particulièrement à la face cachée des relations entre professeurs de pensionnats anglais, c'est-à-dire – du moins peut-on l'espérer – la grande majorité de la population, malgré quelques passages où l'ironie de le Carré point clairement.
On se contentera donc de conseiller l'ouvrage aux aficionados du whodunit britannique et aux inconditionnels de le Carré, puisque même les vieux lecteurs libidineux n'apprendront rien sur les légendaires relations intimes entretenues par les étudiants dans les maisons qui les accueillent.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Carne, une école avec ses codes, ses professeurs, ses exigences. Mr Fielding y est professeur tout comme Mr d'Arcy, Mr Rode. L'épouse de ce dernier s'occupe comme elle peut des bonnes oeuvres en apportant son aide aux plus démunis. Miss Brimley qui écrit dans un journal chrétien, reçoit un jour une lettre de Mme Rode qui lui annonce qu'elle va bientôt mourir. Effectivement, peu de temps après, Mme Rode est retrouvée massacrée chez elle. Qui donc a bien pu la tuer ? Smiley est dépêché par Miss Brimley pour faire toute la lumière sur cette affaire. Dans la foulée, un deuxième meurtre est commis....Smiley va donc mener son enquête.

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Alors pour être claire, ça démarrait plutôt bien mais ma lecture a été vite ternie par un peu d'ennui et une incompréhension de la fin du roman. Après l'avoir refermé, je n'avais pas compris pourquoi l'accusé était reconnu coupable ! Ce qui est ballot pour un roman policier. J'ai donc dû revenir en arrière pour relire des pages lues précédemment (je l'avais mis de côté depuis une semaine). Bref, guère plus éclairée et peu convaincue. Heureusement que La taupe du même auteur m'avait enchantée à sa sortie.
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Deuxième roman de John le Carré, et bien que George Smiley soit présent, il ne s'agit pas à proprement parler d'un roman d'espionnage.
Il n'en demeure pas moins fort plaisant à lire. Bien sûr, les tenants d'un certain rythme n'y trouveront pas leur compte. Cela dit, indépendamment de cet ouvrage, c'est alors John le Carré qu'il leur conviendrait d'éviter, car le rythme des "thrillers" n'a jamais été celui de l'auteur.
Ici nous serions dans une sorte d'ambiance à la Agatha Christie, une ambiance surannée mais qui donne tout son charme à l'histoire.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Smiley regarda s'éloigner la voiture. Sans hâte, roulant prudemment sur la chaussée mouillée. Après qu'elle eut disparu il demeura longtemps à la fenêtre, inconscient de la curiosité des passants qui le dévisageait en se demandant ce qu'il pouvait bien regarder ainsi.
Mais il n'y avait rien à voir. Rien que la rue mal éclairée, et les ombres qui s'y mouvaient.
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Le trajet en autobus lui parut agréable. Le receveur était un grincheux qui se montra intarissable sur le chapitre de la compagnie d'autobus et des raisons pour lesquelles elle travaillait à perte. Discrètement encouragé par Smiley, il s'épancha voluptueusement, si bien qu'en arrivant à Storminster, il avait transformé les directeurs de la Compagnie Générale des Transports du Dorset en un troupeau de porcs gardaréniens qui fonçait comme par plaisir vers le gouffre de la faillite.
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Alors il se mit à me parler d'elle. Je n'aurais jamais cru que j'entendrais un jour un être humain parler en ces termes de sa propre fille. Il me dit qu'elle était mauvaise - mauvaise dans l'âme, qu'elle était pétrie de méchanceté, que c'était la raison pour laquelle les domestiques ne voulaient pas rester chez eux. Il m'expliqua comment elle mettait les gens en confiance, en se montrant bonne et compatissante, jusqu'au jour où ils se confiaient à elle ; alors elle les blessait en disant des choses méchantes... mi-vérité mi-mensonges ; Il m'en raconta encore bien d'autres, et moi je me refusai à en croire un seul mot.
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Les pensionnaires de Carne donnaient toujours l'impression d'être en deuil ; les petits parce qu'ils étaient obligés d'y rester et les grands parce qu'il leur fallait partir ; les maîtres parce que le deuil est synonyme de respectabilité et leurs femmes parce que la respectabilité n'a jamais nourri personne.
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La grandeur de l’école de Carne tient presque du miracle. Fondée par d’obscurs moines, dotée par Edouard VI enfant roi débile…Carne rajusta son col, récura son visage et ses mains de rustaude et se présenta rutilante aux nobles du XXème siècle. Carne possédait des parchemins rédigés en latin, des sceaux de cire et, derrière son abbaye, des terres de rapport. Que lui manquait-il donc pour éduquer les fils de riches ? ceux-ci vinrent, d’ailleurs…
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