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George Smiley tome 6 sur 9

Jean Rosenthal (Traducteur)
EAN : 9782020472401
624 pages
Seuil (13/01/2001)
3.78/5   125 notes
Résumé :
Après avoir démasqué un traître au service des Soviétiques, George Smiley reprend les commandes du "Cirque", les services de renseignements britanniques. La situation n'est pas brillante : crédits coupés, réseaux démantelés.
Avec patience, Smiley élabore un plan pour contre-attaquer l'espionnage soviétique. Aidé de Connie, il passe au crible tous les dossiers en archive pour déceler ceux sur lesquels le traître faisait de l'obstruction. Une affaire de blanchi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Mettez un peu de musique chinoise avant de vous glissez dans la peau de Jerry Westerby, l'agent secret autant habile à échapper aux khmers rouges et à la mafia chinoise qu'inconséquent, imprudent et impulsif… Comme Un Collégien. Si vous ne deviez lire qu'un seul le Carré, lisez celui-ci.
« Ici, il était en Chine, au niveau de la mer, dans la Chine qu'il préférait, et la Chine s'éveillait pour le festival de la nuit : en chantant, en klaxonnant, en gémissant, en frappant des gongs, en discutant, en cuisinant, en jouant des notes grêles sur vingt instruments différents »
Tout commence à Hong Kong, au pied du Pic Victoria devant l'une des plus belles baies du monde en cette année 1975 où les Américains rendent piteusement les armes au Cambodge, d'abord, puis au Vietnam. George Smiley pilote, depuis Londres, avec son habituel sens du détail et une maîtrise presque parfaite, une opération de grande envergure dans ce sud-est asiatique si riche en personnages pittoresques. Milliardaires chinois, hommes de main, trafiquants d'opium, pilotes d'avion casse-cou, petites mains de l'espionnage, militaires corrompus, correspondants de guerre qui s'agitent dans des villes assiégées (Phnom Penh, Battambang, Vientiane ou Saïgon). La rivalité sino-soviétique, les relations ambiguës entre britanniques et américains, la guerre du Vietnam, les combines et les coups d'état d'arrière-cuisine, rien n'est laissé de côté. Si le maître d'orchestre reste bien George et son flegme tout britannique, il a, dans cette histoire, affaire à un soliste brillant alors qu'il ne souhaite qu'un fidèle soldat. Dans le métier de George l'improvisation, fût-ce celle d'un virtuose est synonyme de danger et souvent d'échec.
« Il répondit avec prudence : "Aucune en activité", comme si les femmes étaient des volcans, ce qui était d'ailleurs le cas dans l'univers de Jerry. » L'intrigue aurait dû être patiente, soignée et puissante, à la manière d'un de ces grands fleuves qui coulent dans la région, comme le Mékong ou l'Irrawaddy, mais elle va se révéler tumultueuse, pleine de détours et de rebondissements dès que Jerry aura aperçu son nouveau volcan, accessoirement une très jolie fleur vénéneuse.
Partez donc pour Hong Kong, à l'embouchure de la Rivière des Perles, montez au Pic Victoria, la résidence de l'Intelligence Service est fermée, mais la vue sur la baie est sublime, goûtez à la cuisine des sampans, promenez-vous au milieu des orchidées du marché aux fleurs, voguez en jonque vers les îles ou bien accompagnez Jerry jusqu'à Phnom Penh assiégé. Vous décollerez à bord d'un vieux zinc pissant l'huile pendant que l'artillerie des khmers rouges tente de vous abattre. Surveillez le pilote, il est drogué jusqu'aux yeux. Méfiez-vous des trois chinois patibulaires lourdement armés et donnez un coup de main à ce couple de paysans qui ne parvient pas à faire embarquer leur cochon. Ne vous inquiétez pas du fret, il n'y a rien d'autre qu'une lourde cargaison de drogue. Pour rentrer, faites un détour par la Thaïlande, les routes y sont sûres, enfin à peu près. Ca dépend de votre véhicule.
Soyez prudents et très polis, « le regard de Craw était à tout moment bienveillant; il était déférent, modeste dans son allure, et lorsqu'il s'arrêtait pour faire une emplette, il offrait ses respectueuses salutations au boutiquier en mauvais mais robuste cantonais. Et il payait sans protester contre la majoration de prix que lui valait sa race inférieure (car il) avait vu plus d'un homme mourir d'un regard mauvais lancé par accident. »
Et, au final, pour bien profitez de ce magnifique roman d'aventures, ne vous conduisez pas… Comme Un Collégien.
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J'ai reçu ce livre mais en lisant la 4ème de couverture, je me doutais qu'il n'allait pas me correspondre. Je ne l'auras jamais pris de moi même, j'ai quand même voulu lui donner sa chance malgré ces 677 pages mais j'ai pas aimé. Je n'accroche pas de manière générale avec les romans d'espionnage, les histoires d'agents secrets, agents doubles... Je ne mets donc pas de note car je ne suis pas bien placer pour juger de la qualité du livre, des personnages,... Je ne veux pas le pénaliser ni vous dire de ne pas le lire, de l'acheter,.. Je ne suis pas amatrice de ce genre donc pas crédible pour le juger. A vous de faire votre propre avis...
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Il y a trente ans lors de ma première lecture, j'avais trouvé ce Le Carré long et tout compte fait décevant. Aujourd'hui je le reclasse dans les succès de l'auteur par la densité de l'histoire et de l'écriture.

Après la découverte d'une taupe au sommet de sa hiérarchie le service de renseignement de sa majesté est en ruines et George Smiley a la lourde tâche de le relever.

La première partie décrit le travail de fourmi du Cirque pour trouver une occasion de redorer son blason. Le labeur et l'acharnement de Smiley et ses travailleurs de l'ombre va aboutir à une piste asiatique derrière laquelle se dresse l'ombre de Karla.
Le deuxième volet se déroule à Hong Kong dans les pas de Jerry Westerby qui sera l'homme de terrain et le jouet d'enjeux qui le dépassent. Et comme toujours chez Le Carré le facteur humain va venir enrailler la machine et provoquer la perte du bon soldat.

C'est un gros gâteau pour les fans qui retrouveront tout ce qu'ils aiment chez le Carré : l'histoire impeccablement construite, le doute permanent des acteurs sur la légitimité de leurs actions, les mécanismes qui broient tous ceux qui s'écartent du chemin, les luttes intestines entre les alliés et les services et l'éternel combat entre les frères ennemis Smiley et Karla.
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Ce roman est le deuxième de la trilogie « Karla » commencé avec « la Taupe » .La lutte entre Smiley et le maître espion sovétique se déplace en Asie . Comme dans la taupe l'enquête l'emporte sur l'action . La description de la société de Hong Kong est très dépaysante. Deux personnages sont particulièrement mis en relief Drake Ko le millionnaire (et trafiquant ) chinois et l'agent Westerby dont le coeur inflammable pose problème aux froids espions . Ce dernier donne d'ailleurs son titre au roman (le collégien est son surnom) .J'ai beaucoup aimé ce roman.
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Après le premier tome "La Taupe" dans lequel George Smiley démasque une taupe soviétique au sein des services secrets britanniques (alias le Cirque), ce bon vieux George à présent à la tête du Cirque n'a de cesse de tenter de débusquer son équivalent Soviétique surnommé Karla.
Une opportunité de remonter à Karla se présente en Asie, et un plan d'une grande complexité est mis en place avec la coopération de l'agent Westerby qui est envoyé sur place.
Entre Laos, Honk Kong, Chine et Londres, John le Carré nous raconte la guerre froide, l'espionnage et le contre-espionnage et la désinformation de façon magistrale.

Tout comme le premier tome "La Taupe" (à noter qu'il n'est en rien nécessaire de l'avoir lu avant de lire celui-ci), le Carré nous livre un roman passionnant et foisonnant mais franchement compliqué!
J'ai retrouvé le sentiment que j'avais eu en lisant "La Taupe" : "je ne comprends rien". Et puis tout à coup (mais plutôt vers la fin du livre) tout s'éclaire!
Ça m'a un peu fait penser à la série The West Wing (A la maison blanche). Mais quel rapport me direz vous?! Dans The West Wing les situations sont souvent très complexes, problème économique, politique, environnemental... on y comprend souvent pas grand chose en début d'épisode et on attend patiemment le moment où tout va s'éclairer grâce à un personnage qui comme nous ne comprend pas et à qui on explique ce qui se trame. La grosse majorité des épisodes est conçue de cette façon (et c'est une série exceptionnelle!). Avec John le Carré j'ai l'impression que c'est pareil, ou en tout cas pour ces deux premiers tomes je me suis accrochée pour comprendre au fur et à mesure comment avançait l'intrigue et ce que ça pouvait bien impliquer. Je recommande d'ailleurs à cet effet Wikipedia (page en anglais) qui explicite bien les tenants et aboutissants de l'intrigue et m'a permis de mieux cerner ce qui se passait.

Bref, il faut s'accrocher (au prix de se dire parfois : mais décidément je ne comprends rien et je ne vois pas où il nous emmène) mais une fois que tout se démêle c'est génial!
J'ai hâte de lire le 3e tome "Les Gens de Smiley" ainsi que la suite "L'héritage des espions" qui vient de sortir et à d'excellentes critiques.
Lien : https://piccolanay.blogspot...
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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Le nez de l'avion se referma presque complètement. Charlie Marshall y donna un coup de pied, poussa quelques nattes dans l'entrebâillement et grimpa rapidement par-dessus les caisses jusqu'à un escalier intérieur donnant accès à la cabine. Jerry y grimpa après lui, et s'étant installé dans le siège du copilote, il remercia le Seigneur en silence.
"Nous avons à peu près cinq cents tonnes d'excédent. Nous perdons de l'huile. Nous avons à bord un garde du corps armé. Nous avons l'interdiction de décoller. Nous avons l'interdiction d'atterrir et, pour autant que je sache, l'aéroport a un trou de la taille du comté de Buckingham. Nous avons une heure et demie de Khmers rouges entre nous et le salut, et si quelqu'un nous accueille mal à l'autre bout du trajet, le grand reporter Westerby va se trouver dans une bien mauvaise posture avec à peu près deux cents sacs d'opium base sur les bras."
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Son agent littéraire était une vieille relation de cricket, un snob aux origines incertaines appelé Mencken, connu sous le nom de Ming, un de ces idiots naturels pour lequel la société anglaise et le monde de l'édition en particulier sont toujours prêts à réserver une place confortable.
"Dommage que vous soyez tombé en panne d'inspiration, lança Mencken à Jerry et à quiconque se souciait d'écouter. Personne à mon avis n'a réussi récemment un roman sur l'Extrême-Orient. Greene y est arrivé, si on peut supporter Greene, ce qui n'est pas mon cas, il y a trop de papisme. Malraux, si vous aimez la philosophie, ce que je déteste. Maugham, si vous voulez, et avant lui on remonte à Conrad. Vous permettez que je vous dise une chose ?" Jerry emplit le verre de Ming. "Allez-y doucement sur le côté Hemingway. Toute cette aisance sous pression, l'amour avec les couilles emportées par une balle. A mon avis le public n'aime pas ça. Ca a déjà été fait."
Jerry accompagna Ming jusqu'à son taxi.
"_ Vous permettez que je vous dise une chose ? demanda Mencken. Des phrases plus longues. Dès l'instant où vous autres journalistes vous vous mettez au roman vous écrivez trop court. Des paragraphes courts, des phrases courtes, des chapitres courts. Vous voyez ça en lignes de colonne, au lieu de voir toute la page. Hemingway était bien pareil. Il essayait toujours d'écrire des nouvelles au dos d'une boîte d'allumettes. Si vous voulez mon avis, déployez-vous.
_Salut, Ming. Merci."
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Dans cette année de tourmente, comme dirait Craw, c'était encore une bonne idée d'aller dîner sur un sampan dans Causeway Bay. Les gens chics ne l'avaient pas encore découvert, la cuisine était bon marché et ne ressemblait à rien de ce qu'on pouvait trouver ailleurs. Il choisit le sampan le plus loin de la berge, enfoui parmi un amas de petites jonques. Le cuisinier était accroupi derrière son brasero et sa femme servait, les coques des jonques les dominaient, effaçant les étoiles, et les enfants des bateaux grimpaient comme des crabes d'un pont à l'autre pendant que leurs parents psalmodiaient d'étranges catéchismes au-dessus des eaux noires. Craw et Phoebe s'installèrent sur des tabourets bas sous l'auvent ferlé, à une cinquantaine de centimètres au-dessus de l'eau, à manger du mulet à la lueur d'une lampe. Par-delà la jetée, des navires glissaient devant eux comme des immeubles illuminés en marche et les jonques clopinaient dans leur sillage. Du côté de la terre, l'île retentissait de plaintes, de bruits métalliques et de coups sourds, et les énormes faubourgs scintillaient comme des boîtes à bijoux ouvertes par la beauté pompeuse de la nuit. Présidant à tout cela, entr'aperçu parmi les doigts penchés des mâts, trônait le Pic noir, le Pic Victoria, sa face détrempée voilée des cheveux de brouillard baignés de lune : la Déesse, la liberté, l'appât pour tous ceux qui se démenaient dans la vallée.
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Là-dessus, bien sûr, la vision qu'avait Jerry du monde changea du tout au tout, et il se trouva avec pas mal de choses à faire : par exemple, faire semblant d'être aussi ravi que tout le monde du stupéfiant et heureux hasard qui avait amené Tiu en ces lieux; par exemple, échanger des poignées de main qui étaient comme une promesse mutuelle d'un futur règlement de comptes; par exemple, avancer un siège, commander à boire, du boeuf, des baguettes et tout le reste. Mais ce qui le frappa le plus au moment même où il faisait tout cela n'avait pas grand chose à voir avec Tiu ni avec son arrivée inspirée. C'était l'expression du visage de Lizzie lorsqu'elle l'aperçut pour la première fois, la fraction de seconde avant que le courage ne dessinât un gai sourire sur son visage. Cela lui expliqua, comme rien d'autre n'aurait pu le faire, les paradoxes de sa personnalité : ses rêves de prisonnière, ses identités d'emprunt qui étaient comme autant de déguisements lui permettant d'échapper pour un moment à son destin. C'était elle, bien sûr, qui avait fait venir Tiu. Elle n'avait pas le choix.
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Ici, il était en Chine, au niveau de la mer, dans la Chine qu'il préférait, et la Chine s'éveillait pour le festival de la nuit : en chantant, en klaxonnant, en gémissant, en frappant des gongs, en discutant, en cuisinant, en jouant des notes grêles sur vingt instruments différents : ou bien en observant, immobiles sur les seuils, avec quelle délicatesse le Diable Etranger, dans son déguisement, se frayait un chemin au milieu de tout cela. D'autres Nez Longs auraient pu ne pas s'aventurer si volontiers tous seuls dans ces parages. Ce n'était pas un mauvais quartier de la ville, mais ce n'était pas non plus l'Europe : l'Europe de Central Street et de Peder Street à huit cents mètres de là, l'Europe des portes électriques qui soupiraient en vous admettant dans leur paradis climatisé. Craw avait vu plus d'un homme mourir d'un regard mauvais lancé par accident. Le regard de Craw était à tout moment bienveillant; il était déférent, modeste dans son allure, et lorsqu'il s'arrêtait pour faire une emplette, il offrait ses respectueuses salutations au boutiquier en mauvais mais robuste cantonais. Et il payait sans protester contre la majoration de prix que lui valait sa race inférieure.
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