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Le Carré s'intéresse à l'Afrique, entre La constance du jardinier et le chant de la mission il attire l'attention de son lectorat sur l'urgence de mettre un terme à la mort imminente de ce continent et notamment l'Afrique subsaharienne. Autant dire qu'il n'est pas arrivé, enfin il essaie et c'est déjà pas mal.
Salvo, interprète de son métier donne un coup de main rémunéré aux services secrets britanniques dans la traduction des langues africaines, swahili, shi et autres. Son talent lui permet de se rendre en mission, sur le terrain, pour espionner et traduire des fomentateurs d'un complot au Kivu, Congo oriental. Sous prétexte de se débarrasser de Kinshasa la capitale et de faire de la province du Kivu un état libre et autonome, une bande de gens bien intentionnés concocte un coup d'état avec main mise sur les richesses du coin et, soi-disant avec redistribution au peuple. On signe un contrat, on se tape sur le ventre, tout en sachant que le peuple, lui, non seulement n'en saura rien, mais n'aura aucune part du gâteau.
Salvo a bien compris la manoeuvre et subtilise des cassettes compromettantes qu'il ramène en Angleterre. Aidé par une infirmière congolaise il va chercher à faire échouer ledit complot. Il découvrira, alors, que le mal est bien plus profond qu'il ne le pense.
Littéraire et politique, philosophique et bien écrit, drôle malgré tout, foncièrement espionnage, ce livre ravira les fanatiques de le Carré et les amateurs de cette Afrique si riche et si pauvre en même temps. Lecture prenante et enthousiasmante. Un bon moment qui, malgré tout laisse entrevoir bien des questions sans réponse et bien loin d'en trouver...

Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Un zèbre amoureux d'une gazelle tombe dans un nid de guêpes. le Carré nous entraîne au Kivu, province orientale du Congo à la frontière du Rwanda.
Variation africaine d'un de ses thèmes de prédilection post guerre froide : la lutte d'un homme intègre (ici un interprète qui aurait dû oublier ce qu'il avait traduit) face à une organisation mafieuse dont les moyens et les complicités dans les services secrets sont très au-dessus de ses moyens.
« le code d'honneur de l'interprète éminent est sacro-saint : il n'est pas payé pour écouter ses scrupules, mais pour servir son employeur comme un soldat son drapeau »
Une incursion africaine réussie et un message d'espoir dans un continent aux réalités et perspectives bien sombres.
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Je ne connaissais pas cet auteur et ai pris ce livre parce que dans l'émission radio « Le masque et la plume » ils avaient dit qu'il « jouait dans la cour des grands ». J'ai voulu savoir ce que c'était la « cour des grands », et je dois admettre que je suis séduite par son écriture intelligente et fine. Descriptions hors du commun et recherche linguistique indéniable. (Bravo d'ailleurs pour le traducteur !) Voilà un roman d'espionage de qualité, incontestablement. Même si je ne suis absolument pas adepte de ce genre de récits et que je ne l'ai lu qu'à la moitié, j'ai pu m'en faire une image.
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Avec, en exergue, ces mots de Joseph Conrad dans Au coeur des Ténèbres
" La conquête de la terre , qui consiste principalement à l'arracher à ceux dont le teint est différent du nôtre ou le nez légèrement plus aplati, n'est pas une fort jolie chose, lorsqu'on y regarde de trop près"

L'intrigue de ce roman de John le Carré est celle d'un projet destiné à « apporter la démocratie et le développement au Congo oriental ». Et là, vous traduisez naturellement, un projet qui vise à s'en approprier les ressources minières.
Y participent à Londres des capitalistes, un conseiller New Labour, un ancien ministre africain et un vénérable lord. Mais pour réussir, ce projet-complot nécessite sur place l'aide de nobles seigneurs locaux , tous d'ethnies différentes, mais dont le point commun est la haine respective qu'ils se témoignent.
Et, pour la traduction, il est fait appel aux services de Bruno Salvador, dit Salvo .
Qui est donc ce Salvo? Une brillante réussite de la Grande Bretagne multi culturelle...
Il est né dans un couvent où sa mère l'abandonna après avoir vécu "trois mois d'amour vache entre les mains des carmélites ".Son père était missionnaire blanc et sa mère congolaise.( l'union furtive d'un" bouseux irlandais missionnaire catholique " et d'une villageoise congolaise du Kivu). Shocking! Il a été élevé en Angleterre, dans un sanctuaire du Sacré-Coeur, où un Frère Michael l'a initié- entre autre- à la sodomie et a exploité son " oreille de mainate " et sa " mémoire d'éléphant " en lui faisant apprendre le français et un grand nombre de langues africaines. Brillant interprète, marié, par hasard, à une Pénélope blanche, riche et journaliste à succès, pour remercier le sort et Sa Gracieuse Majesté qui lui ont permis d'échapper à un destin de pauvre africain, il met ses dons linguistiques au service de son pays..Je vous recommande le début de ce livre, le récit de la jeunesse de Salvo est un régal de cet humour anglais que j'adore. Peu de mots, mais ils atteignent leur but!

Gentil , Salvo, et reconnaissant. Persuadé également d'agir pour la bonne cause.. Ce qu'il va découvrir va le faire progressivement changer d'avis.
Car ce qu'ils ont oublié , ces bienfaiteurs des peuples africains, c'est que Salvo est lui-même un Africain.
Et c'est là que j'aime John le Carré qui toujours donne à ses personnages une dimension complexe liée à leurs racines. Comme il est lui-même un homme complexe de par son histoire personnelle, telle qu'il l'a un peu dévoilée dans Un pur espion.

L'oeuvre de John le Carré , toujours de nature politique, évolue...
Mais dans ses premiers livres, dont le thème central était la guerre froide, la politique avait un sens, même si elle n'était pas toujours glorieuse.
Puis il est passé à l'accusation , la dénonciation comme dans La constance du jardinier. Il persistait quand même des causes pour lesquelles lutter.
Ici...la politique elle même est fiction, il n'existe plus d'autres valeurs que les valeurs individuelles , et c'est bien peu pour lutter contre de tels personnages corrompus....


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Un très bon roman d'espionnage, est-ce vraiment étonnant venant de la part de John le Carré ? Pas vraiment, l'ancien espion connait son ancien métier d'espion et sait aussi très bien le retranscrire en roman. Il a la juste dose de réel et de romancé, ce qui me plaît toujours, d'autant plus qu'il sait également gérer le suspens. Ce suspens digne des meilleurs, celui où il ne se passe pas grand-chose mais le moindre faux pas peut mener à l'échec de la mission ou pire, un simple échange de documents sur un banc peut devenir un piège rapidement et j'adore ça.
Son personnage principal, Salvo, un éminent interprète sollicité par les grandes entreprises, les tribunaux… mais aussi par le renseignement britannique, est crédible du début à la fin, il a des forces et des faiblesses comme tout homme, il a surtout du cran, du courage, et joue d'un petit peu de chance par moment, mais jamais John le Carré va vers la simplicité. C'est aussi ce qui me plaît dans ses romans, il n'y a pas de gros coup de bol qui tombe à pic, il y a seulement un facteur chance commun à tout événement de la vie.
Le roman se déroule en république démocratique du Congo, j'ai été assez content du voyage car les couleurs locales sont peu abordées dans le roman en général et encore moins dans l'espionnage, le pays ravagé par la guerre qui se fait spolier ses richesses par des grandes entreprises et aussi un moyen de dénoncer les actions de l'occident au passage.

J'ai adoré, le roman se dévore, les enjeux sociaux et économique apportent une crédibilité au livre et le personnage principal est bien trouvé, profond, bien écrit comme tout le reste du roman.
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John le Carré dresse avec The Mission Song un état des lieux pas très rutilant des petites manigances européennes en Afrique, héritage direct des années de colonialisme. Aux côtés de Bruno Salvador, cet interprète et espion amateur, nous nous interrogeons sur le sens du patriotisme : faut soutenir la couronne qui nous emploie ou le pays de ses racines que l'on essaie de mettre à feu et à sang pour en tirer profit ? Un roman qui manque parfois de punch, mais c'est là toute la magie de la plume de le Carré : de l'espionnage tout en finesse, loin des clichés de 007.
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Bruno Salvador, fils d'un missionnaire et d'une congolaise, est un imminent interprète qui se fait contacter par une organisation gouvernementale. Il doit se rendre a une conférence secrète qui doit décider de l'avenir du Congo. Il se rend vite compte que sous le prétexte de sauver le Congo le but de la réunion est ,en fait, de piller ce pays et de se partager ses richesses. Pour sauver le Congo, il décide de s'engager dans une lutte dangereuse et dont l'issue est incertaine.



Le premier roman de cet auteur que je lis et qui m'est arrivé par hasard dans les mains puisque j'avais demandé a ma fille de me choisir un livre dans une librairie et c'est celui ci qu'elle a choisi (sûrement a cause du zèbre). Je ne sais pas si celui ci est représentatif de sa production habituelle mais il faut reconnaître que le sujet géopolique est très fort et très cynique. L'inconvénient de ce type de sujet c'est qu'il vaut mieux s'y connaître un peu pour ne pas décrocher. Les personnages sont bien campés et par leurs discours coloniaux donnent un éclairage cru et vrai sur le rôle de la politique et de la finance sur l'appauvrissement des pays en voie de développement. On veut bien récupérer leurs richesses mais pas leurs pauvres. Cet Afrique qui se révolte est symbolisé par Bruno Salvador, ce naïf issue des deux cultures qui devant tant de cynisme va finir par essayer de se révolter malgré les risques encourus.

Un livre habilement fait qui, avec une grande qualité littéraire, dénonce le pillage de l' Afrique par les profiteurs.

Ma note 7.5 pour ce roman politique.
Lien : http://desgoutsetdeslivres.o..
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Avec John le Carré on est confronté à la complexité géopolitique de notre monde, mais c'est aussi un très fin analyste des comportements humains, doté d'un sens de l'observation exceptionnel. Comme on a pu le lire, les débuts des livres de le Carré sont exceptionnels, ici en 50 pages on a le destin incroyable d'un traducteur virtuose et naïf plongé, tout d'abord avec fascination, et ensuite moins...dans le monde des affaires africaines les plus louches. Excepté dans un numéro de l'excellente revue de géopolitique Hérodote, où aurions-nous pu avoir une analyse si brillante de la situation du Congo ? Mais aurions-nous eu ces descriptions si brillantes, ces dialogues si subtils ? Chez le Carré chaque phrase retient l'attention et cet ouvrage comme bien d'autre est un plaisir immense se lecture à savourer lentement...
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Bruno Salvador, dit Salvo a un talent rare, il sait parler de multiples langues et en particulier des langues africaines. Il en a fait son métier et il travaille pour des entreprises, des tribunaux et aussi de manière dissimulée pour les renseignements britanniques. Une de ses missions va le conduire dans un lieu tenu secret dans lequel va se tenir un congrès à huis clos dans lequel plusieurs hommes politiques vont décider de l'avenir du Congo. [pour lire la suite]
Lien : http://liremoijeveuxbien.ove..
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Un John le Carré efficace et glaçant de cynisme et noirceur quant à la politique occidentale en Afrique.
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