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Citations sur Le Tailleur de Panama (59)

"Les fonds secrets sont très durs à gérer, c'est bien connu, et il est quasiment impossible d'en retrouver la trace s'ils tombent entre de mauvaises mains. Raison de plus pour tenir les cordons de la bourse tant que nous en aurons la charge. J'ai demandé que la chancellerie soit équipée d'un coffre-fort... l'or et le reste y seront stockés, nous seuls en détiendrons les deux clés...
Etes-vous riche, Nigel ?
_ Non.
_ Moi non plus. Votre divorce vous a ruiné ?
_ Oui.
_ C'est ce que je pensais. Et ce sera pareil pour moi. Phoebe a de gros besoins... C'est absurde la vie... Nous voici à l'âge mûr, sains de corps et d'esprit, nous avons commis quelques erreurs, nous les avons reconnues, nous en avons tiré la leçon, il nous reste encore quelques belles années avant la sénilité... Seule ombre au tableau : nous sommes fauchés."
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Et sans nul doute là où il se rendait, personne ne lui demanderait jamais plus d'embellir les apparences, ni ne prendrait ses affabulations pour la terrible réalité.
(point final).
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Rien n'est plus prévisible que la propension des médias à répéter leurs inventions comme des perroquets et leur hantise de se faire doubler par la concurrence, peu importe que l'histoire soit vraie ou non parce que franchement, mes chéris, de nos jours dans la presse on n'a plus ni le personnel, ni le temps, ni l'envie, ni l'énergie, ni la culture, ni le sens minimal des responsabilités pour vérifier nos sources au-delà de couper-coller les textes des autres fumistes sur le sujet et de les ressasser comme parole d'évangile.
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A vingt ans, marqué à vie par une enfance de privations et les horreurs de la pension, il estima qu'il avait payé à l'Angleterre un prix qu'aucun autre pays ne pouvait exiger de lui, et que dorénavant il méritait un retour sur investissements.
Mais comment ? Sans profession ni diplôme, sans talents reconnus hors le terrain de golf et l'alcôve, son point fort était sa parfaite connaissance du pourrissement de l'Angleterre. Il lui fallait donc trouver une institution anglaise décadente qui lui restituerait ce que d'autres institutions décadentes lui avaient pris. Sa première idée fut la presse. Il avait quelques lettres, aucun scrupule et des comptes à régler - à première vue, le profil parfait pour intégrer la jeune et riche médiacratie. Mais après deux années prometteuses en tant que pigiste au Loughborough Evening Messenger, sa carrière prit brutalement fin quand il s'avéra qu'un de ses articles sulfureux intitulé "Les galipettes des ténors de la politique" avait eu pour source les confidences sur l'oreiller de l'épouse du rédacteur en chef.
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« Dites-moi, Juan Carlos, j’ai cru comprendre qu’on allait vous confier la direction d’une importante commission parlementaire ? s’informa-t-il d’un ton sérieux. Je vais bientôt vous habiller pour votre inauguration présidentielle, si je comprends bien.
_ Importante ? répéta Juan Carlos avec un rire gras. La commission pauvreté ? C’est la plus minable de toutes. Pas de fonds, pas d’avenir. On reste assis à se regarder et à déplorer le sort des pauvres, et après on va s’offrir un bon gueuleton. »
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Il réservait encore sa décision. Il faisait traîner, alors qu'une partie de lui brûlait de dire oui, ne fût-ce que pour mettre un terme à la gêne de ne pas répondre.
"Vous ne m'avez pas encore expliqué quel serait mon travail, Andy.
_ Jouer les antennes paraboliques, je vous l'ai dit.
_ Oui, mais que voulez-vous que je capte pour vous, au juste ?
_ Pas grand chose. Juste l'équilibre des forces mondiales à l'aube du XXIème siècle, l'avenir du commerce international, l'échiquier politique panaméen, les opposants silencieux, les gars de l'autre côté du pont, comme vous dites. Que va-t-il se passer quand les Amerloques se retireront - s'ils le font ? Qui va rire et qui va pleurer le 31 décembre 1999 ? Qu'arrivera-t-il quand l'une des deux plus grandes voies navigables du monde sera vendue aux enchères et que le marteau sera tenu par une bande de bluffeurs sans scrupules ? Un jeu d'enfant... Plus quelques petites choses qui ne figurent pas encore au menu...
Dans ce métier, il y a trente-six façons d'arriver à ses fins. On ne peut pas tout apprendre en une fois. Vous m'avez dit oui ou vous jouez les insaisissables à la Garbo ?"
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"Je ne cesse de le répéter, c'est le nettoyage industriel qui détruit un vrai costume. Une fois que la saleté et la sueur se sont incrustées, ce qui se passe quand on le porte trop souvent, on se retrouve à la teinturerie, et c'est le commencement de la fin..."
Osnard restait concentré sur les cravates.
" M. Braithwaite allait jusqu'à conseiller à ses clients de ne jamais aller chez le teinturier, poursuivit Pendel en haussant légèrement la voix. Qu'ils brossent leur costume, passent une éponge dessus si nécessaire et l'apportent au magasin une fois par an pour être lavé dans la Dee."
Interrompant son examen des cravates, Osnard leva les yeux vers lui.
"Cette rivière est très réputée pour ses agents nettoyants, expliqua Pendel. La Dee est au costume ce que le Jourdain est au pèlerin."
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"_ Nous avons le Pentagone avec nous, la volonté, les hommes entraînés, la technologie, le Sénat, le Congrès, le Parti républicain, le choix de la politique extérieure. Et nous tenons les médias en temps de guerre. La dernière fois, c'était mainmise totale, cette fois ce sera encore plus total. Personne ne nous arrête sauf nous-mêmes, Ben. Voilà la vérité."
Il y eut un moment de silence, que Kirby fut le premier à rompre.
"Il faut toujours un peu de courage pour sauter le pas, grommela-t-il. Thatcher n'hésitait jamais. Les autres, là, ils ne font que ça."
Le silence retomba.
"Et c'est comme ça qu'on perd des canaux", commenta Cavendish sans faire rire personne."
Nouveau silence.
"Vous savez ce que (le général) Van m'a dit l'autre jour, Geoff ? demanda Elliot.
_ Quoi donc, mon vieux ?
_ Tous les gens ont leur idée sur le rôle que doit jouer l'Amérique, surtout quand ils ne sont pas américains. En général, ils n'ont pas de rôle à eux. En général, ce sont des branleurs."
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Le sourire est plus triste, la poignée de main plus longue, et M. Blüthner porte une cravate noire du magasin.
"Votre oncle Benjamin était un grand monsieur, dit-il en tapotant l'épaule de Pendel de sa petite main fragile.
_ Un géant, monsieur Blüthner.
_ Votre affaire prospère, Harry ?
_ J'ai cette chance, monsieur Blüthner.
_ Cela ne vous inquiète pas que notre planète ne cesse de se réchauffer ? Bientôt personne n'achètera vos complets.
_ Monsieur Blüthner, quand Dieu a inventé le soleil, il a eu la sagesse d'inventer l'air conditionné."
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"C'est l'ambassadeur d'Espagne, Excellence, cria Marco depuis le bureau. Il désire une audience privée.
_ Dites-lui demain soir, après les Taiwanais."
Pendel se trouvait maintenant face à face avec le maître de l'univers, le seigneur de l'échiquier politique international et de l'équilibre des forces au XXIème siècle. Pendel glissait deux doigts derrière la ceinture présidentielle lorsque Marco annonça un autre appel d'un certain Manuel.
"Dites-lui mercredi, ordonna le président par-dessus le paravent."
La taille présidentielle n'était pas facile à ajuster. Quand l'entrejambe allait bien, la longueur du pantalon ne convenait plus. Pendel rehaussa la ceinture, et le pantalon remonta au-dessus des chaussettes en soie du président, qui ressembla passagèrement à Charlie Chaplin.
Et soudain, un calme plat s'abattit sur le sanctuaire, ce que Pendel avait décrit à Osnard comme l'oeil du typhon. Personne ne parlait, ni Marco, ni le président, ni les nombreux téléphones. Le maître espion s'agenouilla pour épingler le bas de la jambe gauche du pantalon présidentiel, mais sans perdre sa présence d'esprit.
"Oserai-je demander à Son Excellence si elle a pu prendre un peu de repos lors de sa triomphale tournée en Extrême-Orient ? Un peu de sport, peut-être ? Une promenade ? Quelques courses, si je puis me permettre cette audace ?"
Et le téléphone restait muet, rien ne venait troubler la trêve bénie tandis que le gardien des clés du pouvoir universel songeait à sa réponse.
"Trop serré, déclara-t-il. Je suis trop serré, monsieur Braithwaite. Pourquoi ne voulez-vous donc pas que votre président respire, vous autres tailleurs ?"
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