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3,62

sur 383 notes
L'un des derniers livres, voire même le dernier livre écrit par John le Carré. Ces quarante dernières années, j'en ai lu un grand nombre. Même s'ils s'actualisent au fil des évènements, le fond reste le même : un héros pris entre le panier de crabes des services de renseignement anglais qui se font concurrence, voire la guerre entre eux, et les machiavéliques Russes dirigés par de redoutables chefs d'orchestre et exécutés par des lourdauds.
Dans ce roman, le héros, en fin de carrière, vers 47 ans, hérite d'un poste « temporaire » qui le conduit à des imbroglios. Je n'en dirai pas plus pour ne pas dévoiler le fil de l'intrigue, mais, comme toujours, le fond de l'intrigue est dans la guerre entre services.
Ni mieux, ni moins bien que les autres. J'aurai pu m'en passer.
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Le narrateur, ancien chef de poste à Moscou, en pré-retraite se voit confier une mission a priori tranquille à Londres. Il profite de sa proximité avec sa femme, Prue, une avocate de gauche qu'il aime et subit les affres de sa fille, trentenaire rebelle. Il a la passion du badminton, discipline dans laquelle il excelle. Champion de son club, malgré son âge avancé, il est défié par un jeune joueur, Ed, dégingandé, timide, idéaliste, naïf, catastrophé par le Brexit, Trump et l'alliance entre ces deux monstres contre les valeurs de l'Europe. La principale collaboratrice du narrateur, Florence, jeune femme intelligente, indépendante et rugueuse, va rencontrer Ed, ce qui va provoquer un coup de foudre mutuel. le mystère entourant les activités de Ed va progressivement se disperser pour laisser apparaître une spirale infernale qui permettra un final hitchcockien.
Ce dernier livre de JLC est un régal. Un festival de finesse, d'humour et même de volupté. Un grand livre, l'un des meilleurs si ce n'est la meilleur de JLC.
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Roman palpitant avec une belle capacité de l'auteur à camper psychologiquement ses personnages.
Une intrigue, que j'ai parfois trouvée complexe tout en aimant m'y perdre.
Le roman semble de plus fort bien documenté quant au fonctionnement des services d'espionnage britanniques et nous fait un peu vivre leur vie de bureau.
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Les romans de John le Carré contiennent des rafales d'activité physique - surveillance décrite avec humeur, lettres mortes, fusillades très occasionnelles - mais l'action réelle est toujours deux personnes qui parlent dans une pièce. Même le dialogue le plus apparemment anodin peut être codé et ambigu, servant simultanément deux objectifs opposés : un sens pour les auditeurs gris secrets, qui dans le monde de le Carré sont toujours supposés être attentifs, et un tout autre sens pour les participants. C'est de la musique de chambre dramatique, dans laquelle une simple conversation fournit tout le suspense et la révélation lente que vous pourriez souhaiter à n'importe quelle échelle.

Ce roman contient plusieurs décors délicieux de ce genre, et chaque fois qu'on se lance, on a l'impression qu'un maître s'amuse énormément : les personnages eux-mêmes semblent devenir plus intelligents et plus spirituels au fur et à mesure que l'invention dialogique de leur marionnettiste prend son envol. Il peut parfois sembler, en effet, que le reste du livre ne comprend que ce qui doit être efficacement mis en place, juste pour que ces conversations chargées deviennent possibles.

Notre narrateur, bien sûr, est un espion : Nat, 47 ans, membre de ce que le Carré appelait « le Cirque » mais dans ce livre est devenu « l'Office ». Revenu récemment de son poste sous couverture diplomatique en Estonie, il est maintenant mis en pâture dans une sous-section obscure du service qui garde un oeil sur les affaires russes mais est séparé du puissant bureau russe lui-même. le nouveau poste d'amarrage de Nat, le Refuge, est un bâtiment décrépit dans une ruelle de Camden, "la maison du Bureau pour les chiens perdus".

C'est de la musique de chambre dramatique, dans laquelle la conversation crée tout le suspense et la révélation lente que l'on pourrait souhaiter
Nat est indulgent envers son nouvel ami Ed, en partie parce qu'il aime leurs jeux de badminton et en partie parce qu'il ressent une affection paternelle envers lui. « Je connaissais la race », se souvient Nat. « J'en avais recruté quelques-uns. Il était géopolitiquement alerte. Il était jeune, très intelligent dans les marges de ses opinions arrêtées. Mais la fureur d'Ed contre le Brexit est éclipsée par ce que Nat trouve qui fuit des échelons supérieurs du Bureau : un plan désespéré, nommé Jericho, pour que la Grande-Bretagne conserve les bonnes grâces d'une administration américaine voyou en faisant de très mauvaises choses à son ancien amis européens.

de peur que tout cela ne ressemble trop à une théorie du complot hardcore, soyez assuré que le roman contient également, comme tout bon film de James Bond, une femme fatale russe. (Une espionne chevronnée nommée Valentina, elle fait tout le travail avec sa voix séduisante.) Nat, quant à lui, entreprend un voyage en République tchèque pour rencontrer un de ses anciens agents : Arkady, que Nat avait temporairement transformé en agent double. contre le FSB de Poutine. Leurs brèves retrouvailles sont un autre décor spectaculaire et Arkady est l'un des merveilleux camées de le Carré: maintenant un kleptocrate autodidacte vivant dans une retraite à sécurité maximale, il transpire et pleure d'affection, mais aussi de haine, pour son ancien maître-espion. Fort heureusement, au retour de Nat, le Carré ponctue le mélodrame riche et nostalgique de cette rencontre d'une touche de bathos bureaucratique : « Londres… a remboursé mes frais de voyage, mais a remis en cause mon utilisation d'un taxi jusqu'à l'hôtel au bord du lac à Karlovy Vary. Il semble qu'il y avait un bus que j'aurais pu prendre.

288 pages, Retour de service est une miniature comparée aux grands romans de la guerre froide de le Carré, et il lui manque la précision d'horlogerie impitoyable de, disons, L'espion qui venait du froid. Mais c'est un divertissement très classe sur les idéaux politiques et la tromperie. Il y a une scène terrible qui se déroule dans un parc, notamment, dans laquelle on se rend compte peu à peu que tous les passants font partie d'une immense équipe de guetteurs rassemblés par les espions pour observer une conversation secrète. L'auteur laisse le lecteur tirer la conclusion troublante qu'à l'ère de la surveillance ambiante des entreprises et de l'État par la technologie omniprésente, c'est simplement la façon dont nous vivons tous maintenant.
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Nat, espion britannique chevronné ayant occupé divers postes en Europe continentale en tant qu'officier traitant, est de retour à Londres. En préretraite, pour ainsi dire, on lui confie la direction d'une officine de renseignement annexe où il coordonnera le travail de quelques débutants encadrés par des agents avec davantage de bouteille. Parmi ces néophytes, une certaine Florence, bien qu'assez revêche, semble on ne peut plus prometteuse.
Soucieux depuis toujours de sa bonne forme physique, Nat a retrouvé à Londres le club sportif où il dispute avec ses amis et relations des matchs de badminton qu'il gagne le plus souvent. Peu après avoir renoué avec les bonnes habitudes, il est approché par Ed, un jeune homme qui lui propose de jouer contre lui. Au fil de leurs rencontres au club, Ed se dévoile par petites touches, et sous son apparence lisse, un peu falote, Nat découvre un personnage révolté qui en veut à la Terre entière et en particulier à l'Amérique de Trump.
Les espions abominent le hasard. C'est pourtant bien le fruit du hasard si Florence et Ed se retrouvent un jour face à face (de part et d'autre d'un filet de badminton). Nat, en revanche, ne sera pas totalement étranger à ce qui s'ensuivra, qui requerra tous ses talents d'agent secret, y compris à l'endroit de sa hiérarchie.
Je regretterai John le carré, son humour élégant, ses histoires complexes (forcément) mais plausibles, où chaque détail compte, ses sentiments europhiles, la place qu'il accorde aux individualités. Dans ce roman, l'avant-dernier, tout y est, et la traduction, comme d'habitude, est parfaite.
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Retour de service de John le Carré ( Seuil - 302 pages)


J'ai trouvé que c'était long à démarrer. L'intrigue est bien ficelée même si par moment je m'y perdais.

Nat est un agent britannique. Il pense être en fin de carrière mais on lui confie une mission à Londres.

Il doit diriger le Refuge, une sous-station du département Russie.

Il rencontre les participants de ce refuge tombé dans l'oubli . A part Florence qui est brillante le reste de l'équipe est insignifiante.

Nat est un champion de badminton dans son club. Un jour on lui présente un nouvel adversaire, Ed qui veut jouer avec lui. Ils vont sympathiser au fil des parties.

Nat va avoir une sacrée surprise lors d'une opération de grande envergure.

La fin est surprenante.
Mireine
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Ultime feu d'artifice pour le magicien de la géopolitique et de l'espionnage. A 88 ans, un an avant sa disparition, la grand écrivain britannique n'a pas raté sa cible : le Brexit -que cet europhile convaincu considérait comme une faute majeure-, mais aussi les deux clowns grotesques menaçant une planète destabilisée, le duo Trump-Poutine.
Rassurez-vous, ce livre n'est nullement un pamphlet académique. John le Carré a conservé à cette occasion toute sa verve et son humour pour nous offrir une histoire magnifiquement ficelée. Tout commence par une partie de badminton, cadre d'un rapprochement amical improbable entre Nat, membre des services secrets anglais en fin de carrière (quasiment sur une voie de garage) et Ed, un jeune idéaliste hostile à la politique de son pays tournant le dos à l'Europe, hostile egalement au duo précité.
La suite va de manipulations en retournements entre espions de plusieurs obédiences jusqu'au moment où Nat choisit de prendre le contre-pied de son service pour éviter au malheureux Ed, devenu par naïveté le jouet de l'espionnage russe, de sombrer.
Cette fois donc, dans cet univers de l'ombre et du faux-semblant, l'humanisme triomphe du cynisme avec les conséquences qu'on imagine pour les protagonistes de ce billard à multiples bandes.
D'aucuns avaient voulu mettre au rancart l'auteur de "La Taupe" lorsque la chute du mur de Berlin avait signifié la fin de la guerre froide. C'était faire fi de la capacité du Maître à analyser chacune des époques traversées à travers le prisme éclairant de l'espionnage pour en donner une représentation pertinente. le tout proposé avec un style unique où la dérision et le désenchantement enrichissent le propos.
Le vieux lion a rugi une dernière fois. Avec panache et majesté.
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A 88 ans, John le Carré reste le maître incontesté du roman d'espionnage, et il livre avec Retour de service un roman en phase avec l'actualité puisqu'il y est question de Poutine, de Trump, du Brexit et de l'Europe.
Si je n'ai pas été totalement captivée par l'histoire, j'ai apprécié le style de narration et le personnage de Nat.
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Un bon livre de John le CARRE. Certes il ne s'agit pas du meilleur de ses livres, mais dans le métro il fait "son job".

On découvre divers personnages, dont un espion anglais, qui fera part de son expérience, sa vie, ses désillusions, sa famille et un jeune homme rencontré fortuitement.

Malheureusement et sauf erreur de ma part, il n'y aura pas de suite.
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Ma critique vient de disparaître dans le néant, dès le clic sur OK. Je recommence donc, on ne sait jamais.
C'est un livre très "John le Carré", ceci dit pour les amateurs, dont je fais partie depuis des dizaines d'années. Il commence lentement, plaçant une à une les pièces nécessaires à l'action future. C'est une ode à l'amitié tissée au fil des ans entre certains espions de différents pays "amis". C'est le récit d'une exfiltration à la barbe des dirigeants du propre camp du personnage principal. Car les êtres les moins recommandables ne se trouvent pas forcément dans le camp adverse.
L'expérience qui confirme l'intuition, les liens d'amitié professionnelle, le courage, la ruse, seront nécessaires au héros pour mener à bien la tentative de sauvetage d'un couple. L'intérêt du lecteur va crescendo au fur et à mesure que le livre avance.
Chez John le Carré, tout le côté sombre de l'espionnage est conforme aux "affaires" que nous livrent périodiquement les journaux. Par contre, je me demande si ses personnages principaux, toujours pleins d'empathie, existent ailleurs que dans ses romans.
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