John Le Carré
Carlos Milla Soler (Traducteur)/5 82 notes
Carlos Milla Soler (Traducteur)/5 82 notes
Résumé :
Elsie Watmore, propriétaire de la pension de famille d'Abbot's Quay dans le Devonshire, est inquiète. Elle sent bien qu'il y a quelque chose d'étrange chez Olivier, son nouveau locataire. Malgré son métier de clown ambulant, il est préoccupé. Serait-ce son divorce, l'éloignement de sa fille Carmen ? Mme Watmore est loin d'imaginer la vérité. Et Oliver loin d'imaginer que ceux qu'il avait trahis puissent un jour lui remettre la main dessus dans ce coin perdu de l'Ang... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5)
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. Un début qui m'a rappelé « Comme un collégien » , qui présente un personnage loufoque ,Olivier Single,magicien itinérant . Puis une intrigue complexe dans laquelle le lecteur s'insinue peu à peu à coup d'allusions , de phrases énigmatiques . Il est question ici de trafics , toutes sortes de trafics bien noirs (sang, armes, drogues…) qui voient se connecter , mafieux géorgiens mégalos , policiers anglais corrompus, russes post-soviétiques , espions polonais et ,deus es machina de tout cela, Mr Single magicien comme son fils mais des jongleries de capitaux plus ou moins blanchis . Jeu lucratif autant que périlleux et en butte à la poursuite des autorités . Dans ce vivier de requins et ces paniers de crabes le Carré insuffle du sentiment ,des affaires de coeur et de famille . Agréable à lire même si c'est loin d'être son meilleur roman.
l'ambiance le Carré : une centaine de pages pour se familiariser avec les nombreux personnages, puis une histoire très "prenante" où on cherche la fin. Avec les ingrédients habituels : très bonne connaissance des relations particulières dans ce milieu, la géopolitique toujours présente,...
Exit the Foreign Office! Bienvenues les Douanes ! Après la fin de la guerre froide, la Grande Bretagne defend ses frontières des trafiquants de tout genre : drogues, armes.... ( Bien sûr, les contrebandes officiels sont toujours protégés !) Tiger Single, directeur de l'honorable banque londonienne, décide un jour de confier à son fils une partie de ses affaires. Celui-ci découvre que l'entreprise est liée à la mafia russe et raconte tout à un officier des douanes.
John le Carré nous plonge dans le monde de la Haute Finance et des traffics engendrés par l'état de déliquescence de l'ex-URSS,avec une connaissance parfaite des lieux décrits (Géorgie,Russie,Turquie)) et des rouages complexes de l'internationale du crime
Pas le meilleur le carré mais un bon live d'espionnage tout de meme on retrouve ce qui fait le genie du maitre le rythme et si on aime cette ambiance on y trouvera son bonheur !
Citations et extraits (20)
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"Nous n'avons plus affaire à des aventuriers hors la loi qui se trahiront par maladresse ou récidive. Quand un container de cocaïne livré en Angleterre vaut cent millions de livres et que le capitaine de port touche un salaire de 40000 livres, c'est à nous mêmes que nous avons affaire. A la résistance du capitaine de port devant une tentation insoutenable. A son supérieur. Aux agents de la police portuaire. A leurs supérieurs. Aux douaniers. Et à leurs supérieurs. Aux officiels, aux banquiers, aux avocats et aux fonctionnaires qui regardent de l'autre côté. Imaginer que ces gens peuvent coordonner leurs efforts sans système centralisé de commandement et de contrôle et sans la complicité active de personnages haut placés est absurde. C'est là qu'intervient l'Hydre."
Ce pistolet n'est pas un pistolet... M. Alfred Winsler était avocat, et pour un avocat les faits sont sujets à contestation. Tous les faits. Plus un fait semble flagrant aux yeux du profane, plus l'avocat consciencieux se doit de le récuser. Et Winsler, en cet instant précis, était des plus consciencieux. Il n'en lâcha pas moins son attaché-case de surprise... Bien qu'il lui eût coûté une fortune, il ne se baissa pas pour le ramasser mais continua de regarder bouche bée le non pistolet.
Un ciel hollywoodien constellé d'étoiles s'ouvrait au-dessus de lui, projeté par les panneaux d'un dôme vitré. A la faible lumière, Oliver distingua des étagères de livres impeccablement reliés que personne ne lisait jamais : des ouvrages sur la loi et comment la contourner, sur les riches et comment les entuber, sur les contrats et comment les casser, sur les impôts et comment y échapper. Des neufs pour montrer que Tiger était à la page, des vieux pour montrer qu'il était digne de confiance, des sérieux pour montrer qu'il était sincère...
Il désirait tout ce qu'il n'avait jamais eu, tout de suite, préfabriqué, rétroactif, sans fard. Son pessimisme se traduisait par une immense impatience qui exigeait de la vie qu'elle soit comme une table à thé dressée à l'avance : des amis ennuyeux aux opinions ridicules, au mauvais goût certain, à la banalité extrême.
Que vois-je ? se demandait Oliver. Qu'est-ce que je comprends maintenant, que je n'ai pas compris avant ? La réponse était aussi évidente que la question. Il avait trouvé quelque chose qui n’existait pas. Il avait atteint le but de sa quête, franchi la dernière porte blindée, forcé le coffre top-secret, et celui-ci était vide. Le secret de Tiger, c'était qu'il n'avait pas de secret.
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