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Gros roman de John le Carré qu'"un pur espion", dont il dit lui-même que c'est un de ses romans préférés.
Il y raconte la vie d'un espion en alternant l'action présente et le passé de ce dernier. Au fil du texte, nous allons découvrir toute son histoire, marquée depuis son enfance par un père escroc auquel il restera attaché jusqu'au bout. Nous verrons comment cela influencera ses comportements et ses choix et déterminera sa vie.
Je ne vais pas raconter l'histoire ce serait dommage.
Sachez que la lecture de ce roman demande concentration et attention. Les romans de John le Carré sont toujours denses, mais j'ai trouvé que celui-ci l'était particulièrement. Surtout dans les chapitres où il évoque son passé.
D'une part par le nombre de personnages intervenant dans son histoire, et tous joueront un rôle à un moment ou un autre.
D'autre part parce qu'il raconte son passé en s'adressant tantôt à son fils Tom, à son mentor en espionnage Jack, que Tom appelle oncle, et encore à d'autres personnages, dont parfois lui-même.
Parfois, il y a aussi des glissements de temps (quelque temps avant, trois heures en arrière.) qui m'ont échappé et m'ont fait reprendre un chapitre.
Mais si vous aimez cet auteur et c'est mon cas, vous ne serez pas déçu.
D'abord parce que Pym, son espion est attachant. C'est un homme efficace, compétent mais déchiré, torturé par son passé.
Ensuite parce que John le carré évoque un monde de l'espionnage complexe touffu tel qu'on peut l'imaginer.
Mais aussi parce qu'à travers l'introduction on comprend que John le Carré s'est inspiré de son propre passé quant à ses rapports avec son père.
Enfin parce que John le Carré sait écrire tout simplement.
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Un autre grand livre d'espionnage que j'ai lu il y a quelques années est "La Compagnie" de Robert Littell, où l'auteur part de faits d'espionnages pour accéder à la vérité et la profondeur de ses personnages. Or, dans ce livre de le Carré, il me semble que c'est presque le contraire : l'auteur part d'emblée dans l'exploration de l'âme de son personnage, et il est presque accessoire que celui-ci soit un espion. Il pourrait être un des érudits mélancoliques peuplant les livres d'Aldous Huxley, par exemple, où les moments de vie sont bien sûr différents, mais où la démarche est au fond la même.
En parcourant hier quelques avis (francophones) en ligne sur ce livre, j'ai pu voir qu'on lui trouvait ici et là quelque chose de proustien. Je me suis souvenu que c'est plutôt à Shakespeare qu'il m'avait fait penser, de par ce personnage en bout de course se retournant sur une vie de "bruit et de fureur", même remplacés ici, à bas bruit, par l'intrigue, le mensonge, le calcul et autres manipulations, mais qui, tout comme le fracas, "ne signifient rien".
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Un récit embrouillé, des aller-retours inexpliqués, tout un tas de détails insignifiants sur lesquels l'auteur s'attarde... Ce livre me tombe des mains !
Au bout de 100 pages, j'ai décidé de ne plus perdre mon temps.
Ce fut mon 1er John le Carré...
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Trente ans après Un pur Espion est ressorti encore grandi de ma relecture et garde sa place dans mon panthéon le Carré où les places sont pourtant chères.
Toute l'oeuvre de le Carré interroge la loyauté. Envers qui et envers quoi devons nous être loyaux ? Quel est le ciment de notre personnalité ? Est ce la famille, les amitiés, la patrie ou tout simplement nos idéaux? Cette question traverse le roman autour de son principal personnage Magnus Pym, qui est souvent présenté comme un double de le Carré, le roman étant très autobiographique de l'aveu même de son auteur.

Pym est donc le parfait espion, il faut dire que son enfance l'a bien préparé avec un père escroc flamboyant et virtuose du mensonge.Sa mère ayant disparu du paysage il doit se construire seul développant un sens aigu de l'observation et de la dissimulation en relation avec un père aimant mais manipulateur et inquiétant.

Dans les moments de fortune de son père il est élève de ces publics schools anglaises qui forment autant aux humanités qu'à la perversité et aux préjugés de classes, ce qui n'arrange pas son cas.
Plus tard en Suisse devenu un étudiant heureux il découvre une forme de liberté riche de savoir et d'amitiés qui le suivront pour le meilleur et le pire. Mais sa personnalité n'échappe pas aux recruteurs des deux camps de la guerre froide qui le reconnaissent rapidement comme un des leurs.

Comme souvent chez le Carré on retrouve le personnage en fin de carrière à la croisée des chemins au moment où les étaux se resserrent.
Ce métier d'espion était fait pour lui mais qui a vraiment été Magnus Pym, quelles ont été ses loyautés et ses trahisons voilà le sujet de ce roman dense où l'ecriture de l'auteur atteint son sommet en posant, dans une phrase proustienne, les questions de toute une vie.
Immense roman qui analyse les rapports père/fils, l'éducation, les relations sociales et amoureuses et pour peu que l'on s'accroche nous donne à comprendre la complexité d'un homme.
Le livre est aussi un hommage aux grands écrivains du XIXème que le Carré admire particulièrement De Balzac à Dickens, on ne peut que rapprocher Pym et Pip le héros Des Grandes Espérances qui doit sa fortune à un malfaiteur. le Carré s'inscrit dans cette lignée, celle des écrivains qui n'ont pas peur du romanesque pour décrire une société.
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» Un roman d'espionnage certes , puisque c'est dans ce milieu si particulier qu'évolue Magnus Pym , le personnage principal . Mais qui s'articule autour de deux quêtes : la recherche du susdit Pym par les services secrets , car il a disparu et le recherche que mène le même Pym sur son passé après avoir appris le décès de son géniteur .D'où flash back en série et narration pas simple du tout. Mais la subtilité dans le portrait des personnages (le père surtout) , l'acidité de la peinture de l'Angleterre et du milieu de l'espionnage compensent largement l'effort de la lecture. Un grand livre.
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un livre du maitre sui m'a laisse mi figue mi raisin une bonne intrigue mais trop de longueurs ! A lire tout de meme!
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Le Carré affirme qu'il a créé le personnage de George Smiley pour remplacer le père, honnête et respectable, qu'il n'avait pas eu. "Je me sentais socialement désorienté, privé de repères parentaux auxquels me raccrocher, et je me suis inventé ce père de substitution", dit-il. "Il représentait pour moi une catégorie de gens en voie de disparition, dotés d'une sorte de décence, de dignité, dont on pensait communément qu'elle était l'apanage du gentleman britannique", dit-il encore avec un sourire indéfinissable (Arte. 9 nov 2008).
Ici, il règle (une partie de) ses comptes avec ce père qu'il décrit sans concessions, comme charmeur, hâbleur, noceur, flambeur, menteur, voleur, tricheur, sans coeur et sans honneur. C'est fait avec la distance et le style admirable qu'on lui connaît. L'ironie est implacable d'autant qu'elle est placée dans la bouche et les pensées de l'enfant d'une dizaine d'années qu'était l'auteur à l'époque.
Il règle également le compte des services secrets, de leurs rivalités intestines, de leurs égos et de leurs chefs de service ineptes, prenant les vessies qu'on leur sert pour des lanternes qu'ils vont ensuite agiter en hauts lieux avec autant de certitudes que de satisfactions. Derrière les paravents des Défenses nationales, ne cache-t-on pas également de nombreux intérêts personnels ?
Que reste-t-il, sinon l'amitié ? Une amitié de jeunesse, celle des années de vaches maigres et de bohême. Si elle a bien survécu à la séparation et à l'usure du temps, est-elle, pour autant, exempte d'arrières pensées ? L'amitié est-elle de taille à résister à la raison d'état ?
Nous sommes ici au coeur de l'oeuvre de le Carré, toute entière centrée sur le mensonge et l'abandon. le rideau de fumée initial toujours très épais ne se dissipe que sur la fin en posant une nouvelle fois une des questions centrales de son oeuvre : tous ces mensonges, ces coups tordus, ces renoncements, ces sacrifices, ces existences en pointillés ou massacrées sont-ils justifiés par un intérêt supérieur ? Si dans certains de ses chefs-d'oeuvre, la réponse est positive, ici elle est clairement négative. Et lorsqu'il apprend que son escroc de père a rendu son dernier soupir, au moment où il déclare « Je suis libre », c'est toute une vie de mensonges qui peut enfin voler en éclat. Il va, en remontant le temps, entraîner son lecteur à la recherche de l'ultime escroquerie, plus forte que toutes celles de son père, l'escroquerie de sa vie entière, lui l'espion de haut vol, méthodique, sérieux et brillant.
« Dans la vie, dit Proust, on finit toujours par faire ce qu'on fait le moins bien. Je ne saurai jamais ce que Pym aurait pu faire de mieux. Il accepta la proposition de la Firme. Il ouvrit son Times et découvrit avec un détachement similaire l'annonce de ses fiançailles avec Belinda. Voilà, je suis casé, songea-t-il. Si la Firme se charge d'une partie de moi-même et Belinda de l'autre, je ne manquerai plus jamais de rien. »
Il ne pouvait pas savoir que, sur la fin, c'est la vérité qui lui manquerait le plus. Peut-être était-il fait pour une vie limpide, droite et digne. Comme un George Smiley ?
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Magnus Pym, agent des services secret britanniques a disparu. Amis et ennemis le recherchent. Mais qui est-il? Un traître? Ou l'espion parfait, qui à force de dissimuler, de jouer, de truquer, a perdu toute identité et aussi toute cause à défendre? C'est à la découverte de cet étrange personnage que John le Carré nous entraîne en un récit lent, coupé de réflexions, de flash-back, un récit aussi "tordu" que son héros.
Un roman d'espionnage sévère, austère et captivant dans lequel l'auteur excelle dans les séquences de pseudo-insignifiance et inocule sournoisement au lecteur le virus de l'espionnite. Rien n'est insignifiant, le moindre détail s'imbrique quelque part dans le grand jeu.
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De tous les John le Carré (que j'ai lus) c'est celui qui m'a le plus captivé. L'auteur explique (ou je l'ai lu ailleurs), qu'il voulait écrire une autobiographie, mais qu'il n'y est pas parvenu, et que cela a donné ce résultat hybride. La figure du père, escroc incorrigible (qu'il était dans la réalité aussi) est remarquable. La peinture de l'Angleterre, misérable au sortir de la guerre est également hautement instructive. La bulle qui se crée, entre l'Est et l'Ouest, est une autre bonne idée de ce roman d'espionnage décidément bien atypique.
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Un "pur" John le Carré. Un style lent et posé, une véritable dimension psychologique chez les personnages.
Balzac et Proust ne sont pas nécessairement fort loin, quant au style, mais cela n'est pas un défaut pour moi, bien au contraire...
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