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3,49

sur 165 notes
La première partie du roman ,en 2008, présente de manière assez elliptique une opération secrète à Gibraltar visant ,semble-t-il à éliminer un marchand d'armes en lien avec les djihadistes.C'est l'occasion de portraits au vitriol de politiciens et diplomates anglais où excelle l'humour caustique de l'auteur. Puis le récit saute trois ans plus tard avec comme personnages certains protagonistes de la première partie qui s'interrogent sur les « dégâts collatéraux » et le bien-fondé de l'opération . Mais les remords et les dilemmes moraux ne font pas bon ménage avec la raison d'état et les monstres froids de la politique et du business. le Carré aborde avec sa maestria coutumière des sujets brûlants : le mercenariat, les lanceurs d'alerte. Un peu lent au début ,le roman se dévore ensuite.
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John le Carré est un des écrivains dont, jusqu'à présent, aucun livre ne m'a déçu. S'il le fallait, je pourrais malgré tout les ranger crescendo en fonction des qualités que je leur prête. Dans ce cas, ce dernier opus serait dans les 2 ou 3 derniers. Sans atteindre, selon moi, le sommet que constitue « La taupe » (ou peut-être même « L'espion qui venait du froid »), c'est un très grand cru que nous donne le Carré. Dans son récit, construit avec une maestria impressionnante et une plus grande concision que ses livres précédents, nous assistons à l'assemblage des pièces d'un puzzle qui présentera au final les tenants et aboutissants d'une opération qui visait à la prise d'un terroriste, opération menée par des soldats anglais aidés de forces américaines et de « contracteurs » privés (car depuis les guerres du Golfe particulièrement, la guerre, les barbouzeries et autres coups tordus se sont largement privatisés, constituant un business forcément très lucratif), avec la coopération, cachée au public, du pouvoir politique. Il nous livre avec précision et concision (pas antinomiques chez le Carré) des portraits incisifs de certains hauts dirigeants ou fonctionnaires du Foreign Office pour lesquels il n'a aucune sympathie ou complaisance, et les dialogues sont particulièrement brillants. Ce roman (comme beaucoup d'autres de cet auteur d'ailleurs) concerne beaucoup plus la politique (et ses arrière-cuisines d'où proviennent des odeurs particulièrement nauséabondes) et la démocratie que les activités d'espionnage qui sont toujours présentées comme centrales lorsqu'on évoque John le Carré, ce qui entraîne la déception de ceux qui attendent des jamesbonderies (par exemple).
Le plaisir et l'intérêt que j'ai pris à cette lecture se sont trouvés renforcés par l'actualité internationale qui lui ont donné une saveur particulière : visite (en solitaire, pas un seul haut-fonctionnaire ou conseiller pour l'accompagner) du Premier ministre britannique au Groupe Bilderberg, affaire du programme américain PRISM dont les services d'espionnage britanniques ont utilisé des données, interventions de le Carré en public ou dans la presse où il a exprimé -entre autre- la nécessité de faire cesser la main mise des services secrets dans la vie politique britannique.
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Très agréable écoute de l'audiolib et une mention particulière à l'excellent Philippe Allard qui fait toutes les voix avec talent.
Je retrouve toutes les qualités des bons romans de John le Carré, fin connaisseur des arcanes de l'espionnage britannique et des magouilles qui existent dans les affaires internationales embourbées dans les intérêts privés et les secrets d'Etat.
J'accorde un certain crédit à ce qu'il narre, même si c'est enjolivé pour plaire et revêtir des habits de la fiction et si les personnages restent très étiquetés, les bons très soucieux de la vie des innocents et les méchants qui s'enrichissent, sont corrompus ou simplement étouffeurs de scandales politiques.
Plein d'humour british, bien construit et au suspens ménagé avec art, c'est une plongée dans l'univers du Foreign Office avec Sir Christopher sage retraité en Cornouailles et le jeune secrétaire du ministre des Affaires étrangères tous deux en proie aux mêmes interrogations éthiques après une mission catastrophique à Gibraltar. La lumière sera faite mais non sans pertes et fracas.




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Une fois de plus, John le Carré a prouvé dans ce roman qu'il était le maître de l'espionnage en littérature: palpitant, bien construit, le rythme et la tension s'accélèrent tout au long d'Une vérité si délicate jusqu'à ce qu'on ne puisse plus le lâcher!
Abordant ici le thème des entreprises privées de sécurité employées sur le terrain brûlant mais aussi celui du secret d'état et des lanceurs d'alerte, il a commis une oeuvre dont le lecteur au tout début n'arrive pas à saisir l'ensemble : quel rapport entre ce jeune employé du Foreign office chargé d'empêcher son député de faire n'importe quoi et cette opération sur le rocher de Gibraltar, menée sur renseignement d'une très étrange officine américaine? Qui dit la vérité quand tout le monde prétend que rien n'est arrivé, que personne n'écoute, que ceux qui veulent démêler le fil se retrouvent accusés de trahison et jugés en secret?
L'auteur n'est pas tendre avec le virage qu'a pris la lutte internationale contre le terrorisme, devenue un juteux marché, pas tendre non plus avec les hauts fonctionnaires, ceux qui ne sont pas intéressés sont ici plus lâches qu'autre chose.

Vraiment très palpitant, le top dans la catégorie espionnage, servi par une langue précise, qui ne s'interdit pas une pointe d'humour sarcastique, c'est du grand John le Carré!
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Paul, alias Kit Probyn, novice en terme d'espionnage, se voit confier une mission sensible : celle de surveiller l'enlèvement d'un dangereux marchand d'armes.
En parallèle, Toby travaille pour Quinn, le commanditaire de la mission. Il a des doutes sur son chef, prend ses précautions et patiente.
Tout bascule lorsque les protagonistes apprennent que lors de cette mission une innocente jeune femme et sa fille ont été tués. Comment vont ils faire pour rétablir la vérité? Est ce qu'au moins auront ils la possibilité de le faire?

Le début m'a paru long et j'ai eu un petit mal à "rentrer dedans", un pluralité de personnage sans lien entre eux m'a perdu .... jusqu'à ce que l'action commence. Et là j'avoue n'avoir pas pu m'arrêter de lire.

Une bonne découverte recommandée par Tedofkiller que je remercie beaucoup.
Une très bonne surprise.
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John le Carré est un des écrivains dont, jusqu'à présent, aucun livre ne m'a déçu. S'il le fallait, je pourrais malgré tout les ranger crescendo en fonction des qualités que je leur prête. Dans ce cas, ce dernier opus serait dans les 2 ou 3 derniers. Sans atteindre, selon moi, le sommet que constitue « La taupe » (ou peut-être même « L'espion qui venait du froid »), c'est un très grand cru que nous donne le Carré. Dans son récit, construit avec une maestria impressionnante et une plus grande concision que ses livres précédents, nous assistons à l'assemblage des pièces d'un puzzle qui présentera au final les tenants
et aboutissants d'une opération qui visait à la prise d'un terroriste, opération menée par des soldats anglais aidés de forces américaines et de « contracteurs » privés (car depuis les guerres du Golfe particulièrement, la guerre, les barbouzeries et autres coups tordus se sont largement privatisés, constituant un business forcément très lucratif), avec la coopération, cachée au public, du pouvoir politique. Il nous livre avec précision et concision (pas antinomiques chez le Carré) des portraits incisifs de certains hauts dirigeants ou fonctionnaires du Foreign Office pour lesquels il n'a aucune sympathie ou complaisance, et les dialogues sont particulièrement brillants. Ce roman (comme beaucoup d'autres de cet auteur d'ailleurs) concerne beaucoup plus la politique (et ses arrière-cuisines d'où proviennent des odeurs particulièrement nauséabondes) et la démocratie que les activités d'espionnage qui sont toujours présentées comme centrales lorsqu'on évoque John le Carré, ce qui entraîne la déception de ceux qui attendent des jamesbonderies (par exemple).
Le plaisir et l'intérêt que j'ai pris à cette lecture se sont trouvés renforcés par l'actualité internationale et lui ont donné une saveur particulière : visite (en solitaire, pas un seul haut-fonctionnaire ou conseiller pour l'accompagner) du Premier ministre britannique au Groupe Bilderberg, affaire du programme américain PRISM dont les services d'espionnage britanniques ont utilisé des données, interventions de le Carré en public ou dans la presse où il a exprimé -entre autre- la nécessité de faire cesser la main mise des services secrets dans la vie politique britannique.
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Kit Probyn ,fonctionnaire au Foreign Office est choisi pour une mission de terrain à Gibraltar consistant à kidnapper un dangereux marchand d'armes .Son rôle est de service d'interface avec le bureau sur le terrain.Une fois la mission réalisée ,il est récompensé par une mutation qui le mène tranquillement à la retraite jusqu'au jour où cette affaire resurgit.Un bon roman d'espionnage.
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Devant Toby Bell, jeune et brillant haut fonctionnaire britannique, s'ouvre la voie royale de la diplomatie et des cabinets ministériels de plus en plus prestigieux. D'autant qu'il bénéficie des conseils avisés d'un mentor en qui il a toute confiance. Après divers postes en Europe, il est affecté au secrétariat du Foreign Office, au service d'un ministre plutôt atypique au sujet duquel circulent des rumeurs d'agissements peu compatibles avec le bien public. Quand Toby est chargé par son supérieur d'assurer la logistique d'une réunion secrète dans le bureau ministériel à laquelle lui-même, secrétaire, n'est pas convié, il décide de garder une trace de cette rencontre au moyen d'un antique magnétophone à bande oublié dans un tiroir. Cet enregistrement pirate de contacts officieux lui permet seulement de supputer l'imminence d'une opération militaire extérieure occulte supervisée par le ministre en dehors de tout contrôle. Or trois ans plus tard, l'un des participants à l'opération lui en apprend davantage, levant ses dernières hésitations à révéler toute l'affaire qui non seulement n'est pas glorieuse pour les politiques mais semble surtout se résumer à une bavure où l'amateurisme le dispute à la crédulité.
Dans le style si agréable qui le caractérise, John le Carré, tout en relatant minutieusement les faits, montre l'incidence de ceux-ci, vécus ou rapportés, sur l'état d'esprit d'un jeune diplomate qui perd peu à peu ses illusions sur la grandeur de sa mission au service de son pays et, presque contre son gré, se mue en lanceur d'alerte à la carrière bien compromise.
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L'espionnage n'est plus ce qu'il était... Voilà que les états se mettent à sous-traiter leurs opérations liées à la défense en utilisant des officines privées aux objectifs bien plus lucratifs que politiques. Au risque de mélanger les genres ?
John le Carré nous offre une plongée palpitante dans les affres des systèmes politiques actuels où se mêlent jeux de pouvoir et interrogations sur le devoir envers son pays. Puissance des lobbies des armes, enjeux géopolitiques, corruption, rien n'est épargné au lecteur un peu ahuri de découvrir tant de magouilles au pays de Sa Majesté...
Lien : http://motspourmots.over-blo..
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Excellent comme d'habitude !
Brillant et tout en nuance .....Un monde où on espère qu les personnages sauront triompher de tout ce qui n'est pas éthiques et valeurs.
Oui ou non, y arriveront-ils ?
Jusqu'au bout .....
Mais là encore, l'important sera le combat qui fera placer celui qui le mène vers la convaincante nécessité d'être soi et uniquement soi, un être humain.
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