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Critique de Laurence64



Au commencement, une voile blanche effilée comme une aile d'albatros claque doucement sur les rêves de Namissa. le grillon métis accroche son regard au plumage de toile immaculée. Partir et devenir ou rester et se rabougrir?Au commencement du commencement, un bateau a emporté le père et la douceur maternelle, a désagrégé le monde chaud de l'enfance. L'âme embourbée et les pieds toujours mouillés, Namissa s'invite en clandestine sur le luxueux voilier d'acajou. le voyage débute. Mais la poésie des premières pages reste à quai. La beauté prend l'eau.

En bon petit mousse, j'écope, je souque l'aussière, déterminée à ne pas passer par dessus bord avant la fin de la traversée. du rivage, le chant des sirènes était trop enchanteur.
224 pages plus loin, épuisée d'avoir ramé par manque de vent, j'examine mon périple d'un oeil à la fois perplexe et torve (ce qui constitue un exploit). Bien sûr, j'ai pêché quelques rares perles dans la mer des sargasses mais beaucoup de couleuvres aussi et JMG le Clezio a, lui, pêché par manque de réalisme.

Car le voyage vire à la caricature: le sexagénaire et la nymphette. Lui (ex cinéaste riche et célèbre) a largué les amarres, sa femme, sa fille pour couler des jours de misanthropie maritime en compagnie d'un énigmatique homme à tout faire taiseux. Sur fond d'alcool et de prostitution. Il traîne dans son sillage un évènement trouble. (Et moi munie de mes rames). Quelques tempêtes plus loin, on accoste enfin pour sombrer dans un pessimisme brouillardeux qui ne rend pas nos deux héros plus crédibles. Après son incompréhensible admission sur le navire, Nassima a été expulsée. Rapatriée en France, elle assistera à la déchéance finale de Juan Moguer, qui jamais ne fut son père de substitution. Pourtant, l'une était en recherche de père, l'autre en manque de fille.
J'en suis venue à regretter ma première galère. Elle entretenait mes pectoraux.

Evidemment, le merveilleux voilier a fait naufrage. Ce petit roman aussi. le romancier de l'enfance malmenée s'est échoué à l'instar du Azzar.
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