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Quelle écriture fascinante ! Elle vous plonge inexorablement dans le tableau dépeint par l'auteur au coeur de l'île Maurice. La nature omniprésente vous fait palpiter le coeur car vous courez vous aussi à travers les champs de cannes à sucre dont les feuilles sèches vous irritent la peau, vous courrez vers l'océan dont vous humez les embruns et dont vous entendez le ressac... La nature transpire en vous, tous vos sens sont incroyablement attirés par elle. Vous aspirez la nuit et son ciel étoilé. Vous respirez les odeurs des arbres, des fleurs et de leurs différentes essences. Vous écoutez et reconnaissez les bruits qu'elle produit... C'est fantastique, magique. Jamais une lecture ne m'avez emportée si loin dans les ressentis. Quel bonheur de lecture, quel plongeon, quelle ivresse !

Bien sûr il n'y a pas que la fascination de la nature, il y a aussi la quête d'Alexis pour répondre au voeu de son père défunt et ruiné, celle de retrouver l'or du corsaire enfoui à l'île Rodrigues. Des années de recherches dans la quasi-solitude, si ce n'est l'amour partagé avec Ouma, une « marron » vivant loin des hommes blancs et de leur cupidité.

Mais ce roman, c'est aussi un cri poussé contre la bêtise humaine, celle de la colonisation, de la guerre, du massacre des tortues...
Les ouragans et cataclysmes ne sont pas seulement ceux provoqués par la nature.
Il y est montré aussi le désintérêt face à l'argent, aux vêtements, aux possessions de toutes sortes.
Seule la communion avec la nature permet au héros de se retrouver face à lui-même et de découvrir le véritable sens de son existence. Mais un bémol demeure, cette quête est solitaire et ne lui permet pas de s'intégrer au monde qui l'entoure...

J'ai adoré cette lecture qui vous insuffle par tous les sens le bonheur de vivre en harmonie avec la nature.

Lien : http://mespetitesboites.net
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Venant juste de terminer la lecture du "Voyage à Rodrigues", je n'ai pu résister à reprendre celle du "Chercheur d'or", en mode rapide, car, l'ayant lu il y a une vingtaine d'années, et même si j'en conservais le souvenir éblouissant d'un roman extraordinaire, avec la mer omniprésente et la quête d'un trésor imaginaire, il me manquait bien des détails en mémoire et j'ai donc été à nouveau conquis par cette oeuvre -- d'ailleurs comment ne pas l'être en parcourant une écriture tellement riche et puissante qu'elle surclasse la plupart des émotions que peut procurer la lecture?

Les premiers héros de cette belle histoire sont la mer, la nuit, le ciel, les étoiles, les oiseaux, surtout la mer bien sûr que JMG décrit avec autant de variations dans son style qu'elle-même peut en offrir à toutes les heures, toutes les saisons et par tous les temps. Le Clézio livre une sanctification totale des éléments maritimes, avec cette confusion admirable du ciel et de la mer, puis ces constellations qu'il connaît par coeur, particulièrement dans l'hémisphère sud où se situe la plus grande partie de ce roman.

Le lecteur est d'ailleurs saisi par la mer dès la première phrase du livre : "Du plus loin que je me souvienne, j'ai entendu la mer" et ainsi tout au long de cette aventure humaine, jusqu'à la dernière phrase : "Il fait nuit à présent, j'entends jusqu'au fond de moi le bruit vivant de la mer qui arrive".

Ce bruit vivant accompagnera la lecture d'abord dans l'enfance et l'adolescence du héros, marquée par le départ douloureux et contraint de la maison familiale, avec peu après la séparation de ses proches, particulièrement sa mère et sa soeur, Laure.

Puis, c'est le long voyage vers Rodrigues, avec encore le mélange des sentiments sur le bateau, le bruit des voiles, des tempêtes, la houle ou le calme, et toujours ces ciels magiques, visibles uniquement en mer ou en montagne, la Voie lactée et les myriades d'étoiles qui installent les rêves à savourer les yeux ouverts.


Enfin, l'île et la quête du trésor du corsaire, avec des détails techniques sur l'orientation qui ont pu lasser des lecteurs, et que je n'ai ressentis que comme des respirations permettant de reprendre souffle avant d'être à nouveau emporté par la poésie de le Clézio, face à tout ce qu'il voit au-delà des vacoas, des falaises, de la barrière de corail, et dans son imaginaire.

La rencontre avec la jeune fille, Ouma, apporte des moments de plénitude à partager avec le chercheur d'or, Ali, tout en enviant leur idylle, aussi belle que tout l'environnement qui la fait naître.

La guerre, hélas, n'est pas en reste, puisque Ali va revenir pour combattre à Ypres ou dans la bataille de la Somme. Le Clézio en profite pour insister sur l'absence de sens de "la plus stérile des réunions d'hommes".

Enfin, un dernier retour à Rodrigues, pour se convaincre de la vanité de la recherche de l'or et faire partager au lecteur toute la mélancolie du temps, la perte des êtres chers, la perte d'un amour devenu impossible, et admirer encore les ciels étoilés, la nuit, la lumière du soleil et sentir jusqu'à la dernière minute de lecture, la dernière page de bonheur perdu.
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« le chercheur d'or ».
Un superbe roman initiatique… on traverse les mers et le temps. Ainsi passe-t-on de l'île Maurice à Rodrigues, en faisant un détour par Ypres pendant la guerre de 14.
Ainsi aura été la vie D Alexis, né à Maurice, vivant miséreux mais heureux au lieu-dit « l'Enfoncement du Boucan », épris de mer et de liberté…
Alexis sera également chercheur d'or : suivant de vieux papier découverts à la mort de son père, il partira quatre ans à Rodrigues à la recherche du « trésor du Corsaire », caché dans l'anse aux Anglais…

Et puis il y a les cyclones comme autant de virages décisifs dans la vie D Alexis

Au risque de dévoiler un secret de Polichinelle – à moins que tous ne l'aient déjà compris –, Alexis ne trouvera pas le trésor… se trouvera-t-il lui même ? …

On connaît l'attachement de le Clézio pour l'île Maurice, lui qui n'hésite pas à se définir comme « un écrivain mauricien de langue française ». Un attachement qui transparaît à toutes les pages de cet étonnant roman initiatique que pour ma part j'élève au même niveau que le fameux et désormais classique « Vendredi ou les limbes du Pacifique » de Michel Tournier.
Un roman maritime(une île) et tellurique (les tranchées de la Somme), éolien également (les cyclones)… Quand Tournier situe son « Vendredi… » sur une île (Defoe oblige…) ; quand il fait se réfugier Robinson dans un boyau souterrain en position foetale et quand l'Andoar fait jouer le vent dans ses cornes…

Deux chefs-d'oeuvre. Deux classiques…

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Envoûtant et hypnotique, voici ce qui me reste de ce livre. A la fin du dix-neuvième siècle, Alexis, un jeune Mauricien, perd le domaine familial et son père. Il n'aura de cesse suite à ça de chercher le trésor du Corsaire dont son père gardait toutes les indications de lieu.
Le Clézio nous emmène du paradis perdu à Mananava, où Alexis et sa soeur Laure grandissent dans la plus grande liberté, à la ville des Colons, Port Louis, où il travaille pour l'homme qui les a ruinés, puis pour Rodrigues, l'île de tous les espoirs.
La vie D Alexis n'est, en fait qu'une longue errance à la quête d'un trésor inaccessible. Les descriptions sont magnifiques, enchanteresses, on plonge dans la beauté sauvage de ces îles avec Alex, la violence des tornades, la limpidité des lagons, la luxuriance de la végétation.
Mais on assiste aussi à la violence exercée sur les populations dominées et celle, plus latente, sur les femmes en ce début de 20ième siècle qui ne peuvent rien sans homme.
Avec ce roman, Le Clézio retourne sur la terre de ses parents, tous deux Mauriciens, mais se range du côté de l'opprimé. Un beau livre.
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Ce livre, pour moi, est synonyme de grand bonheur : je l'ai lu il y a quelques années et ce fut un merveilleux voyage, exotique, bercé par la mer et la beauté omniprésente de la nature, dans un pays magique et embaumé, avec des sensations de douceur, chaleur, couleurs. Je l'ai relu aujourd'hui avec le même plaisir : le narrateur se dépouille de tout superflu, vivant au plus près des éléments, les observant sans relâche, les absorbant, sans souci de confort et de tout ce qui peut l'empêcher de ressentir la force qu'ils dégagent. Ce roman me ramène à l'essentiel, à l'innocence, à l'éden, au paradis perdu, à énormément de nostalgie ; je n'aime pas arriver au bout des romans de le Clézio car je sais que je vais sortir de cette bulle de fraîcheur, de pureté, de quête, de sens de la vie, de notre si petit rôle dans cette immensité. J'ai un grand respect pour cet auteur qui jamais ne s'est détourné de son chemin, qui ne se laisse pas perturber par l'effervescence et le tournis du monde et qui a su garder la même capacité d'émerveillement que les enfants, celle qu'on perd si souvent, adultes.
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Alexis vit une enfance heureuse sur l'île Maurice en compagnie de sa soeur et de ses parents. Son père, entrepreneur audacieux, met sa famille à l'abri du besoin, et sa mère élève ses enfants avec tout l'amour et la douceur dont ils ont besoin. Cette vie idyllique prend fin après plusieurs catastrophes : des révoltes de travailleurs dont le statut n'avait rien à envier aux esclaves d'autant, et un ouragan qui emporte les installations dans lesquelles l'entrepreneur avait placé tous ses espoirs (et donc toutes ses économies). Les malheurs s'enchaînent alors : faillite, mort du père D Alexis, maladie de sa mère.

Plutôt que de faire face à ces difficultés, Alexis choisit la fuite : reprenant la vieille obsession de son père, il se lance à la recherche d'un trésor caché, à partir de vieux papiers laissés par un corsaire inconnu. Qu'espère-t-il vraiment ? Permettre à sa famille de retrouver sa situation sociale ? Ou simplement une vaine tentative de retrouver le paradis perdu, dont il a été si brutalement éjecté. Cette chasse au trésor devient une véritable quête initiatique, car les personnes qu'Alexis rencontre sur son chemin semble en savoir plus long que lui sur ses motivations, et sur ce qu'il cherche réellement.

Une lecture en demi-teinte pour moi, car si le roman est remarquablement bien écrit, il m'a manqué un petit quelque chose pour que les personnages me captivent. Leurs buts m'ont souvent semblé obscurs, et la symbolique de quelques moments-clés m'a échappé. Je me suis donc contenté de les observer de loin, pas très concerné par leur sort.
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Première fois que je lis Jean-Marie le Clézio, je le découvre à travers la vie du jeune Alexis sur l'île Maurice. Sa jeunesse idyllique avec sa soeur et son cher ami est brisée par un coup du sort, il perd son père puis le domaine familial. Il s'embarque sur un bateau à la recherche du trésor du Corsaire… il va mettre un moment à être enfin apaisé par la compréhension du véritable trésor.
Beaucoup aimé la langue pleine de magnifiques tournures de le Clézio, j'ai relevé de phrases très belles mais il m'a manqué un peu de rythme à cette histoire pour l'apprécier totalement. Les moments sont plus symboliques que tumultueux, c'est plus un roman contemplatif et philosophique. J'ai encore Désert du même auteur sur mes étagères, je pense laisser un peu de temps avant de le lire…
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Ce roman est mon premier de cet auteur nobellisé. Il raconte d'abord la mer, et avec quelle éloquence ! Cette mer des îles du Sud, aux mille nuances sans cesse renouvelées, qui baigne l'île Maurice où grandit le narrateur, au-dessus de laquelle brillent les constellations de la voûte céleste de l'hémisphère Sud, cette mer dans laquelle nous nous trouvons immergés, dans ses couleurs, ses embruns, ses sons, ses oiseaux, cette mer avec laquelle commence et se termine cette histoire.
Le chercheur d'or, c'est l'histoire d'Alexis, qui part à la recherche du trésor caché du Corsaire inconnu. Mais sa recherche s'avère la métaphore de la quête éperdue de l'enfance, du paradis perdu, et de la découverte du sens de sa propre vie. Dans le dénuement, dans la symbiose avec la nature, à l'image des indigènes qui peuplent l'île, moins Alexis trouve son trésor, et plus il touche son vrai but… Ce roman atteint une dimension universelle, en faisant vibrer cette puissante nostalgie enfouie en chacun de nous, conscience aigüe et douloureuse du temps qui passe, et qui ne laisse que ruines sur nos paysages d'enfance…
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J'aime bien cet auteur, sa belle écriture, ses récits au goût d'ailleurs, qui fleurent bon les voyages, les paysages exotiques, l'aventure, les usages anciens, les rythmes calés sur la nature. le Chercheur d'or a la couleur du bleu des mers du Sud, la suavité du sirop de canne à sucre, les senteurs épicées créoles, la noirceur des ciels d'ouragans, la brillance de la sueur qui ruisselle des peaux. L'auteur y évoque à travers le parcours d'Ali, la course après la plus obsédante des chimères, l'or, qui aboutit à la découverte de soi-même, de l'essentiel : l'amour, en nous, partagé, tout autour de nous. Un thème traité par de nombreux écrivains sans que cela ni ne lasse ni ne serve. le veau d'or demeure l'idole dominante de la planète. La voie de l'éveil ne semble pouvoir être qu'un chemin personnel. L'histoire aurait selon moi pu faire l'économie du détour par la guerre 14-18 et rester dans les parages des Mascareignes et de ses satellites. Ces chapitres n'apportent rien, brisent la dynamique et éloignent de l'intrigue rodriguaise dans lequel nous plonge délicieusement Le Clézio. Néanmoins, ce fut un bon moment de lecture.
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Un très beau roman d'aventure qui nous fait voyager et rêver. J.-M. G. le Clézio nous emmènent de l'Ile Maurice jusqu'aux champs de batailles de la Somme et des Flandres. Une belle écriture. Un très bon livre.
Lien : http://araucaria.20six.fr
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