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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
N°318– Novembre 2008
ONITSHAJean Marie Gustave LE CLEZIO – Gallimard.
J'ai un peu honte de l'avouer, mais, jusqu'à la lecture de ce livre, je n'étais pas parvenu à entrer dans l'univers et le voyage de Jean Marie LE CLEZIO. Ce n'était pourtant pas faute d'avoir plusieurs fois essayé!

C'est un peu fastidieux de résumer l'histoire, pourtant c'est celle d'un jeune garçon de douze ans, Fintan, qui, en 1948, part pour l'Afrique, en compagnie de sa mère Maou, rejoindre à Onitsha son père qu'il ne connaît pas. Ce sera en même temps que la rencontre avec son géniteur, la découverte de ce continent également inconnu de lui comme il l'est de sa propre mère et qui va se révéler à eux. Fintan va en Afrique parce que son père le lui demande «  Je suis Geoffrey Allen, je suis ton père, viens avec moi à Onitsha ». Cette phrase est comme un leitmotiv dans ce roman. Il accomplit ce voyage de France jusqu'en Afrique en compagnie de sa mère, comme un parcours initiatique en mer, sur un vieux bateau, parenthèse nécessaire à cette transition entre deux mondes mais aussi, pour le jeune garçon de douze ans, cette envie d'écrire qui naît en lui et croît à mesure que lui même grandit. «  Un long voyage », tel est le titre de ce récit qu'il entame en même temps que que sa progression vers le port fluvial d'Onitsha sur le fleuve Niger. C'est une écriture naïve, naissante et un peu gauche, mais c'est là une manière de se délivrer d'une solitude née de l'enfance qu'il quitte en même temps qu'il abandonne la France. L'énigme ici s'habille d'un possible parallèle entre l'auteur et Fintan.

C'est que de cette Afrique, chacun de ces trois personnages, rêve différemment. Pour Maou, il ne s'agira pas de cette vision un peu romantique qu'elle pouvait en avoir, mais elle se révèle à elle à travers des odeurs âcres, une nature sauvage et hostile, une société cruelle, raciale et torturée par la colonisation anglaise, dévorante, insaisissable parfois, loin de son rêve d'européenne. C'est pourtant dans un lieu différent de l'Europe qu'elle vit désormais et on imagine facilement que cela ne lui déplaît pas. Maou est amoureuse de son mari qu'elle part rejoindre, mais c'est aussi une femme énigmatique secrète et envoûtante que les autres hommes regardent avec envie.

Pour Geoffrey, ce pays, c'est d'abord son métier à « l'United Africa », mais c'est aussi et peut-être surtout une géographie aux multiples légendes, celle de Méroë, ce royaume mythique qui aurait été fondé ici par Arsinoë une reine noire égyptienne, descendante des pharaons et qui le hante. Il partira pourtant d'Onitsha mais gardera jusqu'à sa mort l'obsession de cette quête «  Puis la lumière décroît, l'ombre entre dans la petite chambre, recouvre le visage de l'homme qui va mourir, scelle pour toujours ses paupières. le sable du désert a recouvert les ossements du peuple d'Arsinoë. La route de Méroë n'a pas de fin »

Il y a d'autres personnages non moins intéressants et quelque peu énigmatiques. Sabine Rodes, anglais marginal mais qui ne fréquente pas ses congénères, qui a l'intuition de l'effondrement de l'empire colonial et qui mourra avec lui. Son vrai nom n'est révélé qu'à la fin et il est peut-être le vrai père de Fintan. Il y a aussi Oya, pauvre fille sourde et muette, dans qui Geoffroy veut voir l'incarnation d'une reine noire...
Il y a peut-être un autre personnage plus impalpable, l'Afrique qui se révèle à Fintan avec tout son décor, son atmosphère hors du temps à travers la pauvreté des africains réduits en esclavage. Pour lui cependant, elle est une terre de liberté et de grands espaces que Sabines Rodes lui fera découvrir.
L'atmosphère générale du livre m'a parut apaisante, malgré le thème, à cause du style sans doute, à la fois dépouillé et simple, mais aussi narratif poétique et musical. Il vise simplement à ce que l'auteur soit compris de son lecteur. L'histoire est simple. Elle est donnée à voir au lecteur. Pourtant il s'agit, m'a t-il semblé, d'une révolte profonde dont a voulu parler Le CLEZIO.

© Hervé GAUTIER – Novembre 2008.http://hervegautier.e-monsite.com 
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Une semi-deception de mon côté a vrai dire je m'attendais a mieux pour un livre qui a recu un prix nobel : le style est certe superbe mais l'ensemble manque de rythme et m'a laissé un peu sur ma faim ! Autant j'avais adore " l'homme qui n'avait jamais vu la mer " du même auteur autant ce livre ne m'a pas convaincu autant.Cela reste un bon ouvrage néanmoins a decouvrir !
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Le Clezio serait il un marabout ?

Le livre à peine ouvert, j'ai été emportée à voguer sur le bateau avec Fintan et Maou, sa mère. Les sons, les sensations tout est si vivant sous la plume de cet auteur.

Et puis enfin l'Afrique. Animale, ancestrale, rouge, sauvage, la terre mère, berceau de nos origines, de toutes nos peurs et de tous nos rêves, nous enchaîne.

Les états d'âme de chacun se suivent avec plaisir. Les délires oniriques de Allan, le père, sont un peu trop torturés. Mais les découvertes de Fintan, les révoltes de Maou sont touchants.

C'est envoûtant.
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J'ai eu un peu de mal à rentrer dans Ce roman de le Clézio qui se révèle d'une réelle complexité avec l'enchevêtrement des légendes, des amours, des aspirations, des histoires dans le temps, des amitiés éphémères, des hommes et de la Nature si puissante, si fragile. le tout, pour nous présenter un continent, l'Afrique, avec une force, une passion, sans limites. de l'Europe à l'Afrique, c'est la trajectoire de trois destins qui se nouent à Onitsha. En 1948, mère et fils, s'embarquent pour le Nigéria retrouver le père bien-aimé et inconnu. Mais dans la moiteur du fleuve, au son des tambours, c'est un rêve qui s'effondre et c'est un continent de fièvre et de violence qui surgit devant les yeux effarés des deux nouveaux arrivants. Le Clézio raconte l'itinéraire chaotique d'une famille éclatée que seule la révolte pourra ressouder dans un pays qui n'en peut plus du colonialisme.
Lien : https://www.babelio.com/conf..
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Le Clezio n'a pas son pareil pour nous conter l'afrique, la magie, le voyage, le rêve mais également le retour à la réalité. Un beau livre dans lequel on doit s'immiscer
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Un voyage en Afrique dans lequel l'auteur part retrouver l'Afrique de son enfance à travers ses personnages
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Dans ce roman, la langue est belle, l'Afrique charnelle et enchantée, on sent l'amour de l'auteur pour ce continent mais c'est peut-être un peu trop contemplatif pour moi, je suis restée à côté et n'ai pas réussi à partager les émotions des trois protagonistes. J'aurais aimé un peu de la grande Histoire dans ce roman, où la guerre du Biafra n'est évoquée que dans les 5 dernières pages.
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C'est une belle histoire, c'est très bien écrit… mais cette écriture justement est peut-être trop belle, comme travaillée, non naturelle, ce qui la rend comme éloignée du réel. Je ressens cela déjà avec Marguerite Duras, avec JMG le Clézio c'est pire.
Également, ou de plus, cette prose (et là je vais en choquer plus d'un…) cette prose disais-je respire l'ennui. eh oui, les dix premières pages d'Onitsha pourraient être résumées en une page ou deux à cause des petits marteaux, en éliminant quelques incidents (le garçon voit sa mère nue, un matelot s'ébouillante en réglant le chauffe-eau…) qui ne contribuent que peu à installer le décor ou les personnalités. Comparez avec Une journée d'Ivan Denissovitch, vous aurez l'impression que le Zek est hyperactif.
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1948. Maria Luisa (surnommée Maou) et Fintan, son fils âgé de 12 ans, quittent le sud de la France pour l'Afrique où les attend Geoffroy, leur mari et père. Fintan ne connaît pas Geoffroy, parti juste après sa naissance occuper un poste dans un comptoir colonial de l'empire britannique, Onitsha.

« Onitsha », c'est l'histoire de rencontres plus ou moins réussies, certaines enrichissantes, et d'autres complètement ratées.
C'est celle, douloureuse et imposée, des africains avec leurs colonisateurs, ces soi-disant « civilisés » qui opposent leurs lubies de citadins et leur pratiques commerciales à la relation respectueuse qu'entretiennent les autochtones avec la nature et les animaux, à la vie simple qu'ils mènent.
C'est celle des protagonistes avec leurs rêves.
Pour Maou, d'abord, qui, à la place de l'Afrique romanesque qu'elle avait imaginée, des randonnées à cheval dans la brousse, des forêts chatoyantes, rencontre la longueur des journées monotones, la chaleur étouffante, les cultures d'ignames et de palmiers qui ont depuis longtemps remplacé la forêt.
Pour Geoffroy, ensuite, fasciné par les mythes de l'Afrique et surtout celui de la descendante des pharaons, la reine noire de Meroë, dont il recherche la trace, et qui doit composer avec l'attitude odieuse de ses compatriotes.
Mais si l'Afrique ne répond pas systématiquement à tous les fantasmes, elle est néanmoins pour ceux qui ne manquent pas de générosité, la source d'autres trésors. Maou y apprend la patience, et à aimer "ces africains si doux, aux gestes purs et élégants".
Fintan, lui, avec sa spontanéité d'enfant, adopte les habitudes et les jeux De Bony, son ami noir, et conservera en lui toute sa vie les images, les odeurs et les souvenirs de cette terre au charme si envoutant.

Je ne peux m'empêcher d'imaginer que l'auteur s'est inspiré de sa propre expérience pour nous livrer ce récit si puissamment évocateur, dans lequel, une fois de plus, il nous emmène en voyage dans ce sud qui le fascine, et nous rappelle que jamais la colonisation n'a eu d'effets salvateurs ou bénéfiques sur les peuples qu'elle a soumis, qui n'avaient pas besoin de nous...

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Je serai moins prolixe que le Quatrième de couverture. C'est joli, c'est bien écrit mais je ne suis pas tombée sous le charme de la plume de monsieur Le Clézio. Ce genre d'écriture est "trop" douce pour mon caractère très terre à terre.
Lien : http://jenta3.blogs.dhnet.be..
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