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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La lecture d'un roman de M. le Clézio est toujours un enchantement. Ici, après un long voyage en bateau, il nous transporte en Afrique, et à travers les yeux de Fintan on vit quasi en live, toute la magie de ce pays. Les difficultés d'adaptation, connaitre et accepter une autre culture, ne sont pas toujours facile pour un enfant.
Maou la maman, de son côté s'intègre plutôt bien avec les femmes du village, affectionne le peuple et prend aussi la défense des prisonniers et autres domestiques maltraités. Elle sera mal vu par les colons qui eux abusent et profitent bien de leur position.
Quant à Geoffroy, il se prend de passion pour la dernière pharaonne Méroé, et s'investit dans des recherches minutieuses et prenantes.
L'aventure est vivante, l'ambiance, tout est fait pour nous emporter dans ce pays.
Le retour est difficile tant pour Fintan et ses parents et pour le lecteur.
Une très belle lecture une fois encore avec cet auteur.
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Dans ce livre imprégné de ses propres souvenirs d'enfance, JMG le Clezio nous raconte un enfant de douze ans (Fintan) et sa maman (Maou, pour Marie-Louisa, elle est d'origine italienne) qui, en 1948, quittent la France où ils habitaient pour rejoindre Geoffroy, le père de Fintan, un fonctionnaire colonial anglais, qui vit à Onitsha sur le fleuve Niger et qui n'a jamais vu son fils. Fintan et plus encore Maou vont connaître quelques désillusions en s'installant à Onitsha (l'hideuse société coloniale, les paysages d'où la forêt a disparu, le mari distant ou le père violent ...) mais l'un comme l'autre trouveront des belles compensations à leur dépit. Fintan se lira d'amitié à un jeune noir Bony qui lui apprendra à devenir un africain, Maou s'emploiera à aider des jeunes africaines. le père, quant à lui, rêve de retrouver les traces de la "reine noire de Meroë", dernière pharaonne qui aurait guidé son peuple chassé de la haute vallée du Nil jusqu'à une île sur le fleuve Niger, propice à la fondation d'une nouvelle cité. Un jour, pourtant, la famille devra quitter l'Afrique pour toujours.

Si je m'en étais tenu à la première moitié du livre, j'aurais probablement écrit une critique très réservée, déplorant sans doute la raideur du style de l'auteur, la distance qu'il met entre lui et ses personnages, comme s'il décrivait des photographies qui ne le concernent pas vraiment. Et puis, vers le milieu du livre, les choses ont commencé à s'inverser et les personnages, ainsi que l'Afrique, se sont mis à vibrer, et cette vibration s'est propagée à moi, je devenais Fintan, et Maou et Geoffroy, et Oya et Okawho et Bony et la rivière Omerun, et les marques Itsi sur les visages d'Oya et d'Arsinoë, et l'épave du George Shotton au bout de l'île Brokkedon et la piste vers Aro Chuku et je cherchais sur Wikipedia et Google Maps les détails qui me manquaient, je rêvais à mon tour de la reine noire de Meroë, je descendais les eaux "couleur d'ambre" du fleuve Niger. le livre m'avait transpercé, j'étais devenu un des leurs. Je suis et je resterai un fan d'Onitsha.
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Une merveille. L'on est bercé, transporté, envoûté par ce livre. Le Clezio au sommet de son art : un style incantatoire, une impression de plénitude absolue dans cette vision du monde si poétique, et pourtant si proche de notre mère nature. L'Afrique sur un piédestal, telle une déesse. LE LIVRE A LIRE ...
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Onitsha, cela commence par Oni, comme onirique.
Une fois de plus, Le Clézio nous emmène au pays des rêves, non pas de nos rêves, mais des rêves qui tournent la tête des personnages, qui les animent, qui leur offrent raison de vivre, et puis qui les déçoivent, voire les détruisent.
Comme son grand-père dans le chercheur d'or, comme l'auteur lui-même dans le Voyage à Rodrigues, les acteurs principaux de ce roman, à l'occasion d'un voyage qui les déporte dans la différence, dans l'étrangeté, ici d'un village africain qui disparaîtra dans la tourmente de la guerre du Biafra, se trouvent vite entraînés dans la spirale aspirante de la fascination de l'autre.
Ainsi, Fintan et sa mère Maou quittent en 1948 Marseille pour Onitsha, où ils rejoignent, l'un son père qu'il n'a pas connu, l'autre son mari qu'elle n'a pas vu depuis des années.
Le père, Geoffroy, anglais au service d'une entreprise coloniale, personnage classiquement leclézien, est obsédé par la recherche de traces mythiques, celles de l'exode de la dernière pharaonne noire de Meroé, Amanirenas, nommée Candace par Strabon, du Nil vers le Niger, et de l'installation, par sa fille Arsinoé, de son peuple dans la région d'Onitsha. Geoffroy poursuit et déchiffre les signes, sur la terre, dans les ruines, dans les tatouages rituels que portent les aînés de chaque famille d'Onitsha, dans la beauté pure et lisse de la mystérieuse Oya, venue de nulle part, muette et sauvage, qui ressemble à Ouma, la sauvageonne du Chercheur d'Or.
Fintan, très vite, puis Maou, plus lentement, se rapprochent de l'indigène, et sont corollairement méprisés et mis à l'écart par les blancs de la région.
Fintan a pour initiateur le jeune Bony, l'équivalent de Denis pour l'enfant Alexis dans le chercheur d'or.

Maou devient la jumelle de sa servante Marima.
Dans cet ailleurs est un endroit qui se situe outre, comme si l'exil ne pouvait être justifié, ou supporté, que par la croyance en l'existence, au-delà de la montagne, du fleuve, ou de la mer, ou des conventions, d'un archi-pays dont la quête obsessionnelle permet d'oublier soit les liens avec le pays d'origine, soit la déception de se retrouver dans un pays qui ne répond pas à l'image idyllique qu'on s'en était faite :
Au Mananava de Denis et D Alexis correspondent pour Bony et Fintan l'île formée par un bateau échoué au milieu de l'embouchure du fleuve, et pour Geoffroy, conduit par Okawho, le lac de vie perdu dans la forêt.
Onitsha brisera Geoffroy, ôtera chez Maou toute envie de voyage, mais laissera chez Fintan une durable amertume, un goût nostalgique d'inachevé, et le regret de ne pas s'y être fondu, assimilé, africanisé.
Onitsha est un roman de l'échec : échec de la recherche « historique » pour Geoffroy, échec de l'adaptation à la vie coloniale pour Maou, échec de l'initiation pour Fintan.
Fintan, fin du temps : l'histoire a pour cadre temporel la fin de la colonisation, échec historique.
Symbole de ces échecs : le bateau échoué au milieu du Niger, à l'embouchure…
Un regret concernant cette édition: la présence, à la page 177, d'un énorme barbarisme sur le passé simple du verbe souffrir.

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Après le lecture de "L'Africain", il était évident que je devais poursuivre par "Onitsha". Un livre lu et terminé pendant mon dernier séjour au Kenya!

Un livre poétique, qui fait frémir le bush dans chaque page, les arbres, les grands espaces, le grand fleuve, le sens de l'infini, la liberté mais aussi le colonialisme, l'arrogance des Britanniques occupants, une certaine misère, et une référence continue à une civilisation disparue, qui complique un peu la lecture.

Un livre qui vous emporte au coeur d'un village d'Afrique, pour suivre un jeune garçon de 12 ans qui découvre son père.

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Extraordinaire cette immersion dans la ville nigérienne d'Onitsha dans la période coloniale. Les trois personnages héros du roman sont tous attachants, avec chacun son approche particulière de cette contrée inconnue. le plus attachant de tous est le petit Fintan qui découvre le vie et l'amitié.
la période de confinement que nous venons de vivre m'a permis une relecture de certains romans dont celui-ci .
Sa relecture a suscité chez moi une grande émotion, et je me crois capable de lire cet ouvrage une autre fois encore. C'est un roman qui nous évade dans un pays d'Afrique et dans le passé, et sa lecture nous ravit
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Très poétique. J'ai adoré ce voyage (comme d'autres de le Clézio d'ailleurs !)
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J'ai lu ce livre il y a quelques années et j'ai encore la sensation de l'eau qui ruisselle sur le toit en tôle, le fleuve qui gronde en contrebas. Comme si je l'avais vécu et pourtant je ne suis jamais allé en Afrique. C'est toute la force d'un écrivain comme Le Clezio que de transmettre au lecteur ces sensations, une sorte d'impressionisme littéraire si on peut dire ! Bien sûr on peut y être imperméable et reprocher une certaine répétition des scènes mais si on se laisse entraîner dedans c'est magique.
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