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3,66

sur 252 notes
Laïla, petite fille sans famille, volée et vendue, va nous emmener sur les routes de l'exil. Une quête d'identité, d'amour, d'appartenance à un groupe, une tribu, d'une famille. C'est une bien triste histoire mais à la fois porteuse d'espoir, pousser les portes, s'enfuir pour ne plus subir, voilà ce que je dirais de ce récit. Je n'ai pas vraiment ressenti "le conte" annoncé en 4ème de couverture, mais bien un roman.
Toujours une plume agréable, des personnages attachants et touchants, une histoire qui nous bouscule et nous dévoile l'envers du décor.
Un roman qui se dévore.
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« Poisson d'or », c'est le l'histoire de Laïla, volée à ses parents vers l'âge de six ans. Elle ne connaît rien de sa famille, rien de ses racines. Elle sait juste qu'elle est une Hilal, une tribu arabe qui a émigré en Afrique du Nord. Sa peau est noire et elle est sourde d'une oreille. Elle vit ses premières années sur une terre qui n'est donc pas la sienne, auprès de celle qui l'a achetée, Lalla Asma. A la mort de cette femme, un long périple commence pour Laïla, fait de rencontres, de nombreux pièges, de la découverte de la misère humaine et de ses violences. Laïla est en exil, elle cherche sa voie et son identité en partant toujours plus loin. En fuyant ? du Maroc aux Etats-Unis en passant par la France, nous suivons donc le voyage initiatique de Laïla : entre des rencontres lumineuses et des désillusions bien amères, entre la découverte de la littérature et de la musique, entre les chutes et les espoirs déçus, la jeune fille continue son périple. Jamais elle ne se pose longtemps en un lieu. Car au final, on ne peut achever son errance quand retrouvant son point de départ.

Une nouvelle fois, Le Clézio revient sur ses thèmes de prédilection, le voyage et l'exil. Une nouvelle fois, c'est une jeune fille qui est au coeur de son récit, Laïla. Laïla, privée de son histoire originelle, tente de se trouver quelque part. Partir, pour mieux se retrouver. A travers elle, il donne la parole aux exclus, aux immigrés, à ceux qui quittent tout et qui se retrouvent vulnérables face au monde moderne sans pitié. Le Clézio n'hésite pas à montrer les violences subies par ces êtres fragiles. Les lieux et les personnes représentent de nombreux pièges à celui qui est étranger. Derrière un semblant de compréhension ou de gentillesse, c'est le vice et la fourberie qui se cachent. le réconfort, Laïla le retrouve auprès des siens, les exilés. Peu d'espoir dans ce récit alors me direz-vous ? Rappelons qu' à travers son style très poétique, Le Clézio nous donne surtout à voir la réalité, celle que l'on aimerait cacher. Il dénonce ce qu'il ne supporte pas sans tomber dans le pathos ou la mièvrerie. Certes, l'histoire de cette jeune fille est invraisemblable. Mais c'est là tout l'art du romancier qui sait nous envoûter tout en nous faisant passer un message concret. L'histoire de Laïla est avant tout un conte du réel et comme dans tous les contes, on en retire une morale. Et la morale, chez Le Clézio, est toujours très belle.
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La quête d'identité… Un thème récurrent chez JMG le Clézio ; voir « Désert », et même « Angoli Mata »…
Le « poisson d'or » dont il est question ici, c'est la jeune Laîla, enlevée alors qu'elle avait six ans pour être vendue à Lalla Asma, qui deviendra sa protectrice en même temps que sa geôlière. Celle-ci décédera huit ans plus tard ; et pour Laïla, les portes de la maison s'ouvrent sur la vie.
« Quem vel ximimati in ti teucucuitla michin.
Oh, poisson, petit poisson d'or, prends bien garde à toi ! Car il y a tant de lassos et de filets tendus pour toi dans ce monde. »
Débute alors pour Laïla, ce qu'il faut bien appeler un parcours initiatique. D'abord à la recherche de son identité : vient-elle vraiment du Soudan ? Ensuite, elle partira à la recherche de qui elle est : ballotée entre maison close, squats, hôpitaux, elle atteindra Paris et sa banlieue… Elle apprendra néanmoins la philosophie et la musique, avant de retourner au Maroc, à la recherche, encore et toujours, de ses origines… Un retour aux sources, en quelque sorte pour celle qui a probablement été volée pour une sombre vengeance liée à l'eau, un comble ! Trouvera-t-elle ? Se trouvera-t-elle ?
Ce « Poisson d'or » n'est pas mon roman préféré de le Clézio : trop de situations me rappellent « Désert », paru plus de quinze ans plus tôt, et tellement apprécié. Reste que la prose simplement « évidente » de le Clézio m'enchante :
« Je n'ai pas besoin d'aller plus loin. Maintenant je sais que je suis arrivée au bout de mon voyage. C'est ici, nulle part ailleurs. La rue blanche comme le sel, les murs immobiles, le cri du corbeau. C'est ici que j'ai été volée il y a quinze ans, il y a une éternité, par quelqu'un du clan Khriouiga, un ennemi de mon clan Hilal, pour une histoire d'eau, une histoire de puits, une vengeance. Quand tu touches la mer, tu touches l'autre rivage. Ici, en posant ma main sur la poussière du désert, je touche la terre où je suis née, je touche la main de ma mère. »
C'est beau !
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Challenge Nobel 2013/2014
Présenté comme un conte: bien sûr, inutile de chercher un documentaire. Mais tout de même... Pourtant, le début est prometteur: Laïla, enlevée dans sa petite enfance, a été achetée par une vieille femme qui en a fait sa domestique, tout en lui apportant une certaine éducation.Et très vite, le conte se gâte, trop d'invraisemblances pour suivre le récit. le fuite de la fillette, recueillie dans un fondouk, où les "princesses" la choient, nouvelle fuite vers la France: que penser de la rapidité avec laquelle une jeune femme réunit plusieurs milliers de dollars, par de menus travaux de couture? le voyage vers la France... un car affrété pour des clandestins? un voyage en train, sans papiers et sans argent, mais un passeur qui fournit le billet de train? une arrivée à Paris dans une chambre meublée, sans le transit par les foyers? un travail trouvé dans un hôpital, sans papiers, sans qualification? une ado qui n'a jamais fréquenté l'école, qui se plonge dans les classiques de la littérature? la même, sourde d'une oreille, qui se révèle virtuose de jazz?
Tout le conte se poursuit ainsi, misère idéalisée, fin heureuse obligée.
Il y a sûrement une allégorie, une métaphore que je ne vois pas: l'art sauve de la misère? chacun a un don caché? seul le retour à ses origines apporte la paix?
Déception en tout cas, j'avais tant aimé Mondo et Désert...
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Laïla est une jeune africaine, vendue à Lalla Asma alors qu'elle n'était qu'un bébé. Toute son enfance elle a vécu enfermée chez cette vieille dame qui lui a tout apprit. Alors que Lalla Asma meurt, Laïla va ensuite être confrontée sans cesse à toutes les épreuves les plus difficiles de la vie. Ses aventures sont racontées par J.G. le Clézio avec une très grande authenticité ; Laïla va d'abord tomber dans un fondouk ou elle apprendra le vol, la liberté d'action, elle sera choyée par ses "princesses". Puis elle connaîtra la vie dans les bidonvilles, elle fuira par la suite en Europe, ou elle sera une sans papiers, elle fera la rencontre de Nono, d'El Adj, et de la Musique. Elle partira en amérique, chez Simone la chanteuse ; elle fera la rencontre de Jean Vilan, l'amour de sa vie. Alors qu'elle revient en Europe, dans le Sud, elle se fait agresser et devient sourde ; mais elle continuera la musique, Nina Simone, Billie Holiday...
Finalement elle retournera en Afrique, et ressentira son village natal.

Au travers de tout ce tableau assez noir de la vie, le vagabondage, la solitude, la souffrance, Le Clézio nous montre symboliquement une recherche de soi.
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C'est un conte selon la quatrième de couverture. Précision utile car l'histoire est totalement irréaliste.

C'est l'histoire racontée à la première personne d'une enfant enlevée dans sa tribu qui n'a pas été à l'école et dont le niveau de français est celui d'un académicien. C'est logique d'ailleurs parce que lorsque l'occasion se présente, cette pauvre enfant qui vit d'expédients avec deux autres ados, au lieu de chercher à manger ou à trouver un travail, se met à lire toute la littérature française de Flaubert à Hugo, de Camus à Queneau. Parallèlement, elle apprend l'anglais et l'allemand.

Lorsqu'elle quitte l'Afrique, grâce aux milliers de dollars mis de côté par son amie en quelques mois de travail comme couturière (on sait comment les couturières sont bien payées dans les pays en développement)!, le passeur l'emmêne jusqu'à la gare de Toulouse et lui donne même un billet de train pour Paris! Ce n'est plus un passeur, c'est une agence de voyage!!!

Une fois à Paris, elle trouve une chambre immédiatement et un travail au bout de quelques jours. Plus tard, elle devient musicienne juste en écoutant une chanteuse et finit par enregistrer un disque aux États-Unis.

Bref, les incohérences sont légions tout au long du récit, d'autre part tout-à-fait mièvre.

Ce qui est dérangeant finalement, c'est que cela semble relever d'une vision angélique du monde, d'une méconnaissance totale de la pauvreté et du racisme. Une vision de blanc, riche qui se pose sur un monde qu'il n'a pas la capacité (la volonté?) d'appréhender, une forme d'insulte à l'intelligence en somme.

Et tout ça pour quoi? pour que la pauvre enfant, guidée par son intuition, retrouve toute seule la terre de ses ancêtres dont elle n'a aucun souvenir?

Tout a été dit p. 143: "Les romans, c'est de la merde. Il n'y a rien là-dedans, ni vérité, ni mensonge. Juste du vent." Je n'aurais pu dire mieux à propos de celui-ci.
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Une histoire envoûtante et révoltante :misère de la condition féminine partout dans le monde ; mais beauté de ce personne de femme qui fait face , refuse l'asservissement et se relève pour enfin trouver l'apaisement .
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Un vrai délice.. On s'installe et on lit, comme assise à côté d'un conteur.. Et l' histoire se déroule, à la première personne, comme une odyssée, un flux d'expériences de vie, à mesure que la protagoniste grandit, de petits boulots d'enfant brutalement enlevée dans sa petite enfance, jusqu'à la jeune femme aux multiples boulots, qui s'installe successivement dans des taudis sordides ou la solidarité joue à plein, ou dans des appartements plus "bourgeois" d'où, invariablement, elle finit par devoir partir vite... Pour se sauver. On passe du Maroc à la France, puis aux Etats-unis : les mille vies d'une très jeune femme, autodidacte, musicienne... Sourde...
Une très belle technique narrative, avec des phrases simples qui, mine de rien, annoncent les grands tournants/retournements dans la vie de l'enfant, la jeune fille, de la jeune femme. Avec comme une soif de vivre inextinguible qui coule de chapitre en chapitre, malgré la violence, la convoitise des hommes, le racisme latent. Mais aussi de belles rencontres, comme des jalons de terre ferme dans le flot de cette poussée en avant.

Un très beau conte emporté par l'écriture enchantetesse d'un Le Clezio inspiré... Et inspirant. Merci Monsieur J. M. G!
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Laïla,volée à sa famille dans sa tendre enfance et achetée par Lalla Asma pour s'occuper d'elle et de sa maison va finir par aimer cette vieille femme.A la mort de celle-ci,elle s'échappe et commence un long voyage parsemé de rencontres et d'embûches..Un très bon roman.
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Ce roman se lit comme un conte, comme peut d'ailleurs le suggérer le titre du livre.
Leila raconte son enfance, celle d'une jeune marocaine coupée de sa famille à la suite d'un rapt, et dont la jeunesse n'a été qu'une suite d'errances, au hasard de rencontres qui l'ont conduite dans le Nord du Maroc, puis à Paris, à Nice, aux Etats Unis, puis à nouveau dans son pays natal.
Leila est belle, intelligente, pleine d'énergie. le long de sa route, elle parviendra à s'instruire, en apprenant et en apprivoisant le monde, elle saura vaincre ses angoisses et s'élever jusqu'à découvrir l'amour d'un homme et celui de la musique.
Un très beau personnage de femme, esquissé par JMG le Clézio.
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