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EAN : 9782070726509
352 pages
Gallimard (05/05/1992)
3.83/5   214 notes
Résumé :
J.M.G. LE CLÉZIO
Étoile errante

Pendant l'été 1943, dans un petit village de l'arrière-pays niçois transformé en ghetto par les occupants italiens, Esther découvre ce que peut signifier être juif en temps de guerre : adolescente jusqu'alors sereine, elle va connaître la peur, l'humiliation, la fuite à travers les montagnes, la mort de son père. Une fois la guerre terminée, Esther décide avec sa mère de rejoindre le jeune État d'Israël. Au cours... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
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Une terrible histoire ! La guerre et l'errance des enfants qui la subissent.

Le récit commence avec une jeune Française pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle apprend alors qu'elle est juive puisque ces parents n'avaient jamais pratiqué cette religion. La famille a dû fuir sa maison et se réfugier en montagne, dans un village occupé par les Italiens. On suit la vie intérieure de la jeune fille, son incompréhension de ce qui se passe, ses rêves de liberté dans la nature, la musique, l'espoir que le temps s'arrête, mais aussi la rébellion contre les contraintes, les émois de l'adolescence puis la peur, celle peut-être d'avoir embrassé son père pour la dernière fois. Avec la capitulation italienne, les Allemands viennent et c'est la fuite à travers les montagnes, puis un autre village en attendant la fin de la guerre, puis Paris, puis la côte et l'attente du bateau qui les mènera vers un pays rêvé, Israël.

En chemin vers cette destination finale, elle rencontre une jeune Palestinienne et c'est l'histoire de celle-ci qu'on découvre ensuite. Une jeune fille qui ne comprend pas ce qui se passe, qui rêve de liberté, mais qui vit la sombre réalité du camp de réfugiés, l'impuissance et la mort lente.
Un roman difficile à cause des émotions traduites avec justesse par Le Clézio. Difficile aussi parce que le récit suit souvent le fil des pensées des jeunes filles, des réflexions qui ne sont pas linéaires, elles vont et viennent avec d'inévitables répétitions.

Un roman qui ne présente pas une position politique, mais qui prend plutôt parti pour les victimes, quelle que soit leur origine.
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Douloureux et lancinant, ce livre m'a beaucoup marquée. Le style pur, incandescent de l'auteur m'a, une fois de plus, séduite.

Les destins d'Esther, la juive, la petite étoile en fuite, et celui de Nejma,la palestinienne sans maison s'entrecroisent. Sans vraiment pouvoir se rejoindre.

On aimerait pourtant que ces deux adolescentes, qui se sont, par un regard intense sur le chemin du hasard, reconnues un jour, puissent plus tard se retrouver...Il restera de cette rencontre le cahier noir offert par Nejma à Esther.

L'une arrivant en Israël, comme sur une terre de salut, une terre promise.L'autre quittant avec chagrin et incompréhension ce qui était autrefois son pays.Deux figures féminines de l'exil, de la souffrance, du manque.

C'est surtout le parcours d'Esther que l'on suit. Un parcours difficile, avec l'espoir fou comme force intérieure.

Les images du soleil implacable, du désert inhospitalier, de la fatigue du corps cherchant un abri me poursuivent. Tout comme le regard étoilé d'Esther, un regard d'enfant perdue...
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Par les temps qui courent, on ferait bien de lire et/ou relire « Etoile errante ». Non pour y trouver des solutions, mais pour se persuader que l'Histoire repasse souvent les plats… Amers, les plats, pour le moins…
Nous sommes en 1943 et Esther fuit, avec sa mère. Elle est juive et elle fuit devant l'horreur du nazisme : un voyage qui les mènera de l'arrière-pays niçois vers l'Italie. A la fin de la guerre elle tentera de rejoindre Israël ; voyage faisant, elle croisera le regard de Nejma, elle aussi jetée sur les routes par la guerre. le contact des deux jeunes filles se réduira à ce regard et à unéchange de noms, mais les marquera toute leur vie. Comme Esther, Nejna est une exilée… dans son propre pays… Elle est Palestinienne.
Comme je le disais plus haut, il n'y a pas de solutions à chercher dans cet opus, un peu décousu de notre Prix Nobel… Un opus qui nous fait toucher la vanité de la guerre, et la difficulté de créer ex nihilo, l'Etat d'Israël.
Il me restera de cette lecture de merveilleux passages comme Le Clézio sait nous les faire sentir ; de magnifiques passages…
« Etoile errante » n'est pas mon roman préféré de l'auteur. Reste une lecture forte sur un thème fort et douloureux, celui de la quête d'identité « impossible » de deux jeunes filles que la guerre et la barbarie des hommes a jetées sur les routes de l'exil, au milieu de l'incurie des politiques.
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Un bijou littéraire !

Esther la Juive et Nejma la Palestinienne, des étoiles errantes : deux destins et un cri de douleur : la guerre. L'exil est un point commun (Israël, terre promise pour l'une et camp de réfugiés pour l'autre). Cependant, Nejma et Esther ne se retrouveront jamais ; il leur restera uniquement ce regard et l'échange de leur prénom sur un cahier.

L'écriture poétique et vibrante de JMG le Clézio nous enchante et sait nous transporter au plus profond de l'âme de Nejma et Esther. de toute beauté !


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La vie d'Esther (étoile en hébreu ) est une suite de départs, d'aventures, de souffrances et d'errances qui commence quand ses parents se réfugient en zone libre pour fuir l'occupation nazie.
Son chemin va croiser fugacement celui de Nejma ( étoile en arabe ) pour mettre en lumière le sujet du conflit israélo-palestinien. Indirectement et sans prendre parti, me semble-t-il, ce texte pose la question délicate de savoir comment un peuple qui a tant souffert peut affliger à un autre peuple ce qu'il a enduré...
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Mon coeur bat lentement, je ne sens plus la peur, je ne sens plus la faim, ni la soif, ni le poids de l’avenir. Je suis libre, je sens en moi la liberté du vent, la lumière. C’est la première fois.


(Folio, p.180)
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Aamma Houriya, cette fois-là, a observé un long silence, pour que nous puissions entendre les battements de notre cœur, les bruits légers qui venaient des autres maisons, avant la nuit, la voix des bébés, les aboiements des chiens. Elle savait la valeur du silence.
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c'etait pour cela qu'Esther aimait bien Mario . un jour , au lieux de lui raconter des histoires , il lui avait raconté un peu sa vie , par bribes . Avant la guerre , il était berger .... il n'avait pas voulu partir à la guerre, il s'était caché dans la montagne. mais les fascistes avaient tué tous ses moutons et son chien , et Mario était entré dans le maquis
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Mais en bas, dans les rues du camp, c’est le bruit des voix des gens qui se désespèrent, c’est cela qu’il a entendu, et cela lui lui rongé le coeur, et c’est pour cela qu’il n’a plus voulu vivre. Il est mort jour après jour, comme une plante qui se dessèche

(Folio, p. 225)
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Esther s'était cachée , parce qu'elle ne voulait pas qu'on la voie, mais Gasparini l'avait tirée par la main et l'avait forcée à marcher au milieu du champ. Les chaumes étaient durs et piquants. Ils traversaient ses espadrilles de corde, ils écorchaient ses orteils. Le soleil éblouissait, il brûlait les paupières, le visage, les mains.
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Videos de J.M.G. Le Clézio (53) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de J.M.G. Le Clézio
Lecture par Anna d'Annunzio Entretien avec Philippe Rey & J.M.G. le Clézio (en duplex des Etats-Unis) Entretien animé par Julien Viteau
« La poésie de Jean Fanchette est exigeante, elle est authentique dans chacune de ses paroles, dans la richesse de son rythme, la valeur de ses mots. Il n'est pas indifférent que dans le monde moderne, imbu de théorie et assourdi de certitudes, ce soit cette voix très ancienne, qui charrie toute la complexité et l'originalité de la culture mauricienne, il n'est pas indifférent que ce soit cette voix-là qui nous donne foi dans la poésie. » J. M. G. Le Clézio
L'Île Équinoxe, anthologie poétique de Jean Fanchette, (Île Maurice 1932 – Paris 1992) poète, éditeur et neuro-psychanalyste rassemble, selon le plan laissé par avant sa mort, les différents recueils composant son oeuvre poétique. Empreints de rigueur formelle, ces écrits disent la nostalgie de l'île d'origine, abandonnée très tôt pour la patrie d'exil : « Je ne suis pas d'ici. Je ne suis plus d'ailleurs. » Cet arrachement ne laisse plus au poète qu'une « identité provisoire ». L'Île Équinoxe est traversée par la voix vibrante d'un homme qui, grâce à l'aventure du poème, peut se réapproprier un monde perdu.
« Je suis debout dans la trouble lumière Arrimé à de petites choses, une odeur, une couleur L'odeur du vent traverse l'espace salé de la lagune qui habite en moi, Qui bat dans mon sang vagabond d'hémisphères » L'Ile Equinoxe : Poèmes 1954-1991, Jean Fanchette
À lire – Jean Fanchette, L'Île Equinoxe, (préface de J.M.G. le Clézio, postface de Michel Deguy), réédition chez Philippe Rey, 2023.
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