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EAN : 9782234079946
198 pages
Stock (29/04/2015)
3.8/5   58 notes
Résumé :
Une nouvelle maison, pleine de charme, qui se révèle inquiétante. L’ancien propriétaire ombrageux qui s’impose. Lorsque la narratrice emménage avec son mari et ses enfants, elle n’imagine pas que sa vie va étrangement basculer. Quels souvenirs hantent le vieil homme ? Quelle réparation cherche-t-il auprès d’elle ? De quelle mémoire les murs de la maison sont-ils les gardiens ? Aude Le Corff livre un second roman subtil, qui sonde les fragilités de l’âme humaine et s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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Première rencontre avec Aude le Corff et j'ai beaucoup aimé sa plume.
"Ne fréquentez jamais un auteur, il s'emparera de votre vie pour peu qu'elle l'intéresse, et la livrera en pâture à des inconnus. Les écrivains sont des charognards. Mais des charognards fragiles, qui peuvent se laisser dévorer par leurs proies s'il n'y prêtent pas attention et y mettent des sentiments."


L'intrigue m'a elle un peu moins plu. C'est l'histoire d'une femme, enceinte de son deuxième enfant, qui décide de s'installer en province avec sa famille. Seulement, l'ancien propriétaire a garder la clef et revient régulièrement dans sa maison. C'est l'occasion pour la narratrice d'échanger quelques mots avec lui et de se replonger dans ses souvenirs.

Le livre est pourtant très bien écrit et plutôt court (moins de 200 pages mais je me suis un peu ennuyée. Je m'attendais, je pense a quelque chose d'autre, quelque chose de plus dynamique. Je retenterai ma chance avec Les arbres voyagent la nuit, l'autre roman de l'auteur qui attend dans ma PAL.

Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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J'ai été agréablement surprise par l'écriture d'Aude le Corff , j'ai apprécié sa sensibilité ,les thèmes abordés
L'auteur nous raconte l'histoire d'une jeune femme enceinte de son deuxième enfant qui quitte Paris pour une ville dont elle ne citera jamais le nom , une maison en périphérie d'une ville portuaire , j'ai bien aimé ce petit mystère .
Le récit est celui d'une rencontre entre la nouvelle propriétaire de la maison , qui a arrêté de travailler pour se consacrer à sa passion l'écriture et l'ancien propriétaire , vieil homme bougon qui commence à perdre la tête et est placé par ses deux filles en maison médicalisée non loin de son ancienne maison . Vieil homme qui va commencer des visites intempestives, se comportant comme si c'était encore sa maison. Au début de ces rencontres forcées , il est impoli , n'adresse pas à un mot à celle qu'il prend pour une usurpatrice .Contre toute attente et c'est le cas de le dire , ces deux là vont s'apprivoiser , lui l'ours mal léché va finir par baisser sa garde , se laisser aller à des confidences de plus en plus touchantes .
Des confidences où pour la première fois de sa vie , Guy va enfin arriver à se dévoiler , à écouter aussi , ce qu'il a été incapable de faire toute sa vie , une réelle amitié va naître entre les deux .
Tous les deux vont évoquer leur père, les blessures inguérissables de leur enfance , un père résistant qui a été torturé à mort pour Guy , un père qui n'a pas reçu d'amour et qui sera incapable d'en donner à sa fille pour la jeune femme .
Chassés croisés de confidences qui restent dans la retenue , évocations de souvenirs que Guy n'a jamais pu partager avec sa famille , sa femme a fini par le quitter , ses filles lui parlent à peine , il a fini par provoquer ce qu'il redoutait le plus , le départ des êtres qui lui étaient chers , enfermé dans une douleur , une angoisse terrible due au drame irréparable vécu dans son enfance , l'arrestation de son père résistant par la Gestapo , plus tard il va découvrir que son père a été atrocement torturé et c'est le début d'une enquête impossible , une obsession qui va prendre toute la place , une quête qu'il ne veut pas partager pour ne pas ajouter du chagrin à celui de sa mère .
Chose que nous faisons souvent pour ne pas faire souffrir nos proches , faire semblant d'oublier .
Vous l'avez compris j'ai beaucoup aimé ce livre , découvrir cette plume sensible , nuancée .
Ce roman fait partie du prix du deuxième roman et je dois dire que la qualité des lectures m'enchante .
Cette critique est une version légèrement modifiée de la première mise en ligne il y a quelques jours .



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Mais pourquoi ai-je mis autant de temps avant de lire ce superbe roman ? Souvent je l'ai pris en mains lors de mes flâneries en librairie, tripoté un peu, hésité avant de le reposer... Peut-être plus tard me disais-je... Heureusement, je me suis décidée. Il faut dire que quelques billets élogieux de la part de blogueuses dont j'apprécie les choix ont fini par me décider. Heureusement, oui. Parce que les plumes qui font à ce point naître l'émotion, ce serait dommage de passer à côté.

Et la plume d'Aude le Corff m'a touchée au coeur. Sa subtilité m'a emmenée tout doucement vers des territoires enfouis, dans les mystères de l'alchimie des sentiments et des fragilités affectives. Elle a fait vibrer une corde sensible, se nouer ma gorge, couler quelques larmes. Et j'ai refermé ce livre avec une douce sensation d'apaisement.

Tout commence avec une maison. Plus très jeune, à la décoration un peu passée, mais parfaite pour accueillir un couple fuyant la capitale pour s'installer en Bretagne avec leur fille et un nouveau-né. La narratrice, auteure de romans policiers y passe la majeure partie de ses journées et peine à s'approprier ce nouveau territoire où subsistent encore les empreintes de son ancien propriétaire. Ce dernier prend l'habitude de quitter la maison de retraite où il vit à quelques rues de là pour venir passer ses journées dans son ancienne demeure, sans que la jeune femme ne s'y oppose. Peut-être devine-t-elle, avec son instinct d'écrivain que l'histoire du vieil homme pourrait rejoindre la sienne ? Petit à petit, les deux s'apprivoisent jusqu'à libérer une parole trop longtemps étouffée. L'histoire de Guy fait étrangement écho à la relation compliquée de la narratrice avec son propre père. Il semble qu'avant d'entamer une nouvelle vie, cette maison ait besoin d'expurger le passé pour que ses habitants, anciens et nouveaux puissent repartir sur des bases apaisées.

La rencontre est belle entre ce vieil homme, handicapé par des sentiments enfouis sous le poids de son histoire familiale traversée par la grande Histoire et cette jeune femme pleine de questions sans réponses. Ils se tendent l'un et l'autre un miroir qui leur renvoie leurs failles et leur offre les éléments de compréhension qui leur manquaient jusque-là. Elle pour construire sa vie avec une nouvelle sérénité, lui pour la terminer un peu plus en paix avec lui-même.

"Les mots nous libéreront-ils ?" s'interroge la narratrice. En tout cas, ils sont plus que nécessaires comme le démontre l'auteure avec beaucoup de finesse. Ils soignent, ils aident à construire, ils permettent la transmission. Ils sont la vie.

Avec L'importun, Aude le Corff nous offre un magnifique voyage dans les tréfonds de l'âme humaine, et un joli concentré d'émotions. Subtil et touchant.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Le titre le nomme ainsi, mais au fait, est-il si importun ce vieux monsieur qui s'échappe de sa maison de retraite pour revenir dans son ancienne maison où se sont installés la narratrice et sa famille ?

On entre très facilement dans ce livre et on y croit. Une amie pourrait nous raconter cela, elle va au cinéma, s'occupe de ses enfants, suit l'affaire Pistorius à la télévision. mais par l'intermédiaire des conversations avec l'ancien propriétaire qu'elle apprivoise peu à peu et avec qui elle retrouve sa propre histoire, des sujets importants sont abordés : les manquements affectifs dans l'enfance impossibles à surmonter, les traumatismes des enfants de résistants pendant la guerre, le réconfort à trouver dans les choses simples.

Sans mièvrerie et sans facilité, ce court roman d'a peine 200 pages est une lecture facile, mais qu'on aurait tort de négliger d'une nouvelle voix de la littérature française, qu'on avait connu par son brillant blog Aude Nectar.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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"[...] dans une maison de pierre aux fenêtres encadrées de briques, vivait un vieil homme retranché du monde...".
Le roman d'Aude le Corff commence comme un conte de fées, mais très vite le ton laisse présager une menace encore indéfinie. La maison, belle et accueillante au printemps, devient mélancolique et mystérieuse lorsque la narratrice y emménage, en automne. La cave garde encore les traces de la famille qui a vécu en ces lieux : outils, lettres, vieux livres dont toute une série concerne le nazisme, meubles anciens... Les croix gammées gravées sous le rebord de la fenêtre d'une chambre semblent confirmer un passé odieux, enfermé entre les murs de pierre.
Alors que ses enfants sont à l'école et son mari au travail, la narratrice consacre ses journées à l'écriture de son quatrième roman : un thriller psychologique. Son roman contaminerait-il la réalité ?

A ce moment du récit, le lecteur ne sait à quoi s'attendre, ni vers quelles contrées romanesques vont l'attirer les prochaines pages. Maléfices et surnaturel ou jeu de miroirs avec l'écriture fictionnelle ?

C'est alors que surgit l'important importun...

Ce vieil homme arrogant, ancien propriétaire de la maison, n'est pas prêt à céder la place et à laisser un écrivain s'insinuer dans son histoire. Il va et vient, taille les rosiers, répare les meubles, se confine dans la cave, sous les yeux de la narratrice qui n'ose le chasser.

Un long apprivoisement mutuel est alors raconté avec la subtilité et la délicatesse d'un pétale de rose séché entre les pages d'un vieux livre.
Pourtant c'est aussi une histoire de fantômes, ces fantômes du passé qui ne cessent de hanter les deux personnages et dont la mémoire, brutalement ranimée, ravive les blessures. La douleur est perceptible de ces chagrins jamais confiés, de ces silences funestes. Une douleur qui s'apaise au fil des mots par le miracle de cette rencontre improbable et de la re-connaissance de deux êtres que, selon les apparences, tout oppose. Mais Aude le Corff creuse bien au-delà des apparences, jusqu'à la mise à nu des détresses fondatrices et destructrices. Les chagrins d'enfants deviennent le ciment de cette drôle de relation et la maison matérialise un territoire partagé, territoire de l'intime, du secret dont la confidence permet de solder les comptes du passé.

La transmission, la filiation, les liens que savent tisser ou déchirer les êtres sont au coeur de ce roman entre printemps et automne, entre présence et absence. L'écriture d'Aude le Corff suscite des émotions indéfinissables, où les pointes d'amertume sont enveloppées d'une douceur apaisante. Elle nous emmène dans un jardin où l'avenir est prêt à germer sur le terreau du passé. Juste et beau.
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Citations et extraits (48) Voir plus Ajouter une citation
Le vieillard ne pouvait vivre loin de sa maison, de ses outils, de ses habitudes. Je sentais que ces quelques heures durant lesquelles il retrouvait le seul univers qu'il avait jamais connu lui étaient vitales et qu'en le rejetant, je le tuerais. J'aurais pu changer la serrure pour avoir la paix. Cela me traversa l'esprit mais je ne pus m'y résoudre. Il ne chercha pas à savoir quand cela m'arrangerait de le recevoir, de supporter sa présence, aussi discrète fût-elle, il m'intimidait pour ne pas prendre le risque de se voir refuser l'accès à sa maison. Je m'en voulais un peu de ma faiblesse, car je n'osais lui demander de revenir plus tard lorsque j'étais absorbée par mon manuscrit. Néanmoins, très vite, je tins ma revanche : il m'inspira un personnage et la trame de mon cinquième roman.

Ne fréquentez jamais un auteur, il s'emparera de votre vie pour peu qu'elle l'intéresse, et la livrera en pâture à des inconnus. Les écrivains sont des charognards fragiles, qui peuvent se laisser dévorer et y mettent des sentiments.
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Les sociétés animales nous montrent qu’elles disposent de mécanismes régulateurs qui limitent leur développement dans certaines conditions, qui maîtrisent l’agressivité à l’intérieur de l’espèce, qui interdisent les excès de l’individualisme, de l’égoïsme. Elles entretiennent des instincts altruistes. Elles ignorent la consommation pour la consommation, le meurtre pour le meurtre. On tue pour manger, on ne mange qu’à sa faim. Même le grand prédateur montre cette sagesse. Le soir, au point d’eau où boit le lion rassasié, les autres animaux ne s’enfuient pas. Ils savent qu’il ne tuera pas. Ainsi, chaque fois qu’on se tourne vers l’animal, on réalise qu’il nous donne le bon exemple.
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Ne fréquentez jamais un auteur, il s'emparera de votre vie pour peu qu'elle l'intéresse, et la livrera en pâture à des inconnus. Les écrivains sont des charognards. Mais des charognards fragiles, qui peuvent se laisser dévorer par leurs proies s'ils n'y prêtent pas attention et y mettent des sentiments.
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La distance l'endurcissait contre un probable abandon qui s'est produit malgré tout , multiplié par trois , toutes les femmes de sa vie , parce que les abandons finissent toujours par se produire , surtout quand on en a peur .
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"Je n'ai jamais voulu défendre aucune cause après cela, la meilleure protection contre les hommes réside dans le repli et l'indifférence. Les enthousiastes, les naïfs exaltés qui se battaient pour un monde d'amour et de paix dans les années 60, les hippies avec leurs cheveux longs, leurs drogues et leurs sourires goguenards, je les regardais de loin et je les méprisais, parce que ces idéaux avaient tué mon père et que, malgré ces actes d'héroïsme, le monde était loin d'être pacifié, parce que l'homme resterait l'homme et que tout cela n'était que du vent."
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Video de Aude Le Corff (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Aude Le Corff
Rencontre avec Aude LE CORFF Le Lycée René Cassin à Tarare reçoit Aude LE CORFF pour parler de son roman "Les arbres voyagent la nuit"
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