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Critique de Pois0n


Second volet de la série de thrillers botaniques (oui, thriller, puisque personnages comme plantes voient leur vies menacées et à plus d'une reprise !), avec cette fois Guillaume le Cornec seul aux commandes, « Les pommes de l'apocalypse » est le paradoxe du bouquin problématique mais non dénué de qualités à côté, tout en conservant quelques-uns des défauts du premier tome, ni oublier d'en corriger d'autres.

Autant le dire tout net : la redondance extrême de termes psychophobes m'a rapidement gonflé. Pour mettre les choses au clair, il nous arrive à tous d'utiliser des expressions comme « il est complètement cinglé » de temps en temps, c'est pas grave. Par contre, recourir *systématiquement* à du vocabulaire de ce genre alors que les alternatives, plus précises qui plus est (« les vieux fous/ cinglés/dingues » que sont JMJ et Aris' => originaux, excentriques ? le « psychopathe » qu'est Towsend => bourreau, tortionnaire ? au moins, « sadique » a été utilisé plus loin), ne manquaient pas, relève forcément du choix plus ou moins conscient. Et si ça tend à s'atténuer un peu passé un moment, ça reste tout de même présent jusqu'à la fin du livre.
Sans oublier la phrase bien raciste qui sort de nulle part et fait tâche. « Ouvrir les yeux ronds tient du miracle pour un asiatique » ??? Sérieusement ??? A quel moment tu tu dis que c'est ok d'écrire ça ? A quel moment un truc pareil passe le tamis des relecteurs et des correcteurs ? Ceci dit, vu le nombre hallucinant de coquilles qui traînent et la formulation à l'occasion très bancale qui laisse parfois penser à du premier jet, les correcteurs, on est en droit de se demander s'il y en a.

Ça, c'est pour ce qui fâche vraiment, les trucs qui m'ont un temps sérieusement fait regretter mon achat.
Un temps.
Parce qu'à côté de ça, impossible de nier que ce tome est mieux ficelé que le précédent, sous presque tous les aspects.

Par la complexité de l'intrigue tout d'abord, qui brouille habilement les pistes presque jusqu'à la fin. On se fait une idée, puis en fait non, et puis si, finalement. Bref, l'auteur nous balade d'une hypothèse à l'autre, tantôt en même temps que ses personnages, tantôt de notre propre initiative, mais impossible de tout comprendre, tout deviner, jusqu'à l'heure des grandes révélations. Si le rythme semble au début un peu trop posé, le suspense ne fait que croître ; le danger également : si l'on peut douter pendant un temps se trouver en présence d'un thriller, les doutes se retrouvent levés à partir du moment où il est question d'enlèvements et de fusillades. Vous me répondrez « comme dans le premier, quoi », sauf que non. En mieux, et surtout en plus crédible.

Lucas et Emma sont en effet cette fois beaucoup plus encadrés par les adultes. le petit côté high-tech, dans les mains d'anciens membres des services secrets, désormais partie prenante d'une société elle-même secrète, paraissent infiniment plus naturels que dans les mains d'ados, qui participent certes, mais à leur niveau. Même les compétences informatiques de Flavie possèdent leurs limites. Plus de sentiment de toute-puissance, le petit groupe est certes bien équipé, mais ça ne suffit pas, loin s'en faut. Bref, le dosage est parfait.

Côté fond, il n'y a donc absolument rien à reprocher à « Les pommes de l'apocalypse », qui peaufine la recette de son prédécesseur pour en livrer une version infiniment plus aboutie. Quel dommage que la forme, elle, ait fait le chemin inverse !

Au final, je ne regrette plus mon achat, c'est déjà ça. Parce que j'ai quand même passé un bon moment. Parce que certains défauts (les dialogues maladroits et même les coquilles) sont pardonnables. Mais pas les aspects problématiques mentionnés plus haut. Si ceux-ci ne vous dérangent pas, tant mieux ! Dans le cas contraire, on ne pourra jamais vous reprocher de préférer passer votre chemin.

Pour ma part, puisque j'avais pris le troisième volume en même temps que celui-ci, je continue donc l'aventure, en espérant qu'il corrige les travers susmentionnés.
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