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Dans un Paris insurgé, Hervé le Corre nous glisse dans l'ombre du brasier

En 1871, la Commune fait feu de tous les espoirs pour les laissés-pour-compte de Paris. du jeudi 18 au dimanche 28 mai, c'est une galerie de personnages enflammés d'une révolte exaltée que nous suivrons dans ce roman passionnant, relatant avec une acuité romanesque rare les dernières braises de ces journées d'espérance.

De nombreuses expériences politiques à l'appui : socialistes, communistes, ou anarchistes, Paris s'enflamme à la lueur de nouvelles espérances. La Commune de Paris est instituée le 18 mars 1871. L'organisation municipale est centralisée autour du Comité de Salut public. La Garde nationale en sera le bras armé.

Dans ce Paris insurgé, les espoirs les plus fous peuvent se libérer, mais les instincts les plus vils, aussi, se déchaîner...

Un roman noir qui a la couleur du sang...

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La Commune de Paris comme tu ne l'as jamais lue, même si tu t'aies déjà bien immergé grâce au Cri du peuple de Tardi. Comme tu ne l'as jamais ressentie.

Hervé le Corre a eu l'excellente idée de resserrer son action sur les derniers jours de cette insurrection populaire née le 18 mars 1871 dans le lourd contexte qui suit le siège de Paris par les Prussiens. le brasier du titre, c'est en fait la Semaine sanglante, ce moment terrible où le gouvernement républicain de Thiers lance une puissante répression qui va balayer le mouvement social. On n'est plus dans l'euphorie d'une utopie réaliste qui verrait s'accomplir justice sociale et équité pour un monde meilleur, on n'est plus dans l'espérance mais dans la désillusion. Non, les Communards savent que c'est la fin.

Un terrain de choix pour insuffler du romanesque à tout va. le lecteur est complètement immergé dans la poussière des immeubles qui s'effondrent sous les obus des Versaillais, dans le fracas des combats, dans les odeurs des cadavres. Il est dans les pores de l'Histoire. La narration chemine sur le même plan que les personnages, un peu comme Fabrice del Longo à Waterloo ( la Chartreuse de Parme, Stendhal ) ou Tannhauser lors de la Saint Barthélemy ( Les 12 Enfants de Paris, Tim Willocks ). L'auteur fait montre d'une remarquable aisance à ressusciter la sueur et la rage de ce chaos côté Communards ; sa plume est superbe, ample et lyrique comme il fallait qu'elle soit avec un sujet si puissant.

Les héros sont formidablement attachants, tous à se dépasser face à un Destin plus grand qu'eux, comme le trio le Rouge, Adrien et Nicolas, soldats de la Commune prêts à tout pour défendre leur idéal ; même si la mort est au bout, ils l'affrontent avec de la grandeur dans la fatalité. le combat aura été mené, la dignité retrouvée au moins pendant quelques semaines face au mépris des Versaillais.

Mais en fait, le vrai héros de ce roman, c'est le peuple de Paris qui gravitent autour des personnages principaux et les aident, ces anonymes qui prennent les traits d'un patron de caboulot, d'un gardien de cimetière, d'une vieille femme, d'une infirmière d'un de ces hôpitaux de fortune. Ou plutôt, c'est Paris, cette « ville a un génie unique pour la révolte et la révolution, on l'a affamé, bombardé, humilié et quand les importants la croyait morte, elle s'est redressée, rebelle, généreuse, défiant le vieux monde et appelant, par delà les remparts assiégés, au salut commun et à la République universelle ».

Du coup, dans cette geste tragique, la trame polar est quelque peu délaissée, ce que j'ai regretté quelque peu. Il y a bien une enquête menée pour retrouver des jeunes filles enlevées , mais c'est plus un soutien à la dramaturgie orchestrée autour de la Commune, une façon de nourrir la colère, comme si le chaos de la guerre civile faisait sauter tous les verrous sociaux, laissant échapper les remontées toxiques enfouies en tant normal. On aurait presque pu se passer du retour de l'affreux tueur en série, Henri Pujols ( échappé de L'Homme aux lèvres de saphir ).

Un roman flamboyant, à la fois fiévreux et mélancolique, la fin est superbe.
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« Paris sera à nous ou n'existera plus », avait déclaré Louise Michel. Paris brûle au cours de la « Semaine sanglante ». Les Versaillais bombardent la ville depuis le Mont-Valérien, et les Insurgés ripostent. Rue Royale, rue Vavin, rue du Bac, les Buttes-Chaumont, c'est un tiers de la capitale qui part en fumée.
Dans l'ombre de ce brasier, du jeudi 18 Mai au dimanche 28, des Communards poursuivent la lutte, même si elle semble désormais sans issue. C'est un chant du cygne, un rêve qui s'effondre dans le sang et les éclats d'obus.
Trois camarades du 105ème bataillon fédéré, le sergent breton Nicolas Bellec, le Rouge, un grand rouquin et le jeune Adrien, apprenti boucher au Bourget, se battent sans relâche sur les barricades.
« -Qu'est-ce qu'on attend? demande le Rouge.
- J'en sais rien. C'est une drôle de question, non? En principe, on sait ce qu'on attend, tu crois pas? Ou alors, on espère quelque chose et c'est vague.
- du pain pour les mioches et des écoles pour qu'ils soient moins couillons que nous?
- Par exemple.
- Mais ça suffit pas d ‘attendre. C'est pas comme un train. Si tu vas pas le chercher, ça n'arrive pas tout seul. La Commune c'est ça, je crois. On est allés la chercher sans attendre encore des siècles que ça nous tombe tout rôti dans la gueule."

Au coeur du chaos ambiant, certains ne perdent pas l'occasion d'assouvir leurs vices. Monsieur Charles, photographe érotomane versant dans la pornographie a bien compris que les évènements lui offrent l'opportunité de dépasser ses limites. Plus besoin de payer les putains des bordels pour des clichés scabreux. Il lui est désormais possible de profiter de la Semaine sanglante pour enlever de très jeunes filles, les droguer, les mettre en scène dans des poses dégradantes et les revendre aux Prussiens qui attendent aux portes de Paris. C'est grâce à Pujols, le tordu des Pyrénées, déjà croisé dans le roman L'homme aux lèvres de saphir, que la petite affaire prospère, jusqu'à ce que des parents désespérés aillent porter plainte au commissariat.
Antoine Roques, un relieur nommé inspecteur par un comité de citoyens a été chargé de retrouver ces jeunes filles enlevées sous la mitraille. Quand l'une des victimes s'avère être Caroline, une infirmière volontaire, fiancée à Nicolas Bellec, le sergent du 105ème va tenter lui aussi de rechercher la femme qu'il aime.
A l'ombre du brasier c'est l'amour au temps des barricades, et le grand roman populaire qui nous manquait sur la Commune, celle qui fut « dans son fond la première grande bataille rangée du Travail contre le Capital. Et c'est même parce qu'elle fut cela avant tout qu'elle fut vaincue et que, vaincue, elle fut égorgée. » comme l'écrira Jaurès.

Vivante, vibrante, terrible, elle revit sous la plume de Le Corre, qui nous offre des pages magnifiques sur cette période méconnue de notre histoire. Quand on pensait aux barricades, on songeait à Gavroche et à Marius au mois de juin 1832. On songera désormais aussi à Nicolas et Caroline, fuyant la "curée froide", cette répression épouvantable qui s'abat sur les Insurgés, rue par rue, maison par maison, quand le "moulin à café", la mitrailleuse, exécute sans discontinuer.
Dans l'ombre du brasier est un grand roman sur le réveil des crève-la-faim dont les enfants tombent comme des mouches le ventre vide, des femmes qui ne veulent plus être ni invisibles ni exploitées, sur le désir de justice sociale qui va se payer au prix fort. Décidément Hervé Le Corre n'est jamais là où on l'attend, et c'est tant mieux, le plaisir de la lecture n'en est que plus grand. Lire Dans l'ombre du brasier vous consume par son souffle et son ampleur.

« La Commune, au moins, aura été une éclaircie dans la pénombre des jours et des années endurés dans leur morne enchaînement. Elle aura montré au peuple qu'une clarté existe dont il faut alimenter la flamme. Une braise qui longtemps dort et tremble sous les cendres, qu'il faut songer à réveiller. Un feu qu'il faut porter parfois dans le désert à des aveugles qui n'en veulent pas ».
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Dans ce roman , on pénètre dans un enfer , l'enfer de la derniére semaine des combats opposant la Commune et les Versaillais , un combat sans espoir , un combat dont on connait l'issue , un combat sans pitié , sans merci . Ils sont Communards , trois amis , unis comme les doigts de la main . Il y a Nicolas , le Rouge et Adrien . Elle, puisqu'il y a une " elle ", c'est Caroline , la fiancée de Nicolas et elle aura la malchance de croiser la route de Pujols et de Clovis , des personnages qui tirent profit de la situation plus que cahotique qui oppose les belligérants.
L'enfer , on va le vivre tout au long de ce long roman . de barricade en barricade , de bâtiment en ruines en bâtiment en ruines , on va en rencontrer des gens , des bons , des mauvais , des héros, des lâches , des traîtres, des hommes , des femmes qui survivent et réclament simplement le droit de vivre dignement , quitte à y perdre leur misérable vie...Quant aux Versaillais , il en est fort peu question ,ils sont "en face ", redoutés et redoutables , vainqueurs sans ambiguïté.
Alors , oui , c'est peut-être un roman historique , mais un roman historique qui a choisi son camp un livre historique qui présente , et fort bien , la " petite histoire " vue de l'intérieur. . Oui , ça sent la poudre , c'est violent , sans concession , sans prisonniers, pas de quartier!
Pour moi , c'est un roman qui nous place au coeur de l'action . Nous sommes forcément impliqués autour des héros Communards et ce n'est pas à proprement dire un roman historique mais un roman engagé ce qui , du reste , ne me pose aucun problème.
Les personnages sont " beaux " et nous sommes pleins d'empathie pour eux et soucieux de leur devenir bien incertain .Quant à Pujols et Clovis , je vous laisse juges...
C'est un roman travaillé, bien construit , sans faille . Tout au plus regretterai -je , pour ma part ,une certaine longueur dans la description des combats quotidiens et disproportionnés entre les deux camps . J'ai parfois " trouvé le temps long et répétitif " sans pour autant m'ennuyer , quoique , parfois.....L'intrigue " policière " , si je puis m'exprimer ainsi , disparaît , noyée dans " le cadre " , intéressant , certes , il faut bien le dire , mais sans grande référence historique non plus. J'aurais aimé un peu plus d'allant ,un peu plus de " vitesse d'exécution " .
Ensuite , et surtout , il y a le style de Hervé le Corre , et là , c'est brillant , rutilant .Des phrases complexes d'une rare clarté . Incontestablement ,ce monsieur sait écrire , adapter son rythme phrasique à la situation , phrases courtes , longues , nominales ou purement verbales se succèdent avec bonheur et c'est superbe ...
Au final , un bon roman avec quelques restrictions en ce qui me concerne mais cet auteur chevronné nous surprend encore une fois par ces choix , preuve d'un remarquable éclectisme.
Un petit regret , quelques erreurs d'orthographe émaillent cette fiction . Désolé mais , pour moi , c'est un élément important , la langue française n'admet aucune faille et le livre est son principal vecteur , donc....
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La Commune s'achève durant la Semaine sanglante entre le 21 et le 28 mai 1871 au cimetière du Père-Lachaise. Elle a duré 72 jours. Hervé le Corre réussi parfaitement à nous faire vivre la violence et l'horreur de la fin cette insurrection des Parisiens. Des insurgés qui, refusant la défaite devant les Prussiens, vont lutter dans les décombres de Paris jusqu'à leur répression impitoyable organisée par Thiers, avec l'appui de grands élus républicains.

Un fond historique documenté et prégnant qui rendrait presque l'enquête criminelle de la disparition de jeunes femmes anecdotique. Car ici les héros de cet épisode dramatique de l'histoire de France sont les Parisiens, et Hervé le Corre qui leur donne corps et vie avec des personnages attachants, même s'il est parfois redondant et un peu trop long, leur rend un fort bel hommage.
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Dans la série le Corre j'adore, je demande Dans l'ombre du brasier.

The Communards avaient pris l'habitude de chantonner, dès potron minet, contrairement aux communards qui eux, sous les coups de canon et la mitraille, avaient peu le coeur à gazouiller, exceptée une marseillaise claironnée de temps à autre.

Je verse rarement dans l'historique, j'accroche pas des masses au passé, fût-il mémorable.
Avec Hervé le Corre, je me découvre de furieuses aspirations déniaisantes pour peu que celles-ci soient mâtinées d'un récit guerrier (oui, j'aime le sang, et alors) haletant.
J'ai été servi.

Nous sommes en 1871.
Les derniers jours sanglants de la Commune de Paris, pour être précis.
La météo du jour, pluie de balles et d'obus.
C'est dans ces conditions dantesques que nous allons déambuler de concert avec trois personnages majeurs de ce roman, Nicolas, Caroline, sa douce, et Antoine.
Chacun luttant pour sa vie, sa bien-aimée, ses idéaux.

Paris est en feu.
Hervé le Corre est raccord.

Mêlant habilement grande Histoire avec de moins remarquables (mais taillées du bois de ceux qui la font), l'auteur parvient à fasciner le béotien que je suis en divertissant tout en instruisant.
Versaillais vs la Commune, une lutte à mort magistralement relatée d'une plume alerte à même d'immerger corps et âme tout lecteur qui s'y risquerait.
Casque de chantier de rigueur.
Ajouter à cela une solide histoire d'amitié, de celle que l'on se souhaite tous.
Puis l'auteur, dans un ultime élan de générosité, de se fendre de sordides disparitions féminines assorties d'une enquête au cordeau.
Le tout se déguste sans modération mais avec un entrain relatif au vu du contexte historique et de la tournure tragique des évènements.

Je connaissais l'auteur pour ses polars de haut vol.
Je le découvre en maître du polar historique.
Au risque de me répéter, le Corre encore !
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"Sauf des mouchards et des gendarmes,
On ne voit plus par les chemins,
Que des vieillards tristes en larmes,
Des veuves et des orphelins.
Paris suinte la misère,
Les heureux mêmes sont tremblants.
La mode est aux conseils de guerre,
Et les pavés sont tout sanglants.

Oui mais, ça branle dans le manche
Les mauvais jours finiront
Et gare à la revanche
Quand tous les pauvres s'y mettront! "

La Commune de Paris m'a toujours fascinée, passionnée.

Elle m'a aussi broyé le coeur. Comme cette chanson, sur des paroles de Jean Baptiste Clément.

La Commune, avec ses rêves, son utopie faite réalité  pour deux petits mois seulement-  après la défaite de Sedan, la Commune de Paris est assiégée par ses ennemis historiques, les Prussiens, objectivement alliés à ses ennemis naturels, les "Versaillais" de Thiers et Mac-Mahon, qui affame les insurgés avant de les écraser. S'ensuit une répression impitoyable.

Et sanglante. Comme les pavés de la chanson...

La Commune et la Semaine Sanglante: une page d'histoire tellement honteuse que pendant des années,  celles de mon enfance, en tout cas, les manuels scolaires se gardaient bien de la mentionner..

Seules des chansons en véhiculaient alors la mémoire.

"On l'a tuée à coups d' chassepot,
A coups de mitrailleuse,
Et roulée avec son drapeau
Dans la terre argileuse
Et la tourbe des bourreaux gras
Se croyait la plus forte.

Tout ça n'empêch' pas,
Nicolas,
Qu'la Commune n'est pas morte !"

...me chantait de sa belle voix de basse Marc Ogeret qui avait repris cette chanson,  avec d'autres de la même période.

Autre chanson, dont le refrain, comme celui de la chanson de Clément, laisse espérer une résurrection, une survivance, un espoir de renaissance. Une revanche.  

 Je me suis souvent demandé à qui pouvait ressembler le Nicolas auquel le chansonnier tente de remonter le moral contre massacres et  désespoir.

Désormais, pour moi,  il a les traits du jeune Nicolas imaginé par  Hervé le Corre, dans l'Ombre du brasier...

Un Nicolas qui tout en faisant sauter les canons ennemis parvenus aux portes de Paris, en sautant de barricades en embuscades, tente de retrouver sa belle, Caroline, indépendante et forte, infirmière d'occasion, ouvrière comme lui, enlevée par un dangereux maniaque,  Pujols ,  un nouveau Maldoror, violent et pervers, dont les crimes sanglants passeraient presque inaperçus dans le carnage ambiant...Clovis, une sorte de Quasimodo, velu et muet, hanté par un passé lourd, est l' homme de main de Pujols dans l'exécution de ses basses oeuvres.

Un ouvrier du livre ,  Antoine Roques, que la Commune   a fait officier de sécurité a, de son côté,  pris sa nouvelle fonction au sérieux et tente, malgré l'apocalypse annoncée, de mettre la main sur le criminel. Au risque de se perdre.

Un Marius, une Cosette, un Frolo, un Quasimodo, un Javert...Hugo n'est pas loin, ni celui des Misérables avec un Paris insurgé et rebelle,  ni celui de Notre Dame de Paris, avec ses icônes du Mal ..

On pense aussi à Vallès, à Sue..mais chez le Corre, les personnages, attachants, moins simplistes qu'on ne pourrait l'imaginer, sont pourtant des silhouettes perdues dans une tourmente qui les habite et les dépasse. 

 Hyper documenté,  écrit avec un lyrisme visionnaire et un réalisme très cru, Dans l'ombre du brasier est un incendie tragique  où s'agitent sans espoir de petites existences menacées d'extinction.

Plus encore que la survie, les retrouvailles, la rédemption ou le châtiment qui les attend, c'est le ballet fou de leur chassé-croisé dans cet enfer que le lecteur suit avec une terreur mêlée de pitié. C'est ainsi que je l'ai lu -dévoré et aimé ! -  pour ma part.

Et comme tout finit par des chansons, voici le dernier couplet  de la Semaine sanglante de J. B. Clément. ..

"Le peuple au collier de misère
Sera-t-il donc toujours rivé ?
Jusques à quand les gens de guerre
Tiendront-ils le haut du pavé ?
Jusques à quand la Sainte Clique
Nous croira-t-elle un vil bétail ?
À quand enfin la République
De la Justice et du Travail ?"
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Du 18 au 28 mai. La Commune. Dix jours de courses folles. Dix jours de tuerie sauvage. Dix jours interminables. Dix jours de combats impitoyables. Dix jours pour faire fuir les rêves. Hervé LeCorre nous sert une chronique, jour après jour de cette "Semaine sanglante", de cette opposition terrible entre républicains et monarchistes mais aussi des efforts d'un policier afin de tenter de retrouver des jeunes filles disparues, efforts pour poursuivre un semblant d'ordre judiciaire, pour croire que les lois existent toujours, pour croire qu'il faut punir le mauvais et ne pas oublier les victimes....Mais comment faire dans ce Paris en feu, en sang ? Puis il y a certains fédérés que nous suivront. Rêves brisés, amours retrouvés, un jour ...
Moult descriptions, on s'y croirait mais ça devient un brin lassant. Il reste que c'est brillamment chroniqué et on s'attache aux personnages.
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À quoi bon ajouter une critique de plus à ce roman noir , magistral, épique, immersion totale dans le crépuscule tragique de la Commune de Paris sur fond historique bien documenté ?

Mais quelle plume ! Incroyablement belle , charnelle, ample , lyrique, puissante, étourdissante !
L'auteur n'a pas son pareil pour ressusciter la rage, le sang, les désillusions, la fièvre, les brisures, la colère, l'horreur , les massacres , les bombardements sans oublier des personnages : Nicolas Bellec et Adrien, soldats de la Commune entraînés dans un destin qui les dépasse , prêts à tout pour défendre leur idéal, même au prix de la mort.

Certains en profitent pour assouvir leurs plus bas instincts au coeur du chaos ambiant.
Le lecteur pénètre dans un enfer formidablement travaillé, bien construit à l'enquête policière un peu bâclée autour des destins croisés de Nicolas et Caroline séquestrée , oubliée dans une cave !

C'est flamboyant , magistral , haletant !
Un très grand roman !
Un conteur à l'immense puissance romanesque !
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Avec Dans l'ombre du brasier Hervé le Corre nous embarque dans la Commune, dans la terrible répression de la semaine sanglante, quand il devient évident que « Ce monde est bien encore aux mains des brutes... La Sociale ça sera pas pour ce coup-ci. »

Face à la défaite annoncée, les Communards se préparent malgré tout à affronter le carnage qui vient, «cette sauvagerie déchaînée qui viendra punir le peuple insurgé», et l'évocation de la violence de l'Histoire est forte et poignante. C'est une période intense, très sombre mais avec des éclats de courage un peu fou, de volonté de se battre jusqu'au bout pour ce qu'ils estiment être le bien de tous, des choses plus grandes qu'eux, «Comme si on avait rêvé la même chose tous ensemble», de faire entendre à ils ne savent quelle postérité qu'il a existé pendant deux mois, au printemps 1871, à Paris, un espoir si beau, si puissant, que des gens étaient prêts à donner leur vie pour le défendre.

Au milieu de tous ces bouleversements, Roques, policier communard, enquête sur des enlèvements de femmes, déterminé à retrouver le criminel dans Paris «avant que n'y déferlent les assassins autorisés et assermentés par les nantis et les riches».

Bon j'aurais aimé je crois que le Corre creuse plus ses personnages, en particulier Clovis qui a un beau potentiel. Mais j'ai trouvé la dimension historique très réussie, et elle contribue beaucoup à rendre les personnages attachants.

Finalement ce n'est pas grave si je n'ai jamais entendu parler de la Commune à l'école, Hervé le Corre est là pour réparer cette lacune, et son roman, c'est beaucoup mieux qu'un cours!
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