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Ouvrir ce livre , c'est entrer dans un univers sombre , noir ,visqueux , glauque ,désespéré . C'est se trouver plongé en apnée dans un liquide boueux , vaseux , dont on ne pourra se sortir , bouche grande ouverte pour aspirer un air un peu moins vicié , qu'en de trop rares moments .Cet ouvrage peut désespérer toute personne sensible , fragile ou traversant une période de vie un peu compliquée. Il est remarquable pour qui aime la noirceur sociale et sociétale de notre monde. Cet ouvrage ne peut laisser indifférent et il peut être utile de lire un sujet "un peu plus léger " à la suite.....
Bon , ça c'est pour l'ambiance excellemment traduite par Hervé le Corre. Cet auteur sait créer un climat incroyable , glauque , poisseux dans lequel vous vous enfoncez lentement , lentement mais inexorablement , comme dans des sables mouvants et sans aucune main secourable à proximité , aucune chance d'y échapper.
Et puis , il y a les personnages.Vilar , un flic qui a tout perdu ,son fils Pablo , enlevé et jamais retrouvé, son couple , son envie de vivre.
Et puis , il y a Victor ,jeune collégien qui découvre sa mère assassinée et dont le destin , évidemment, bascule .
Vilar est chargé de l'enquête sur le meurtre de la mère de Pedro....Ces destins cabossés se rejoignent...
A partir de là , nous allons suivre la vie en parallèle de ces deux personnages pour lesquels , sachons le , nous allons épouser la cause avec une grande empathie . Nous allons dès le début nous sentir si concernés que rien ne pourra perturber une lecture épouvantablement fascinante .Et c'est lent , lent pour mieux nous broyer ,nous "déchiqueter" pour mieux nous manipuler et mieux nous désespérer .
Il y a bien sûr d'autres personnages qu'on ne manque pas de suivre avec intérêt mais notre attention est bien focalisée sur ceux qu'on peut sans doute considérer comme les deux "héros " .
Hervé le Corre est doué, très doué, pour moi une sorte de " maître du roman noir " , pas le seul , sans doute ,mais en bonne place parmi ces auteurs qui savent observer le monde et en dépeindre les plus bas instincts. La lecture de " les coeurs déchiquetés " est obligatoire pour tous les amateurs du genre .
Je suis encore bouleversé et , comme je le conseille , je vais "récupérer " un peu avec un ouvrage plus léger, j'en ai vraiment besoin...
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Hervé le Corre prend son temps, remplit les silences de ses héros pour raconter l'avant et l'après de deux tragédies. Des crimes dont il décrit minutieusement les méandres de l'enquête quand les affaires se recoupent. quand le chassé devient le chasseur, soumettant Pierre Vilar, le commandant de police dont le fils a été kidnappé, à un supplice psychologique infernal alors même qu'il enquête sur l'assassinat de la mère du jeune Victor.

Il m'a fallu un moment pour m'habituer à cette lenteur et entrer dans le roman qui pourtant ouvre sur deux scènes qui mettent en empathie immédiate avec Vilar et Victor, terrassés par le chagrin et le manque. Trop de mots pour expliquer leur douleur, leurs sentiments et leurs vies vidées de leur élan vital. Mais des mots qui s'avèrent indispensables pour faire comprendre et ressentir, mais cela je l'ai perçu après.

Car, effet probable du talent narratif exceptionnel de l'auteur, ce roman, très psychologique et très noir, a fini par me toucher au point d'en être réellement affectée et triste. Éprouvant et bouleversant, Les coeurs déchiquetés le sont aussi pour mettre en scène, avec beaucoup de sensibilité, les dérives et la violence humaines les plus abjectes et la plus lâche, parce qu'elles visent ou atteignent parmi les plus vulnérables : des enfants.
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Hervé le Corre signe un roman d'une noirceur absolue, au coeur du mal, à travers deux personnages à l'empathie immédiate. Difficile de n'être pas ému par le jeune Victor, chamboulé émotionnellement après la disparition atroce de sa mère, ou par Vilar, flic qui survit depuis la disparition de son fils. le Corre dans un style remarquable alterne les deux histoires. C'est terriblement addictif, d'une violence physique et psychologique éprouvantes et "Les coeurs déchiquetés" confirme le grand talent d'un auteur très très doué. du lourd.
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Inconsolable.

Vilar, un flic bordelais a perdu un enfant de la pire façon qui soit: le petit Pablo a été enlevé un jour, à la sortie de l'école. Depuis cinq ans, rien. Vilar cherche, guette, traque. Il se désespère dans une attente sans fondement. Il perd son couple, son éthique, son sang-froid, il se perd.

Inconsolable.

Le jeune Victor a perdu sa mère de la pire façon qui soit: assassinée sauvagement. Tandis que la police enquête, Victor est placé dans un foyer où il se frotte à la violence d'autres enfants au coeur déchiqueté. Il a pour seul soutien l'urne funéraire qui contient les cendres de sa Manou. Il perd sa confiance, sa douceur, sa sécurité.

Inconsolables, Vilar et Victor, hantés par un vide qui les dévore, leur enlève le goût de vivre, chacun dans son chagrin.

Leurs routes pourtant sont parallèles: Vilar cherche le prédateur pédophile qui aurait enlevé son fils et traque le psychopathe qui a tué la mère de Victor.

Curieusement, l'écart se resserre entre ces deux profils de suspects. Intensément, l'écart s'amenuise entre Vilar et Victor, ces deux coeurs déchiquetés.

Mais c'est mal connaître le Corre que de penser qu'il va céder à la facilité des coïncidences, des convergences trop attendues...

Inconsolables, les chagrins infinis le restent. Même si pointe une petite lueur d'espoir, d'affection, de famille retrouvée dans cet univers de noirceur et de cruauté.

Et le grand océan brasse, dans ses sombres lames, les larmes des enfants perdus ou orphelins. Un cheval de son mufle doux console parfois mieux que ne le font les hommes avec leurs paroles vaines.

Chagrins d'absence, chagrin d'enfant, chagrin de père..
Inconsolables, forcément Inconsolables.

Inconsolables, nous le restons après la lecture de ce roman très beau et très noir.

Magnifique écriture d'Hervé le Corre, prenante, bouleversante et si juste.
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Pierre Vilar est commandant de police à Bordeaux. Inconsolable depuis que son fils Pablo a mystérieusement disparu et que son corps n'a jamais été retrouvé, il vit désormais seul, son couple n'ayant pas résisté à ce drame. Mais il garde espoir, malgré tout, qu'on le retrouve et après tant d'années, c'est avec l'aide d'un vieux policier qu'il continue à le rechercher.
Victor, un jeune collégien de 13 ans, rentre de l'école. Et c'est une véritable scène d'horreur qui s'offre à lui: sa mère git dans sa chambre, nue et pleine de sang. Quelqu'un s'en est pris à elle avec une telle violence que le jeune garçon reste sous le choc. Il sera alors recueilli dans un foyer puis une maison d'accueil puisqu'il vivait seul avec sa maman, Nadia. Et c'est justement Vilar qui sera chargé de l'enquête. C'est lors de cette investigation que son passé refera surface et avec lui ses espoirs...

Alternant les chapitres sur les histoires de Victor d'un côté et de Vilar de l'autre, on ne peut s'empêcher de chercher à comprendre le lien qui existe entre ces deux personnages, tout ceci donnant un effet d'autant plus rythmé et dynamique au roman. L'écriture d'Hervé le Corre est passionnante et très descriptive. Il sait maintenir une certaine pression de plus en plus palpable au fil des chapitres. le personnage de Victor est très attachant et l'auteur a su mettre en lumière ce petit être dont la mère a été tuée sans larmoiement. Ce polar puissant, aux descriptions minutieuses de Bordeaux et ses environs, plonge aux coeurs des âmes de façon bouleversante.

Les coeurs déchiquetés... des bleus à l'âme...
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Deux coeurs déchiquetés. Le commandant de police Pierre Vilar est un homme brisé. Son fils a été enlevé à la sortie de son école il y a cinq ans. L'enquête policière n'a rien donné et il ignore si son fils est toujours en vie. le deuil est donc impossible et la blessure reste ouverte, vive, brûlante. Dans une autre ville de l'agglomération bordelaise, Victor découvre le cadavre de sa mère en rentrant du collège. L'identité de son père étant inconnue, il est dirigé vers un foyer avant d'être confié à une famille d'accueil. Les destins de ce père qui pleure son fils et ce de fils qui pleure sa mère vont se croiser dans une longue descente aux enfers.

Alors oui, on frise le « déjà lu », la base Babelio doit contenir des dizaines d'ouvrages ayant une intrigue similaire. Mais Hervé le Corre apporte sa touche personnelle. Son style est travaillé avec une écriture simple et efficace pour les scènes d'action qui devient belle et travaillée pour rendre des moments poétiques ou oniriques (je pense notamment à la descente en barque de l'Estuaire de la Gironde).

J'ai été une nouvelle fois marqué par la justesse de cet auteur. J'ai souvent l'impression que les personnages de romans policiers français ne sont pas ancrés dans la réalité, qu'ils sont plus inspirés par d'autres fictions que par un quelconque vécu, que le roman situé en France pourrait facilement se dérouler dans un autre pays, il suffirait de changer les noms des localités. Les personnages de le Corre, eux, sont crédibles. Il sait parfaitement rendre des émois d'adolescents, la maladresse d'un éducateur, l'état d'esprit d'un maçon fourbu après une journée de travail. Son réalisme passe par un détail vestimentaire, la description d'une attitude, d'une réaction.

La Gironde sert de décor au roman. Il puise son identité moins dans les scènes urbaines qui se déroulent dans la métropole bordelaise que dans celles se déroulant dans le Médoc, à proximité de Pauillac.

C'est à mes yeux un roman « transgenre » puisqu'il emprunte aussi bien aux registres du roman policier, du polar et du thriller. L'intrigue est animée par une enquête policière classique, la tension monte progressivement, il y a des descriptions de corps torturés ou dispersés à la chevrotine et le tout est porté par une vision sombre de la société. le personnage de Victor est touchant et son portrait offre une contradiction lumineuse au voyage qui conduit Vilar au bout de la nuit.

« Les coeurs déchiquetés » est un roman ambitieux tant dans son écriture, son atmosphère que sa construction. S'il ne se singularise pas par l'originalité de son intrigue, c'est à mes yeux une oeuvre aboutie qui peut faire référence dans son genre.
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Je viens de découvrir Hervé le Corre et j'en suis ravie. Cet auteur a une très belle écriture et son roman était captivant.

Pierre Vilar est commandant dans la police, il est un homme détruit depuis la disparition de son fils, Pablo, à la sortie de l'école.

Victor, adolescent de 13 ans, découvre le corps martyrisé de sa mère en rentrant de l'école.

Ces deux- là vont être liés, sans le vouloir, les entraînant dans un univers glauque où les pires travers de l'être humain sont présents.

Un roman sombre, où il n'y a peu d'espoir mais tellement bien écrit.
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Ames sensibles s'abstenir car ce roman noir est sombre, très sombre.
Dès les premières pages, nous faisons la connaissance de Pierre Vilar, commandant de police, dont le fils Pablo a disparu à la sortie de l'école. Il rôde autour de l'école, hanté par ce ravisseur et persuadé que son fils vit toujours, reclus quelque part. Sa recherche le mènera sur d'autres pistes comme celle du meurtre de Nadia.
On suit aussi le destin douloureux de Victor, cet enfant sans père et qui perd sa mère Nadia, sauvagement assassinée. Il sera placé dans un foyer, puis une famille d'accueil où il rencontrera d'autres enfants éclopés de la vie. Et surtout, il devra fuir cet homme violent qu'il trouve toujours sur son chemin.
Les histoires de Victor et de Pierre Vidal vont se mêler, se nourrir l'une l'autre, jusqu'au dénouement, à la fois terrible et salvateur.
Hervé le Corre entrecroise avec talent les destins tragiques de ses personnages. On aime ce flic malheureux qui n'hésite pas à se mettre en marge de la police pour retrouver la piste de son fils. Il y a aussi tous ces enfants maltraités et malchanceux, Victor, mais aussi Julien, Vanessa, qui tentent de vivre malgré tout. C'est poignant, violent, triste parfois mais avec cette touche de tendresse et d'espoir qui éclaire ce noir profond.
J'ai bien aimé ce beau roman bien ficelé aux personnages attachants.

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Les coeurs déchiquetés est un vrai roman noir comme je les aime. L'atmosphère est bien poisseuse, dégoulinante et très noire.
On est ici avec Victor, un jeune adolescent qui vient de perdre sa mère dans des conditions atroces et avec Vilar, un flic qui recherche son fils, Pablo, enlevé depuis 5 ans. Je ne spoile rien, ces évènements sont décrits dans les toutes premières pages du livre.
Tout au long du roman, on va alterner les chapitres sur Victor et Vilar. Ce qui rend la lecture plus dynamique et addictive. Ces personnages sont très attachants, ils ont des parcours de vie torturés et le pire est devant eux. le jeune Victor est toujours accompagné et très attaché à l'urne qui contient les cendres de sa mère. Il est arrivé à garder un lien avec sa mère à travers ces cendres. Ca vous donne une idée de l'atmosphère de ce livre.
Pour ma part, j'aime ces ambiances et Hervé le Corre sait très bien les sublimer dans ses romans.
Le seul reproche, c'est peut-être quelque longueur au démarrage, mais au fil des pages, tout s'accélère pour finir en apothéose.
Pour ma part, je trouve que c'est encore, comme toujours, une réussite. C'est mon 4ème roman de cet auteur, j'aime toujours autant l'écriture d'Hervé le Corre. Je ne peux que recommander mais attention, c'est dur. Âmes, vous pouvez et devez passer votre tour ...
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Le commandant de police Pierre Vilar ne s'est jamais remis de la disparition de son fils, Pablo, enlevé à la sortie de son école et, depuis, l'espoir se disputant à la raison il court après des fantômes.
De son côté, Victor, collégien, retrouve sa mère morte, battue à mort. Commence pour lui le long chemin d'un deuil bien difficile à faire lorsque l'on se retrouve entrainé dans le parcours chaotique des foyers et des familles d'accueil de l'aide à l'enfance.
Le lien entre Victor et Vilar, c'est bien entendu que le commandant de police est chargé de l'enquête sur le meurtre de la mère de l'enfant. Mais c'est aussi cet homme mystérieux qui semble suivre à la fois le policier et le jeune garçon.

S'il prend la forme d'un thriller et se conclut comme tel, Les coeurs déchiquetés est avant tout un roman sur le deuil, sur l'indicible douleur de l'absence, et sur la violence subie par les enfants, qu'elle soit directe ou par rebond. C'est aussi à travers les personnages de Nadia, la mère de Victor, de Marianne, la collègue de Vilar, ou de Nicole, la mère de la famille d'accueil, et Marilou et Rebecca, une belle série de portraits de femmes ; des femmes fortes par nécessité dans un monde où, comme les enfants, elles sont les cibles privilégiées de la violence.

La force d'Hervé le Corre dans ce roman, c'est cette capacité à mettre des mots justes sur ces douleurs sans que jamais, pour autant, l'histoire ne sombre dans le mélo facile. C'est aussi cette profonde noirceur, cette absence d'illusions sur la nature humaine et la capacité des choses à s'arranger malgré tout qu'il expose au lecteur depuis ses premiers romans .

Si la traque du tueur par Vilar, tout comme la traque de Vilar et de Victor par le tueur, vient insuffler à l'action cette urgence qui la pousse à s'accélérer pour mieux accrocher le lecteur jusqu'à une révélation finale qui pour être honorable ne sort pas particulièrement des chantiers battus du thriller, c'est bien en effet l'atmosphère créée par Hervé le Corre autour de ses personnages, et notamment autour de Victor et des autres enfants qui croisent sa route, qui donne sa puissance à ce roman. Dans la touffeur de cet été girondin, le Corre plonge dans les coeurs de ses personnages et nous y entraine avec lui. Ça n'est pas toujours très joli, c'est noir et même vénéneux parfois, mais il arrive toutefois à conférer à tout cela une véritable beauté.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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