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3,75

sur 462 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Hervé le Corre ne choisit pas la facilité en faisant reposer son dernier roman sur un trio ultra stéréotypé qu'on a l'impression d'avoir moultes fois rencontré dans les polars ou romans noirs. Louise, la mère de famille en détresse, harcelée et violentée par son ex, se trainant dans un présent encombré des relents d'un passé douloureux. Jourdan, le flic fracassé par les crimes et à la misère qui l'entourent, vacillant entre tristesse et rage. Christian, le tueur en série féminicide sous emprise d'une mère toxique.

Tous sont à la dérive, tous cueillis à un moment de leur vie où tout peut basculer, où tout va basculer. Les personnages circulent dans un Bordeaux hivernal crépusculaire, noyé sous la pluie, le brouillard ou le vent dans une ambiance météorologique à la Seven. Oui, c'est du déjà vu et lu. Mais cette sensation se dissipe très vite car Hervé le Corre a un regard fort et l'oriente très loin d'une énième enquête policière. S'il épouse les lignes de faille et de fuite de ses trois personnages, c'est au profit d'une réflexion profonde, à l'acuité dérangeante, sur les origines du mal et du crime, le tout placé dans un contexte social et politique pleinement assumé.

Comment rester droit face à la noirceur du monde ? Hervé le Corre y répond avec beaucoup d'humanité pour ceux qui vivent en marge, broyés par une vie qui se déroule sans qu'ils puissent l'orienter en leur faveur. C'est terriblement sombre, pessimiste même. L'auteur sait dire les cris étouffés, les douleurs enfouis, les rêves avortés, le suintement de la peur, le glissement vers la colère sourde, la souffrance des faibles. Toujours avec pudeur et dignité, sans la moindre once de complaisance.

Cette nuit permanente est parfois éclairée de quelques rais, notamment avec le beau personnage de Louise, mais ces brasillement sont fugaces. le dénouement est terrible, il m'a transpercée de toutes parts, me laissant groggy et bouleversée. Peut-être qu'en fait la lumière vient de la maitrise magistrale de l'auteur à naviguer dans le genre roman noir. La construction d'abord, remarquable d'intelligence dans la montée en tension narrative, par la croisée des trajectoires jusqu'à ces cinquante dernières pages époustouflantes d'intensité.

Et puis, il y a cette écriture ciselée, à la musicalité flirtant avec la poésie. Des mots qui chaloupent et construisent leur propre histoire lorsqu'ils s'agencent dans de longues phrases évocatrices, avant de s'accélérer dans un rythme syncopé. Sauvages et crues, justes toujours.

" Il écoute au plus loin qu'il peut l'écoulement épais et croit pouvoir suivre sa chute jusqu'à l'égout. Il imagine à cet instant toutes ces saletés qui sortent des corps, retenues pendant la nuit, et il sait bien que les humains se défont de leur fange, se purgent de ce qu'ils ont accumulé des heures durant, résultat de toutes leurs activités de la journée, puisque c'est à ça qu'ils se résument, de molles machines à fabriquer de la merde, il sait bien, lui, que tout le jour ils vaqueront sous leur masque avenant, drapés, enrobés dans leurs habits, déguisés en êtres civilisés, travestis pour le grand carnaval sordide, grands singes savants, guenons rusées, tâchant de dominer leur état de rut permanent, leur violence, leurs rêves de puissance, leurs envies de meurtre, ces pulsions d'animaux qu'ils nomment amour, désir, ambition, ces mots qu'ils utilisent comme du papier hygiénique pour torcher leurs turpitudes."

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« Je vivais en un monde où tout était normal, ordinaire, stable. Mais quand on présentait devant ce monde un genre particulier de miroir l'image n'était plus normale, ni ordinaire, ni stable. »  Howard Fast l'a écrit, Hervé le Corre l'a mis en pratique dans cette traversée nocturne qui n'aboutit hélas à aucune vive clarté.

Hervé le Corre est l'un des romanciers que je lis depuis des années et dont j'attends toujours le prochain livre avec impatience.
Les premiers chapitres de Traverser la nuit m'ont un peu perdue: une jeune femme paumée victime de la violence des hommes, un flic désabusé en pleine marasme conjugal, un tueur en série…je ne comprenais pas pour quelle raison l'auteur s'emparait des poncifs du genre policier. Avais-je oublié que le Corre en plus d'être un styliste, est un grand compositeur, qu'il maîtrise la montée en intensité d'un thème maintes fois repris, qu'il gagne en puissance, créée de nouvelles sonorités et nous offre une oeuvre obsédante, un des ses meilleurs crescendo? Les amateurs de littératures policières consolatoires -le coupable est arrêté, dormez tranquilles bonnes gens- passeront leur chemin. L'énigme résolue ne ramènera pas le calme. Comme l'a écrit Manchette, son polar « cause d'un monde déséquilibré donc labile, appelé donc à tomber et à passer. le polar est la littérature de la crise. »

Traverser la nuit est un très beau titre pour un roman sordide, le sordide du quotidien, le sordide des crises sociales et politiques qui couvent , tout cela dans le silence assourdissant des personnages qui sont incapables de verbaliser leur souffrance. Chez le Corre comme toujours, aucune grosse ficelle pour faire pleurer Margot, ni pour horrifier le lecteur à grands flots d'hémoglobine. Il m'a flingué le moral.
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La journée commence plutôt mal pour les hommes du commissariat. En effet, après avoir ramené au poste un homme ivre, au T-shirt immaculé de sang, celui-ci, au moment où l'on lui enlève les menottes, s'empare d'un pistolet, le braque dans tous les sens avant de sauter par la fenêtre.
Pendant ce temps, le commandant Jourdan se rend sur les lieux d'un quadruple homicide : un homme a tué sa femme et ses trois enfants avant de s'enfuir et se réfugier chez ses beaux-parents. Un crime d'une violence extrême qui met en colère Jourdan, se demandant ce qui mène les hommes vers leur chute. D'autant que, une fois encore, le corps d'une femme va être retrouvé peu de temps après, mettant Jourdan et ses collègues sur la piste d'un tueur en série...
Louise, elle, travaille comme aide à domicile et élève seule son fils, Sam. Grâce à lui et à tout l'amour qu'elle lui porte, elle a supporté, une fois encore, les coups et les gifles de son ex. Une situation dont elle peine à se défaire, rêvant pourtant de pouvoir partir d'ici, avec Sam, et refaire sa vie ailleurs...

Au coeur de ce roman, trois trajectoires qui vont se croiser, immanquablement : le flic désemparé, désespéré, en colère, éteint, presque, et dont la vie maritale et professionnelle partent à vau-l'eau, la femme battue, harcelée par son ex et trainant un passé encombrant, et le tueur en série qui n'aime rien moins que de s'acharner sur les femmes. Trois personnages au crépuscule de leur vie, redoutant la noirceur de la nuit, ses ténèbres et ses démons, attendant, d'un espoir feint, la lueur d'une aube, aussi vacillante soit-elle. D'une profondeur sombre, d'une désespérance accablante, ce roman, dense, aux personnages fouillés, à la plume ciselée, se révèle tout à la fois plombant, émouvant et tristement beau. Même toute cette pluie qui s'abat sans cesse sur Bordeaux ne saura laver tout ce désespoir et balayera cet infime espoir entraperçu...
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Noir de chez noir.

J'étais prévenue... Mais je suis toujours aussi époustouflée, emballée, médusée, captivée par la plume trempée dans l'encre de Chine de ce grand maître du polar, Hervé le Corre, le breton bordelais !

Imaginez un Bordeaux dégoulinant de pluie, un ciel bas et lourd façon couvercle baudelairien, et dans ce pot-au-noir, trois âmes perdues: Louise, une femme battue et une mère harcelée, à bout de forces et d'espoir, Jourdan un flic presque revenu de tout mais qui fait son boulot avec une sorte de rage désespérée et Christian, un ancien légionnaire brisé par une mère perverse et plein de haine et de violence envers les femmes.

. Peu d'instants de répit et encore moins d'instants de grâce dans ce chaudron de sorcières en ébullition. Secouez bien ce sombre alambic. La réaction est explosive..

Mais la phrase puissante, poétique et vitriolée de le Corre donne à Bordeaux l'allure d'une eau forte de Dürer ou d'une encre d'Odilon Redon. Les personnages, des "classiques" de roman noir pourtant, ont une épaisseur et une humanité qui les élève au delà du stéréotype,- et les voir courir vers leur destin éveille un sentiment d'effroi et de pitié qui met du temps à se dissiper.

Une fois de plus, le charme corrosif de le Corre a agi. C'est, pour moi, le seul auteur de roman noir qui d'une oeuvre à l'autre ne m'a jamais déçue.
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Fidèle lectrice d'Hervé le Corre, je sais qu'à chacun de ses romans, je dois m'attendre à plonger dans le noir le plus sombre et Traverser la nuit ne déroge pas au genre : c'est noir foncé avec une intrigue qui se déroule souvent de nuit avec des personnages épuisés de vivre, au bord de l'abime.

Le commandant de police Jourdan est un homme fatigué, taraudé par l'éloignement et l'indifférence de son épouse et de sa fille. le métier l'a cassé, il est désabusé et le dit lui-même : « Il y a des situations auxquelles je ne peux plus, je ne sais plus m'adapter. Des gens avec qui je ne peux plus faire de compromis »
En parallèle du flic, il y a Louise, aide à domicile et mère célibataire. Son fils Sam, c'est tout pour elle dans cette vie sans avenir où la violence est omniprésente, dans son métier, dans son passé de toxico et avec le harcèlement et les coups de son ancien compagnon.
Le troisième personnage, c'est Christian, ancien militaire, dominé par une mère autoritaire et incestueuse. Dans sa haine des femmes, il est devenu tueur en série, assassine des prostituées, des jeunes filles sans que cesse cette violence qui l'habite.
Toute cette violence baigne dans une atmosphère pluvieuse et glacée, sur fond de crise sociale des gilets jaunes.
Hervé le Corre s'y entend pour glisser doucement du quotidien vers le sordide, la peur, les rêves avortés et la colère qui finit par sortir avec toute la violence des faibles, des laissés pour compte. C'est très pessimiste, et on a beau s'accrocher à la moindre lueur tremblotante comme les personnages, la nuit finit par tout engloutir, faux espoirs et rêves.
Ce roman n'est pas qu'une enquête policière, elle sert plutôt de prétexte pour disséquer une société mal en point et explorer toute la violence d'un monde en marge.
C'est inquiétant et dérangeant en même temps, car on assiste au basculement des personnages broyés par la vie et j'ai retrouvé la même sensation qu'à la lecture de Histoires de la nuit de Laurent Mauvignier.

Précise, rythmée, l'écriture de Hervé le Corre se teinte de poésie sans tomber dans le lyrisme.
C'est bouleversant, et on en sort sonné, l'humeur assombrie par tant de souffrances et de drames.

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Hervé le Corre n'a pas son pareil pour nous embarquer dans un univers d'une grande noirceur. Dans un récit à trois voix, un flic au bord du précipice, une jeune femme violentée par son ex et un tueur en série, le Corre dresse un constat terrifiant de la nature humaine, ou le lecteur se fait secouer autant que ses personnages. Comme toujours chez lui, le style emporte tout sur son passage, c'est sec, précis, ciselé. Ces vies cabossées intimement, socialement ne laissent que peu d'espoir en la nature humaine. le Corre entraîne ses lecteurs dans un mal-être continu mais, c'est l'une de ses grandes forces, nous accroche des les premières lignes pour nous lâcher près de 300 pages plus tard, sonné, groggy par la dureté du texte, mais addictif à ce grand auteur de polar.
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Roman policier trouvé dans une boite à livres... J'ai lu la quatrième de couverture, ai vu qu'il s'agissait d'un polar particulièrement sombre... Je ne connaissais pas l'auteur, mais j'ai décidé de lire l'ouvrage à cause de l'estampille apposée sur la couverture : Sélection Rivages des Libraires 2022... et j'avoue que ma curiosité à été récompensée.
J'ai eu l'impression de regarder un film, avec des images terribles, violentes, montrant beaucoup de sang, aux dialogues crus... Un film sordide, tourné dans des milieux non moins sordides, entre drogue, prostitution, alcool, incestes, violences conjugales, folie... le triste quotidien aussi des flics de la SRPJ de Bordeaux, mais ces fonctionnaires pourraient évoluer n'importe où, dans cette société malade... Bordeaux, son temps pluvieux, son fleuve boueux, ses forêts proches, et quelques noms de lieux : Pauillac, Lamarque... où je me suis rendue parfois, ont guidé mon choix.
Malgré la violence, la sauvagerie de ces histoires qui se télescopent, j'ai beaucoup apprécié ce livre, parfaitement crédible hélas et très bien écrit. Véritable coup de coeur!
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Le scénario de « Traverser la nuit » pourrait faire penser à un banal polar autour d'un serial killer.
En effet le commandant Jourdan enquête sur des meurtres de femmes particulièrement horribles.
Parallèlement nous entrons dans le quotidien de ce tueur, un déséquilibré violent sous l'emprise d'une mère incestueuse dont il se venge en tuant des jeunes femmes.
Et, troisième personnage, nous faisons la connaissance de Louise, jeune femme un pau paumée qui élève seule son fils et est régulièrement brutalisée par son ancien compagnon.

Le roman est dominé par la noirceur des situations, le désespoir des victimes et l'insupportable violence des agresseurs.
Pourtant il est profondément humain car l'accent est mis sur les deux personnages de Jourdan et de Louise.
Jourdan est un policier au bord du burn-out qui ne supporte plus les violences dont il est témoin, qui ne réussit plus à s'en extraire pour être présent auprès de sa femme et de sa fille, et qui ne voit plus d'issue à son mal être.
Et Louise, terrorisée par son ancien compagnon, ne trouve la force de réagir que pour protéger son petit garçon qu'elle aime par-dessus tout.
Comment peuvent-ils, tous les deux, garder encore une flamme de vie et d'espoir ?

Ceux qui connaissent Hervé le Corre savent qu'il ne faut pas espérer de happy end chez lui, et ce livre ne fait pas exception avec un final inoubliable.
On en ressort désespéré par cette violence qui atteint les plus faibles et par la misère de toute une frange de la société.
Seul le style, magnifique comme d'habitude, avec des phrases ciselées, permet de prendre un peu de distance dans ce roman à réserver aux amateurs de polar social noir (dont je suis ;-) )
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Un roman à trois voix, une jeune femme paumée, un tueur en série, un policier désabusé.

Louise essaye d'échapper aux coups de pied et au martèlement des poings de Lucas, son ex-compagnon, son fils Sam est enfermé dans sa chambre terrorisé. Une jeunesse saccagée par des années de dérives, après la mort de ses parents. L'alcool et la drogue l'avaient jetée dans un enfer d'absolue solitude, aujourd'hui elle fait des ménages chez des vieux, des personnes acariâtres ou qui ont perdu la tête. Partir d'ici, refaire sa vie ailleurs, reprendre ses études, devenir institutrice. Elle a honte, pas d'avoir été cognée, mais d'avoir supporté ça, d'avoir laissé faire ça trop longtemps sans réagir.

Christian, l'armée l'a arraché à ses frères d'armes et l'a renvoyé dans le bourbier de la vie civile sous un prétexte abusif alors il tourne dans le quartier à la recherche d'une femme, il a envie de ça, d'en attraper une, il ne sait pas trop ce qu'il en fera, mais il en a besoin. Il n'a jamais pu dominer cette pulsion. La femme est à demi nue allongée contre le mur, sa bouche entrouverte, effondrée dans son sang noir.

Jourdan est commandant de police, il n'éprouve depuis des mois qu'une colère triste, une rage qu'il ne sait pas dire, il est fatigué, il ne se sent plus chez lui, mais comme un arbre arraché, emporté par un fleuve nonchalant. Il se tourne et retourne dans la nuit qui n'en finit pas. Avec Marlène, sa femme, il y a trop de silence, comme s'ils vivaient dans un monde parallèle.

Un récit sordide, sombre, plus que noir, réaliste, cru, des situations et des descriptions à la limite de l'écoeurement, comme une envie de vomir. Violences conjugales, crimes qui sont une véritable boucherie, inceste, rien ne sera épargné au lecteur. Une qualité d'écriture rare qui sait parfaitement rendre l'atmosphère pesante et toxique.

Comme toujours Hervé le Corre met en scène des personnages singuliers, dans un milieu glauque où les instincts sont primaires, dont il trace le portrait d'une justesse absolue. Des phrases, courtes et percutantes qui donnent un rythme au récit, trois vies secouées comme des bateaux dans une tempête et qui vont bientôt s'écraser sur les rochers. Un roman pessimiste au possible, mais d'une puissance littéraire rare.

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Que ceux qui n'ont pas encore lu Hervé le Corre lèvent le doigt et filent en librairie immédiatement !

Je ne suis pas une spécialiste de l'auteur, je ne suis pas une adepte de la première heure comme tant d'autres. Je le découvre petit à petit, depuis que je suis tombée « Dans l'ombre du brasier ». Je suis à chaque fois impressionnée par la beauté de sa noirceur. Parce que chez le Corre l'horreur est magnifiée par l'élégance de la langue, parce que le soin apporté à la construction des personnages tranche avec l'absence d'illusions sur la nature humaine.

Je ne vous dirais pas grand-chose de l'intrigue. On retrouve des personnages déjà croisés dans d'autres romans noirs. Il y a le flic désabusé, épuisé. le tueur en série et sa mère abusive. La jeune mère harcelée par un ex-conjoint violent. Sauf que le Corre ne cède pas à la facilité, aux coïncidences, aux convergences.
L'auteur prend son temps pour nous plonger au coeur de ses vies abimées, de ses âmes perdues.
Pas très optimiste sur notre époque, pas dupe de la rudesse de notre société, son ultra lucidité bien évidemment secoue et il vaut mieux avoir le coeur bien accroché. Certains passages sont difficiles, montrant l'ignominie des hommes. L'ambiance est lourde, malsaine, suintante mais c'est pourtant magnifique.
La construction est impeccable, le texte vibrant et le final étourdissant. J'en redemande.
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