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EAN : 9782874021657
Parole Silence (28/08/2014)
3.53/5   18 notes
Résumé :
Et si l'on pouvait assister à son propre enterrement ?
Si tous les gens que l'on a aimés ou détestés au fil de sa vie se trouvaient réunis en un même endroit, sachant pourquoi vous avez disparu, alors que vous-même n'en avez plus le moindre souvenir ?
Et si toute l'assemblée présente, aristocrates belges en apparence classiques et bien-pensants, étaient en fait bien plus délirants, cyniques et imparfaits les uns que les autres ?
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Juliette assiste à son propre enterrement. Elle commence par décrire affectueusement ses proches qui y assistent et puis le ton se durcit de plus en plus quand elle se met à évoquer le compagnon qui a brisé sa vie. Premier roman de Valentine de le Court, un peu maladroit, mais j'y ai trouvé le côté original que j'ai adoré plus tard dans "La maison bruxelloise". Une auteure belge à suivre !

Je ne sais si le nom à particule de Valentine de le Court est la marque d'une réelle origine aristocrate, mais dans ce premier roman, elle en donne une image fort affectueuse. On les caricature souvent les aristocrates comme des personnes riches qui vivent dans des châteaux, mais ce cliché est clairement dénoncé:
- Et puis, ajouta-t-il, si l'argent ne définit rien, c'est quoi alors l'aristocratie ?
- Je ne sais pas. C'est peut-être simplement une histoire de gens dont les grands-parents on joué ensemble dans les mêmes parcs.
- Quelle est la différence avec les bourgeois alors ?
- La même qu'entre le désir de gloire et celui de célébrité. Presque rien. Ou tout. C'est selon.

Dans les premiers chapitres, Valentine de le Court dresse de gentils portraits de membres de la famille de Juliette, en commençant par sa grand-mère, qu'elle décrit préparant des confitures dans une bassine de cuivre tout en donnant des conseils à ses filles et belles-filles: "Si votre époux s'engage dans une allée de traverse, vous vous devez de le remettre sans faiblesse sur le chemin de la perfection. » Sa grand-mère nomme cela « le pouvoir salutaire du froncement de sourcil ».

Juliette, que l'auteure imagine assister à son propre enterrement, décrit ainsi peu différentes personnes qui lui sont proches. Elle évoque également sa propre existence et peu à peu, le ton du récit devient plus dur lorsqu'elle aborde sa relation avec Marc, un homme égoïste, oppressant, qui la fait de plus en plus douter d'elle-même tout en prétendant l'aimer. Juliette, détruite, met du temps à se rendre compte de son aveuglement et à l'accepter. S'installe alors un certain suspense, où le lecteur se demande de plus en plus comment Juliette a pu perdre la vie.

J'ai aimé l'originalité de prendre comme narratrice une personne qui assiste à son propre enterrement. J'ai aimé la structure du texte, dans lequel sont insérés, en incises, une ou deux pages de portrait pour chacun des proches de Juliette. J'ai moins aimé les clichés décrivant l'emprise dominante que Marc a sur Juliette. Ce genre de relation est fort justement décrit, dans sa triste réalité, mais bien malheureusement, ce thème a été souvent abordé et, bien que les mots soient justes, j'ai trouvé qu'ils tombaient dans un cliché trop superficiel.

Néanmoins, il s'agissait d'un premier roman et, après avoir lu un de ses romans suivants « La maison bruxelloise », je vous recommanderais chaleureusement de laisser une place sur votre pile pour la belge Véronique de le Court.

Enfin, on sent dans « Explosion de particules » l'attachement de l'auteure pour la famille. Ce livre est paru en 2014 et j'ai été touché de lire la peine qui a touché Valentine de le Court l'année suivante et qui l'a poussée à cofonder la fondation Laly; voyez http://www.lalyfoundation.com/apropos/.
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Musique, religion, famille, traditions et convenances, relations, amour et haine, sympathies et antipathies, fratries et amitiés. On est en Belgique mais on pourrait aussi être en France.
Au début trouvé amusante l'observation de ce milieu aristocratique un peu décalé. Intéressée par cette approche d'une défunte à son propre enterrement. Charmée par les portraits fouillés entre les chapitres. Puis l'histoire a pris une vitesse supérieure, une véritable intrigue est apparue, le ton a monté. A partir du milieu on n'a plus envie de lâcher le livre, on tourne les pages sans pouvoir s'arrêter. Un premier roman très prometteur.
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Juliette assiste à son propre enterrement. Elle observe les gens qui sont présents et se souvient. On pourrait penser à une satire du domaine aristocratique mais c'est bien plus que ça. Et même, on finit par s'attacher à la plupart des personnages. Mais c'est aussi et surtout un roman où la tension montre progressivement, jusqu'au drame, inévitable... C'est là tout l'art de l'auteur. Dès le début, on sait comment cela va se terminer et pourtant, elle parvient à faire monter la tension à son comble. On ne peut rester indifférent face aux deux personnages principaux, et à tous les autres non plus d'ailleurs... Une belle découverte...
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Wao! J'avoue que, la première fois, quand j'ai eu le livre entre les mains je me suis dit "mais c'est quoi ce truc là?" Je trouvais que les phrases mises sur la couverture et la photo de l'auteur ça faisait blingbling mais bon, j'étais de toute façon obligée de le lire pour l'école.
Cette histoire, qui se passe en Belgique, m'a particulièrement touchée parce que je me suis énormément identifiée à Juliette et les lieux ne m'étaient pas inconnus (première fois de ma vie qu'un livre se passe dans mon pays). Les nombreuses descriptions de personnages ne m'ont pas dérangées, j'ai même adoré, je les trouvais drôles et attractives. Les seuls points négatifs que j'ai pu trouver sont les fautes d'orthographe et le fait qu'on se perd vite dans les personnages si on ne reste pas accroché au livre.
Bonne découverte en tout cas parce que ce n'est pas mon style de livre habituel.
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Longtemps encore Juliette et Marc hanteront mes cauchemars!
Ou comment une morte qui assiste à ses funérailles raconte sa vie (courte) à parir de la description qu'elle donne des participants à la messe de funérailles.
Un très bon premier roman de cette jeune auteur.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
La Grand-mère connaît les secrets des mariages réussis. Penchée sur la bassine en cuivre qui exhale le parfum des groseilles, elle distribue avec largesse sa science à ses filles et belles-filles. « Laisser son mari en paix est la meilleure recette d’une union harmonieuse, répète-t-elle à l’envi. Les hommes ont leurs petites manies, leurs rites inaccessibles. Il est essentiel d’apprendre à aimer leurs instants de solitude. Mais, ajoute-t-elle, si votre époux s’engage dans une allée de traverse, vous vous devez de le remettre sans faiblesse sur le chemin de la perfection. » Elle nomme cela « le pouvoir salutaire du froncement de sourcil ». Son bon sens mérita la fidélité admirative de son époux.
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Tandis que les sopranes en robes soyeuses mouraient en pleine lumière dans les bras des barytons lançant leur chant de cygne vers les plafonds moulurés, dans les tréfonds sombres, une seule mélodie, aux cent bras, habillait leurs voix d'un manteau d'arpèges étincelants. (p.106)
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Elle passe ses dimanches allongée dans la poussière d'un vieux grenier au milieu de livres jaunis, tandis que les autres rient au salon. Ses amis les plus chers vivent entre les pages des romans qu'elle relit en boucle sans jamais se lasser. (p.148)
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Chaque jour, ses pensées s’effilochent un peu plus. La Grand-mère déroule de longs phylactères de mémoire qui flottent un instant derrière elle, avant d’être perdus. La maladie, insatiable, grignote la mémoire. Pour conjurer l’avancée vers le néant, on lui fait réciter sans fin les prénoms de ses petits-enfants. Elle oublie les derniers nés, puis les autres. Fermera-t-elle un jour la porte à son mari, angoissant inconnu dans les ténèbres de son mal ?
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Elle dégainait son violon sur une scène de verdure, elle courait les pelouses de notes et accrochait des soupirs aux branches basses. (p.106)
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Videos de Valentine de Le Court (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Valentine de Le Court
Rencontre avec Valentine de le Court qui nous parle de son livre : "A vendre ou à louer" paru aux éditions Mols.
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