Comment faire, à treize ans, pour se remettre de la mort de sa soeur ?
Marie le Cuziat, dans
Un Printemps, nous raconte une saison dans la vie d'Angèle.
Impossible pour Angèle de taire son chagrin. Un chagrin tel qu'elle ne peut même pas pleurer. Pour surmonter l'absence d'Elise, l'ado choisit de s'exprimer dans un journal intime d'un genre un peu particulier. Elle complète chaque page d'un agenda pris dans dans le bureau de son père. Tout au long du printemps, en prenant quelquefois à témoin le saint ou la sainte du jour, elle nous raconte en quelques lignes, quelques phrases ou quelques pages, toute son histoire. Quelquefois, elle n'écrit rien parce qu'il n'y a rien à écrire....
Et c'est ainsi qu'Angèle met en scène Elise, leur famille, sa meilleure amie Charlotte, sa psychologue surnommée Mme Machin (parce qu'Angèle ne doit pas la nommer, elle est tenue au secret professionnel dans son journal intime).
Les jours du printemps défilent. Angèle donne un titre à chacun des mois de printemps : Giboulées de Mars, Pluie d'avril, Rosée de mai, jusqu'au Soleil de juin. Un titre qui s'accorde bien à ses émotions. le 27 avril, jour de la sainte Zita, elle finit par pouvoir pleurer, mettre son chagrin en larmes. A partir du mois de juin, elle rajoute chaque jour "Elise" avant de commencer à écrire. Au fil des pages, on sent qu'Angèle va mieux. Alors que le printemps se termine, Angèle fait son deuil, un été s'annonce, signe de renouveau, mais pas d'oubli pour autant."Je pense que les gens qui nous sauvent restent pour toujours en nous", dit Angèle en parlant de sa psychologue. Et ceux que l'on aime y restent aussi.
J'ai beaucoup aimé lire le roman jeunesse de Marie le Cuziat, ce journal intime d'une ado qui apprend trop tôt à vivre avec une absente, et part retrouver les autres et la vie qui continue. Quelques mois de sa vie qui auront compté pour elle plus que double ou triple.
Une héroïne sympathique, un message optimiste dans lequel pointent quelques perles d'humour, et de la poésie. Car, comme ajoute Angèle, "Mettre un peu de poésie dans les vies, ça ne peut faire que du bien à tout le monde". A noter : c'est bien l'agenda vert d'Angèle que nous tenons entre les mains. Sur sa couverture verte on remarque un nuage et un soleil, et le titre "
UN PRINTEMPS", comme imprimé en majuscules sur une page, puis déchiré, semble collé par de petits morceaux de tape coloré. Un signet jaune complète l'ensemble et c'est une belle idée.
Je remercie Babelio et les éditions Milan de m'avoir adressé
Un printemps, de Marie le Cuziat, dans le cadre de Masse Critique.