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3,88

sur 820 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"Carmilla est l'un des premiers ouvrages qui, dans le cadre de l'Angleterre puritaine et victorienne du XIXe, ose traiter de l'homosexualité féminine, avec la trouble relation entre Carmilla, la brune voluptueuse, et Laura, la blonde effarouchée. Une grande sensualité se dégage de ce récit où tout n'est que suggestion. L'érotisme se mêle à la monstruosité (l'édition américaine de 1975 présentait Carmilla comme un roman « pervers »)."

Ceci est un extrait du préambule, très instructif sans être ennuyeux.

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Après avoir fini la lecture de Dracula, il est venu à ma connaissance que 26 ans plus tôt, un autre Irlandais avait écrit une histoire de vampire. Une femme, cette fois, et je le notai illico.

Laura vit avec son père dans un immense château médiéval comme on les aime, élevée par une fidèle nourrice, sa mère étant décédée peu après sa naissance.

Une poignée de domestiques y résident à demeure, mais vu l'immensité du domaine, l'enfant se sent parfois seule.

Les plus proches voisins sont tous à des dizaines de kilomètres à la ronde, derrière les immenses forêts qui entourent le domaine.

À 6 ans, Laura reçoit ce qu'elle qualifie d'étrange visite d'une fille magnifique qui la prend dans ses bras et lui fait une étrange morsure au cou.

Entre-temps, son père avait invité un ami et sa pupille à séjourner chez eux, à la grande joie de l'enfant, mais la nièce en question meurt subitement...

J'ai beaucoup aimé ce court roman.
Le style désuet m'a embarquée. L'auteur manie très habilement la plume.

Ambiance gothique, de l'amour comme s'il en pleuvait, des palpitations...

Tout ça pour la modique somme de 0 euro, l'oeuvre étant tombée dans le domaine public.

Je me suis régalée. À votre tour.
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Château isolé, forêt sombre et mystérieuse, paysages brumeux, héroïne pure et naïve… Tous les ingrédients du roman gothique sont là et si le lecteur d'aujourd'hui connait la recette et ne sera donc pas surpris, « Carmilla » reste un petit bijou du genre et procure un immense plaisir de lecture.

Je peux sans peine imaginer que le lecteur de 1872 pouvait trouver ce récit angoissant et être surpris par son intrigue. Bram Stoker n'avait pas encore publié son « Dracula » qui allait apporter une consécration définitive à la figure du vampire. Lorsqu'on découvre « Carmilla » aujourd'hui, il n'en est pas de même. La figure du vampire a été surexploitée, que ce soit dans la littérature, au cinéma ou à la télévision, parfois pour le meilleur, le plus souvent pour le pire. On est maintenant très habitués à tous les motifs récurrents à ces histoires. le roman de le Fanu ne provoque donc pas aujourd'hui le même effroi et dès le début du récit on devine les tenants et les aboutissants.
Malgré tout, le plaisir de lecture est bel et bien là. L'intrigue, si elle ne surprend pas, est parfaitement menée. J'ai aimé la belle simplicité de l'intrigue, son côté direct qui lui donne un peu l'aspect d'un conte pour adultes.
L'auteur sait instaurer une ambiance gothique très séduisante. Les amateurs de ce registre seront comblés. de plus, le récit distille une sensualité très troublante. Cette évocation à demi-mots d'un désir lesbien est assez piquante. La relation fusionnelle des deux jeunes filles, à la fois passionnée et macabre, a un côté fascinant.

J'ai énormément apprécié cette lecture que j'ai trouvée poétique, magnétique, en un mot ensorcelante. J'ai été séduite par la plume et le talent de conteur de le Fanu et j'ai bien envie de lire d'autres oeuvres de cet auteur.

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Ça y'est je suis enfin passée au numérique. Moi qui me disais toujours contre, j'ai succombé à la tentation et me suis offerte une liseuse Sony.
Carmilla est un des premiers romans que j'ai téléchargé et le premier que j'ai lu sur ma tablette.

Et j'ai été conquise déjà rien qu'avec l'ambiance. Ce château isolé du monde à quelque chose de vraiment envoûtant.
Et puis très vite des phénomènes surnaturels surviennent.

La narratrice, Laura est une jeune fille à laquelle on s'attache très vite. Elle se confie à nous sous la forme d'un journal et parle à la première personne, ce qui fait qu'on se sent très proche d'elle.

Carmilla quand à elle est un personnage étrange car on l'a connait peu. Elle ne se livre que très peu se qui l'a rend fascinante.

Ce livre est un classique, publié pour la première fois en 1872 et pourtant le texte n'a absolument pas pris une ride. Il se lit très facilement, l'écriture est très fluide et j'ai été charmé par les descriptions des paysages qui entourent le château. Il y avait quelque chose de très poétique dans la description des lieux et l'auteur y glissait juste assez de détails pour que l'on s'imagine parfaitement le décor.

La relation entre Laura et Carmilla est vraiment très sensuelle. Jamais l'auteur ne dit clairement les choses mais laisse supposer beaucoup. Laura est clairement fascinée par sa nouvelle amie, elle nous l'a décrit comme étant d'une grande beauté et passe beaucoup de temps avec elle. Est-ce uniquement de l'amitié ou un amour interdit? C'est aux lecteurs de le deviner, car rien n'est dit. En tout cas cette relation est intrigante et ne fait que renforcer le suspense prenant de l'intrigue.

Une vrai belle découverte que je recommande à tous les amateurs de vampires mais pas seulement.
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Cette histoire de vampires du XIXe siècle, écrite 20 ans avant “Dracula” de Bram Stoker ou “Le Château des Carpathes” de Jules Vernes, est un court roman qui m'a vraiment séduit. L'écriture est simple, facile à lire mais soignée, avec des descriptions minutieuses et délicates ne s'éternisant pas. On est dans une ambiance romanesque, éthérée et sombre. J'ai lu que ce roman est une référence pour le mouvement gothique actuel, on comprend vite pourquoi. Outre la présence du romantisme morbide, servi par une narration bien rythmée, intense et parfois poétique, ce qui m'a le plus étonné, c'est cette tendance évidente à rapprocher le vampirisme de l'homosexualité féminine. Ce roman est très sensuel, d'un érotisme très marqué tout en restant très pudique, même au niveau des sentiments, c'est subtilement maitrisé, l'équilibre est parfait. L'auteur voit-il l'homosexualité féminine comme un signe du démon, ça reste une interprétation hasardeuse que je ne prononcerais que du bout des lèvres, mais vraiment, cette sensualité délicate est ce qui donne à ce roman toute sa force et son intensité, et provoque une certaine fascination, j'ai été aussi surpris par son étonnante modernité. Ce court roman (on dirait aujourd'hui Novella) est vraiment une belle découverte.
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Un roman délicieusement sulfureux. Quoi de plus voluptueux que d'être dévorée d'amour.
Je suis tentée de penser que la narratrice, Laura, principale protagoniste, s'oublie – d'ailleurs son prénom nous est révélé par quelqu'un d'autre alors que le récit est déjà bien engagé. Adolescente elle rencontre Carmilla. A l'exception du U, toutes les lettres de Laura sont contenues dans Carmilla. le U de l'union recherchée. J'ai eu l'impression que Carmilla était la partie immergée de Laura, cette partie d'elle-même qu'elle voulait connaître mais sans l'oser. Carmilla aspirant la vie de Laura pour l'emmener dans son univers où la mort et la sexualité sont liées. Roman troublant. La première partie presque tous les personnages sont féminins, avec beaucoup de questions, de magie, de rêves. Dans la seconde, le masculin revient en force et apporte des réponses salvatrices. In fine, je ne sais pas si Laura survivra à cet amour vampirique, à ce qui la compose et peut-être même avant sa naissance, n'y avait-il pas un lien familial qui les unissait déjà, bien avant ? Tous ces petits indices me font penser qu'au fond il y a un seul et unique personnage et je trouve ce livre de Sheridan le Fanu très complexe. Après une lecture, quand je reste avec autant de questions sans réponses fermes et définitives, voire des questions qui en appellent d'autres, je suis ravie.
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Gros, gros coup de coeur pour ce court roman gothique de Joseph Sheridan le Fanu. L'auteur nous ramène aux origines du mythe du vampire, qui redevient une créature dangereuse malgré la séduction et la fascination qu'elle exerce sur les mortels.
L'ambiance et le décor dans lequel nous sommes plongés dès le début du roman donne déjà le ton du récit : le château est isolé, ses habitants sont en quelque sorte livrés à eux-mêmes. Les lieux, sans être lugubres, se prêtent bien à la rencontre avec un vampire et l'on n'est peu étonné de ce qui suit, de la rencontre mystérieuse entre les deux jeunes héroïnes de Sheridan le Fanu.

Carmilla est paru pour la première fois en 1872, sous forme de nouvelle insérée dans l'ouvrage In a Glass Darkly (Les Créatures du miroir en français). Pourtant, si le terme « classique » vient tout de suite à l'esprit en lisant Carmilla, cela ne doit pas effrayer les récalcitrants du style 19ème : le texte est étonnant de modernité. de nombreux détails sont donnés dans le récit, bien entendu, Joseph Sheridan le Fanu prenant le temps de nous présenter ses différents personnages et les lieux dans lesquels ils vivent où évoluent. Mais malgré ces passages descriptifs, il est impossible de s'ennuyer en lisant Carmilla. Comme le précise les éditions du Livre de Poche dans leur résumé, ce roman est envoûtant. Pas seulement à cause du récit en lui-même (une histoire de vampire, c'est quand même toujours passionnant) mais aussi grâce à la qualité de la plume de Joseph Sheridan le Fanu. Excellent conteur, il nous emporte dans une autre époque et un autre monde et c'est presque un choc, une fois le livre refermé (et cela va vite car le récit est – malheureusement trop – court), de retrouver le XXIème siècle.

Un autre élément frappant de ce récit, en dehors de la présence d'un vampire (un vrai, pas un qui brille au soleil comme dans Twilight), c'est la relation entre Laura et Carmilla. Leur amitié semble plus d'une fois près de déborder vers quelque chose de bien plus sérieux (relation homosexuelle ?) ; peut-être pour renforcer cette impression de séduction du vampire : la victime, innocente et surtout inconsciente du danger, se sentant irrémédiablement attirée par cette créature qui, lentement, la vide de son sang. L'auteur ne donne aucun indice quant à la relation entre les deux jeunes filles, chacun peut donc se faire sa propre idée à ce sujet.
Carmilla n'a réellement que des qualités. Roman gothique à l'ambiance sombre et inquiétante, « vrai » vampire, un peu d'action (surtout en fin de récit), du mystère, de la sensualité. C'est un excellent classique qu'il ne faut pas hésiter à découvrir.
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Ce recueil de nouvelles contient: Carmilla, Thé Vert, le Familier et Mr Justice Harbottle. La traduction est faite par Elisabeth Gille et Alain Dorémieux.

Je me suis arrêtée sur une nouvelle que je ne connaissais pas et dont le titre m'intriguait: Thé Vert.

Thé vert dépeint les malheurs du révérend Jennings, qui est poursuivi, sans aucune raison apparente, par un mauvais esprit, un singe noir. Pour son malheur, personne d'autre ne voit la présence terrible qui le hante, et surtout pas le docteur Hesselius, à qui il se confie. Ce dernier pense que Jennings abuse du thé, ce qui serait une explication qui se veut rationnelle et, somme toute, rassurante pour lui. La fin sera surprenante mais je ne peux en dire plus pour ne rien dévoiler.

Bizarrement, et bien que l'histoire soit radicalement différente, cette nouvelle m'a fait penser au Horla de Maupassant. On retrouve les angoisses d'un homme tourmenté. Si, dans Maupassant, la folie semble être au coeur de ce tourment, dans Thé Vert, on pourra y voir quelque chose en rapport avec la religion. Ce singe noir ne représenterait-il pas le diable ou les vices ? La narration, l'invisibilité, la domination du « spectre » sont communes aux deux auteurs. Bref, les éléments fantastiques les rapprochent.

Le style n'a pas vieilli. La lecture en est plutôt agréable. Je vous conseille cette nouvelle qui vous permettra d'admirer le style de ce maître du fantastique.
Lien : http://livresetmanuscrits.e-..
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Une jeune fille si pure et naïve vivant seule avec son père et quelques domestiques, une vaste demeure isolée des lieues à la ronde, une tradition hospitalière infaillible, une jeune femme mystérieuse en détresse, une maladie mortelle inconnue, de la sensualité naissante, une beauté immortelle, une pointe d'érotisme et d'homosexualité feminine, Eros et Thanatos.
Ce roman gothique, fantastique, réunit tous les ingrédients pour faire une oeuvre fondatrice en peu de pages. Les fondements du mythe du vampire sont là, de la chasse aux vampires aussi, avec une maîtrise tout en retenu et un art de l'ellipse. Un court roman d'une grande modernité pour le 19eme siècle et d'une lecture toujours aussi plaisante au 21eme.
Sortir des classiques de sa PAL ça a du bon, du très bon même.
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Ce classique conte de vampire est simple, dépouillé, avec un air un peu vieillot qui contribue à son charme. C'est court, original pour l'époque, avec des personnages bien campés, juste ce qu'il faut de nébulosité. J'ai bien aimé également cette écriture fluide, sans effets de toge, qui créé une ambiance éthérée, parfaitement adaptée au genre. Il faut cependant aborder ce petit livre en tenant compte de l'époque où il a été écrit sans donc s'attendre aux multiples subtilités qui ont ornementé par la suite les écrits vampiriques. Mais pour s'abreuver à la source, c'est délectable . . .
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Publié pour la première fois en 1872, la nouvelle traduction de Carmilla par Tendance Négative est présentée dans un véritable petit bijou d'objet-livre aussi sensuel dans la forme que dans le fond. Tranche rouge sang, une gorge féminine esquissée en couverture, et deux petits trous en guise de morsure transperçant l'ensemble du livre, jusqu'aux fines goutelettes de sang parsemant certaines des pages les plus charnelles du roman... un véritable plaisir à déguster jusqu'à la lie !
Vingt ans avant le Dracula de Bram Stocker, Sheridan le Fanu fait office de précurseur du vampirisme littéraire.
Laura, la narratrice, est une jeune femme plutôt naïve et charmante, orpheline de mère, dont l'enfance est troublée par d'étranges cauchemars ; elle vit avec son père et quelques servants dans un château reculé de Styrie. A la suite d'un improbable accident de la route, elle accueille chez elle puis se lie d'amitié avec Carmilla, une femme mystérieuse et langoureuse. Sheridan le Fanu joue de l'ambiguïté de cette relation dans un style extrêmement sensuel et toujours allusif, faisant de Carmilla une référence littéraire en matière d'amour saphique.
Ce roman gothique n'a pas pris une ride en ce qu'il fixe certains codes de la littérature fantastique vampirique et le travail réalisé par Tendance Négative contribue à restituer toute sa modernité érotique.
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