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Critique de karenbzh


Yves LE FEBVRE, juge de profession, est un romancier français né le 24 décembre 1874 à Morlaix et décédé le 21 janvier 1959 à Nantes. Libre penseur socialiste, puis radical-socialiste à partir de 1911, il anime la revue La Pensée Bretonne (association philosophique, littéraire, artistique et scientifique) de 1913 à 1925. Humaniste, il crée une fondation pour la protection de l'enfance à Amiens en 1935 : aujourd'hui « l'Association Yves le Febvre ». La Terre des Prêtres est considérée comme son oeuvre majeure.

La Terre des Prêtres parait en octobre 1924 et vaut à Yves LE FEBVRE et à son éditeur un « procès d'Eglise » intenté par 22 prêtres bretons les accusant de diffamation et leur réclamant 200 000 francs de dommages-intérêts. Les plaignants sont déboutés pour ce chef d'accusation mais Yves LE FEBVRE et Pierre GUEGUEN, gérant de la Pensée Bretonne, sont malgré tout condamnés à verser 1 franc symbolique chacun pour l'article « La Bretagne tragique » pour lequel la diffamation est retenue : « Parce que le péché de la chair est sacerdotalement la règle en Bretagne, en dépit de tous les voeux et de toutes les mortifications ».

Dans La Terre des Prêtres, Yves LE FEBVRE livre un drame réaliste, esquissant les moeurs paysannes du pays Léon à cette époque. Il y condamne l'emprise de l'Eglise sur de pauvres et faibles âmes trop souvent ignorantes, dans un pays Léon resté à l'esprit moyenâgeux et superstitieux, où les prêtres perçoivent encore la dîme et où la danse est prohibée. Il utilise sa plume pour dénoncer le fanatisme religieux et revendique son droit d'écrivain d'exprimer sa pensée librement.

Dans ce roman, on assiste à la chute vertigineuse d'une famille de Julots, riches paysans dévots, à laquelle tout a toujours souri. Leur vie entière est rythmée par l'Eglise à laquelle ils ont donné avec bonheur leur seul fils, Yves-Marie. A la découverte de la grossesse de Mac'harit, leur fille cadette, qui a commis le péché de la chair avec un prêtre, l'opprobre est jeté sur cette famille chanceuse et enviée : lourd déshonneur pour le père, douleur au plus profond de ses entrailles pour la mère. On demande conseil à Yves-Marie, prêtre avant d'être frère. Avec le recteur de la paroisse, il arrange un mariage précipité avec Lomic Floch, le domestique de la ferme, un être sournois, ivrogne et violent. L'Eglise ne doit surtout pas être souillée par la faute de Mac'harit, qu'elle se doit d'expier, fût-ce au sacrifice de sa vie. Le docteur Moreau, médecin de la paroisse et catholique libéral, pressentant le drame et sentant rôder la mort dans cette maison, tente d'intervenir mais reste impuissant face à cette folie dictée par la religion. le dénouement, tragique, inattendu, permet de laver l'Eglise de tout soupçon.
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