Chroniques Outremers, tome 3 : Métisse

Une ambiance graphique et une intrigue qui n'est pas sans rappeler certains récits exotiques de Corto Maltese avec en prime un personnage principal dont la figure rappelle celle d'Henry Monfreid. D'ailleurs certaines rééditions récentes de livres d'Henry Monfreid ont utilisé en illustrations de dessins d'Hugo Pratt et dans Les Ethiopiques Corto Maltese rencontre ce dernier. Comme Henry Monfreid, le personnage principal de ce troisième tome d'Outremers Liro Tana est un trafiquant d'armes. Toutefois Liro Tana après avoir navigué dans le premier volume en Méditerranée, pour le second dans l'Océan atlantique, remonte un fleuve mexicain. Il retrouve une jeune personne qui lui est chère, gage que son rapport avec les indiens d'Amazonie est profond ce qui explique la présence d'un indien attaché à la personne de ce capitaine. Les armes doivent arriver aux mains des révolutionnaires mexicains et le chef zapatiste au bord du bateau est peu sympathique. Une série très agréable tant par les illustrations que l'intrigue qui se situe au milieu de la période de la Première Guerre mondiale.

Il est rare de trouver un charme égal aux trois tomes d'une trilogie, il y a parfois une petite faiblesse dans le deuxième, ou bien une chute décevante à la fin. Non, là, tout est parfait : l'intrigue prend une nouvelle tournure avec une délicate navigation fluviale, tandis que le personnage de Liro Tana acquiert une émouvante profondeur.
Je quitte avec regret le bateau et son équipage. de la première à la dernière page j'ai aimé cette trilogie, avec le tout petit bémol des scènes violentes qui s'éternisent un peu trop (à mon goût), dans chacun des albums.
Challenge Bande dessinée 2022