Donc, j'étais en manque d'auteurs belges. Après avoir lu et commenté ici même «
La leçon de chant », de
François Emmanuel, je me suis tourné vers
Ariane le Fort, que je n'avais plus lue depuis plus de 10 ans. « L'eau froide efface les rêves » date de 1989; c'était son premier roman.
Comme pour «
La leçon de chant », ce livre retiendra l'attention pour l'analyse de ses personnages.
Après quelques années de relation, Martin n'aime plus Marie. On ne dira pas qu'il s'est mis à éprouver pour elle des sentiments négatifs. Tout simplement, il n'éprouve plus pour elle des sentiments positifs. Son amour est tari, comme cela arrive dans bien des couples. Il annonce donc à Marie qu'il veut mettre fin à leur relation. Mais Marie ne veut rien entendre, elle n'y croit pas. Relation déséquilibrée et sans harmonie, en d'autres mots. Tout le contraire de ce que Martin commence à vivre avec Ora, avec laquelle « tout est si facile ».
Oui mais Marie s'accroche. Et même si les mots de Martin témoignent de sa volonté de rompre, il n'en est pas de même de ses gestes. Peut-être parce que, même s'il n'aime plus Marie, il ne veut tout de même pas lui faire de mal. Certes, l'intention est bonne, mais je dirais tout de même qu'en un sens, il lui manque de respect en n'ayant pas le courage d'assumer sa décision. Quoi qu'il en soit,
Ariane le Fort dépeint ainsi une situation qui se rencontre malheureusement dans la vraie vie, finissant parfois dans les faits divers.
Beau récit, assurément !
Sauf la fin. Je ne la dévoilerai pas, bien entendu, mais je dirais que l'auteure a choisi une voie assez facile de régler le problème. J'aurais encore préféré qu'elle laisse la fin ouverte à l'imagination du lecteur.
C'était un premier roman. Je vous recommande l'auteure. J'avais préféré « Rassurez-vous, tout le monde a peur ».