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EAN : 9782221200223
432 pages
Robert Laffont (22/08/2019)
3.48/5   20 notes
Résumé :
Au-dessus d’une petite île de la Méditerranée, un hélicoptère survole un château en flammes. À son bord, un « enquêteur d’assurances » lancé sur la piste d’un écrivain passé de mode et néanmoins recherché : Olivier Ravanec. Sa disparition est d’autant plus troublante qu’elle survient quelques mois à peine après celle de sa compagne, l’éditrice Dominique Bremmer.
« Une histoire d’amour, avait dit un jour Ravanec, c’est trois personnes minimum. » Songeait-il e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Patience sera le maître- mot pour trouver cette " île introuvable " , titre du dernier roman du remarquable Jean le Gall . Un titre aussi mystérieux , du reste , que l'intrigue qui constitue la " moelle " de cet ouvrage bien difficile , pour moi en tout cas , de commenter .Les personnages marquants sont au nombre de trois . Il y a tout d'abord Olivier Ravanec qui , après l'écriture d'un ouvrage reconnu, se retrouve en mal de créativité, d'imagination au point que ses neuf romans suivants n'ont suscité que bien peu de ferveur . Un bon " anti - héros ", en quelque sorte , évoluant malgré lui , dans une société en effervescence. Malaise . Ensuite , il y a la magnifique Dominique Bremmer , son éditrice à la forte personnalité , compagne de Vincent Zaid , roi de la nuit , fortuné , dont les soirées sont les plus prisées du Tout - Paris .
Ça , ce sont les belles années 80 , aux dires des personnages dont l'aura et donc la notoriété vont peu à peu s'étioler avec le développement du rôle de l'argent et du " seul " profit....
Fil rouge du roman , la littérature, son déclin qualitatif dans l'abrutissement d'une Civilisation à bout de souffle et en fin de cycle.
Un roman indescriptible qui ne m'a jamais lassé même si j'ai eu l'impression de naviguer un peu " en dehors de ma zone de confort ".C' est un livre sociétal , politique , philosophique , dont on ne peut que saluer la portée tant il donne à réfléchir.
J'ajoute qu'il est très bien écrit, les jeux de mots sont succulents , l'auteur aimant jouer avec la langue française. Il est bien documenté , érudit , donne de bons coups de griffes aux uns et aux autres et l'humour qui marque de nombreux passages est d'une extraordinaire finesse .
Je ne connais pas l'avenir de cet ouvrage mais , pour moi , c'est une belle découverte.
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Olivier Ravanec a tout pour devenir un écrivain célèbre. Une enfance morose dans le Sud de la France entre une mère qui affole tous les mâles de la région et un père, triste petit proviseur de collège et diariste méconnu. Puis leur mort tragique et prématurée alors que le jeune Olivier n' à pas quinze ans. Une maladie pulmonaire décelée dès son plus jeune âge tout comme Proust, Camus ou Barthes, faible de la poitrine eux aussi.

Un premier roman salué par la critique alors qu'il fête tout juste ses vingt printemps. Et puis le tourbillon des années quatre-vingt, un ami milliardaire et une maîtresse éditrice chez Gallimard.

Mais alors pourquoi diable Olivier Ravanec n' est il pas devenu un écrivain riche et célèbre?

Dans ce roman germanopratin malin, érudit et surtout à tiroirs, Jean le Gall embrasse trente cinq années de vie mondaine, politique et culturelle française.

Le Gall nous livre un roman fort sympathique, un peu écrivain chic entre rive droite/rive gauche ( NDLR : Jean le Gall dirige les excellentes éditions Séguier, est ce que cela aurait par hasard un rapport avec le fait que le dit roman figure sur la liste des finalistes du prix de Flore.?.)
Trente cinq années de littérature parisienne au grand écart surprenant de Jack Thieuloy, écrivain sulfureux et cannibale, à Michel Houellbecq, écrivain dépressif et jamais au mieux de sa forme.

"L' île introuvable" est un roman intelligent, drôle et très écrit, avec un petit côté "j'aaadore la littérature"....mais c' est aussi et surtout une lettre d' amour enflammée à cette maîtresse exigeante qu' est la littérature.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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*** Chronique de la rentrée 2019 # 3 ***

« L'île introuvable », une surprise ! Merci à lecteur.com et aux explorateurs de la rentrée... J'en termine la lecture, ferme le livre, le dépose sur la table. Je le regarde et me contemple : trempé, éclaboussé de la tête aux pieds par des évocations, des anecdotes, des critiques à l'égard d'écrivains et de leurs écrits. J'émerge d'un bain de littérature, à tout le moins d'une douche de critiques littéraires. Je ne m'y attendais pas ! Je laisse dégouliner, je respire, reprends souffle et je tâche de me faire une opinion. Qu'ai-je bien pu trouver à cette île introuvable ?

La fragrance qui colle à la peau, le musc qui imprègne mes doigts après avoir tourné chaque page de ce récit romanesque est un subtil mélange des traces laissées par des ‘huiles littéraires' s'étant un jour crues essentielles : Balzac, Cohen, D'Ormesson, Dumas, Houellebecq, Hugo, Sulitzer, pour ne citer qu'eux, de mémoire mais dans l'ordre alphabétique, et par un auteur original, Jean le Gall, atypique dans le traitement de son sujet.

En effet, « L'île introuvable » est avant tout un roman littéraire. Un roman ‘genèse' qui expose les affres et tourments d'un ‘écrivant' rêvant de devenir écrivain et d'être publié, lu, encensé par les lèvres du tout Paris. Ce qui apporte de l'originalité dans le traitement du sujet, somme toute assez commun, c'est la prise pour cibles de toutes ces huiles dans le chef d'Olivier RAVANEC, anti-héros, auteur en quête d'imagination qui voudrait jouer dans la cour des grands et qui sue toute sa rancoeur de ne pas l'être. Il n'a trouvé pour se sentir un peu moins mal que l'idée de prendre plaisir à déprécier tous les capitaines aux longs cours de la littérature qui ont jeté l'encre bien plus loin que lui. Ce roman est donc une histoire de jalousie !

Mais c'est aussi un roman d'amour et de jalousie ! Une histoire teintée de passions confirmant l'adage : ‘l'amour commence à trois !' Car Ravanec ancre sa vie dans un amour décalé pour Dominique Bremmer, cadre des Editions Gallimard, alors que l'amour en date est un autre, celui qu'elle porte à Vincent Zaid. Tandis qu'elle excelle dans l'art de plaire et déplaire, toujours occupée à se montrer trop vraie sans jamais être vraiment de son temps, lui se vit tout à la fois criminel, mafieux, impresario de génie, noceur, amoureux transi, violent et assoiffé de vengeance. Et, bien sûr, ce roman d'amour sera donc aussi un roman de jalousie qui ne sera pas que littéraire, et pourra virer à la vengeance.

Enfin, « L'île introuvable » est peut-être avant tout le roman de la désillusion. Zaid, Bremmer et Ravanec n'ont jamais imaginé devoir s'adapter au temps d'après. le monde leur appartenait, déjà ou en promesse ! Comme du sable, il a fui entre leurs doigts. Les certitudes d'hier sont devenues inadaptées, celle de demain pas encore inventées. Comment se sentir de nouveau appelé à vivre après avoir brûlé une jeunesse pensée éternelle? Vivre une telle métamorphose tiendrait du miracle… Mais, il en est, dit-on, capables de faire renaître des Phénix de leurs cendres… Mais là, silence ! Je ne dirai rien de plus à propos de l'histoire. A chacun de larguer les amarres, cap sur l'île…

Quant à l'écriture, j'ai aimé chez Jean le Gall l'art de bâtir un roman qui se façonne à travers le temps, les époques, les priorités d'alors et les ambitions de toujours. Il utilise beaucoup, mais de manière efficace, la mise sous tension d'idées proches dont la juxtaposition inattendue fixe le cadre, les personnages, leurs idées. Ex : « Dans les campagnes, les coqs se répondent. En ville ce sont les voitures. » ou « Je veux faire un roman romanesque ou le sujet serait la littérature. […] ou tout ce qui est proscrit dans les recettes habituelles serait autorisés : l'humour, la digression, le commentaire du commentaire, le mélange des genres […] et même la politique. Un roman total, totalement emmêlé. »

Incontestablement, il a le sens de la formule et bien qu'il fasse dire à Ravanec : « C'est curieux: mes idées semblent appartenir à tous et mes sentiments ne tenir qu'à moi », le lecteur se prendra plus d'une fois à partager les sentiments des personnages sans nécessairement faire siennes leurs idées. A travers son écriture, Jean le Gall lève le voile sur la vie de tout écrivain en butte avec ses points de vue, d'interrogation ou d'exclamation qui assènent des vérités aussi irréfutables que les contrevérités qui leur donnent corps. le roman touche alors à plus grand, plus large que lui, le roman se fait invitation !

Permettre au lecteur de croire l'histoire, d'accepter le romanesque de cette île qui concentre des personnages pleins de curiosités ! Et tant pis si l'on perd parfois le fil du récit, noyé de digressions telle la représentation du système planétaire des grands noms de la littérature (digressif mais superbe travail, repris aux pages 242-243). L'auteur se connait amateur de ces chemins de traverse, de digressions. Et s'oblige à ponctuer son récit d'une voix off rassurante : ‘On se rappellera que Ravanec…' Surfant sur ces ruptures de rythme, le lecteur pourra méditer sur le fait que toujours, face au temps qui passe, les modes se façonnent, s'estompent et s'effacent. Au-delà ou à cause de cette « île introuvable », le lecteur prendra davantage conscience de ce temps qui passe.

Puisse-t-il avoir envie de reprendre en main le sien et de s'immerger, une fois encore, dans ce que les écrivains ont à nous conter.
Lien : https://www.lecteurs.com/liv..
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L'île introuvable Jean le Gall Rober Laffont août 2019
#LîleIntrouvable #NetGalleyFrance

"Dites-moi plutôt ce qui distingue ce roman, ce qu'il apporte à la littérature.
-Ah! la littérature.
-Oui?
-La littérature... Mais la littérature, ma chère."
C'est sur ces mots que s'achève ce roman surprenant, inclassable, fascinant, où le lecteur doit chercher son chemin, se perdre, se retrouver pour au final s'extasier!
Un chemin qui le mène des années 80 à nos jours, des années du nouveau roman à celles de l'auto-fiction. Pour le guider trois personnages aussi différents que possible, Vincent Zaid riche à millions, amateur de fêtes et de femmes, Dominique Bremmer la bourgeoise intellectuelle éditrice de métier et de coeur,Olivier Ravalec le journaliste écrivaillon de peu de talent en quête d'inspiration et de quelques francs.....
Je découvre ici le talent de Jean le Gall. Après un début un peu difficile où je me suis sentie perdue, j'ai trouvé mes repères. Un texte brillant, intelligent servi par une très belle écriture ne peut que combler le lecteur exigeant que vous êtes.
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Veuillez suivre le fil rouge de cette lecture, que dis-je ? Veuillez plutôt d'abord trouver le fil rouge, avant de pouvoir le suivre...
Mais quel chemin prendre avec cette lecture ? Et où aller? Eh bien regardez donc le titre! N'est-ce pas suffisamment clair?
Mon dieu, quel bouquin atypique, quelle lecture remplie de digressions je n'ai jamais rien lu de tel...
Un écrivain cherchant à écrire le livre parfait, une éditrice bcbg, séductrice hors pair et pour fermer le trio, son amant le richissime, producteur de musique mafieux à souhait nous emmènent sur 35 ans de récapitulatif de la vie de société dans les années 80.
Croyez-moi, dès le départ on ne sait pas où veut bien nous mener l'auteur, mais on y va, et vous ne serez pas déçu...
Enfin, une lecture assez longue mais tout de même originale mais vraiment trop sociétale.
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critiques presse (1)
LeFigaro
27 septembre 2019
Plein de fantaisie et de rebondissements, ce roman sonde les reins d’une époque sans cœur. Subtil et piquant.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Mon petit Ravanec...Cinq ans, je crois, que tu t' appliques à devenir écrivain. Pour cela tu es devenu journaliste. Les éditeurs ne publient plus que ça: des journalistes. Ils publient des carnets d'adresses; pour être sûrs que les livres de leur maison seront ensuite encensés par les mêmes journalistes. Il te manque encore d' être un "beau parleur" et de pouvoir passer chez ce caissier de Pivot. Il te manque d' être célèbre, mais attention, Il faut fournir une certaine dose de bêtise et de vulgarité pour être célèbre de son vivant. Il te manque de ne pas écrire tes livres et d' être un parfait négrier. À quoi bon les écrire, tes livres ni faits ni à faire?"
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Chez les pessimistes radicaux, il y a cette conviction que la vie est mauvaise et qu’il est inutile de s’en émouvoir ; mais, parfois, les pessimistes n’en peuvent plus, c’est-à-dire que le pessimisme les pousse à ne plus croire au pessimisme, le pessimisme, c’est un scepticisme qui a tourné, et les pessimistes haïssant les croyances jusqu’à la seule qui les concerne, se maudissant avec le reste, ils flanchent, ils sombrent : ils s’abandonnent à l’optimisme.
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Vais te dire : le pire défaut de ce genre d’auteur, c’est son absence inimaginable d’imagination. Comment romancer sans imagination ? ! Lui, il pourrait écrire cent ans que les idées ne viendraient pas. Des dizaines de muses miauleraient au bout de son lit que son esprit demeurerait impuissant. C’est terrible, l’imagination. On ne saurait la mettre dans une tête comme les plumes dans l’oreiller.
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Ce n'est pas l'intrigue mais la singularité des personnages qui fait la force de ce roman.
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Vidéo de Jean Le Gall
Le livre "Georges Sanders, profession fripouille - Mémoires" (bit.ly/3YCLLUh) présenté par Jean le Gall, directeur des Editions Séguier, dans l'émission littéraire "L' heure des Livres" d' Anne Fulda sur CNEWS
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