Voici une agréable manière de faire un voyage dans le temps, dans le
Paris de la fin du second Empire, au milieu de l'effervescence artistique portée par les écrivains, les peintres impressionnistes et la vision architecturale novatrice du Baron Haussmann.
En 1869, Constance Desprez "monte à la capitale" pour tenter de retrouver un fils arraché à la naissance. La jeune provinciale, longtemps séquestrée dans une institution religieuse où sa faute l'a contrainte, apprend peu à peu à faire son chemin, entre les quartiers de
Paris en grand chantier et les faubourgs encore très proches de la campagne, où se côtoient les titis
parisiens, les métiers des Halles, les journalistes et caricaturistes, les cocottes entretenues, les modèles et surtout les dangers des malfrats et resquilleurs.
Bien plus que la narration que j'ai trouvée assez peu crédible ( surtout dans sa chute plutôt surprenante), cette bande dessinée vaut pour le contexte historique, élégamment dessiné et colorisé de teintes douces aquarellées et de sépia. On reconnait l'inspiration de quelques oeuvres picturales majeures dans les planches, pour un clin d'oeil à Monet, Caillebotte... On y voit la truculence de Courbet,
Zola écrire ses Rougon-Macquart, Gambetta électriser les foules aux Folies-Belleville.
En refermant l'album, j'ai été assez peu convainque par l'intérêt de la fiction mais j'ai parcourue avec plaisir ce roman graphique plutôt documentaire.