Tout va trop vite. Sans qu'on s'en aperçoive, la vie nous emporte au seuil de la mort.
Je me suis évadée de ce monde. Plus rien n'existe que mon sujet, ce rocher dur sous mes fesses et moi. Un moi fantomatique. Qui ne perçoit que des sons indistincts. Des formes floues. Mes doigts s'agitent. Mes yeux les suivent. Je m'écarte. Ma tête replonge vers ma feuille. Je souffle. Caresse. Essuie. Souffle de nouveau. Le dessin prend forme. J'émerge de mon absence mentale.
Mes pensées se font brume. S'effilochent tel du coton. Se perdent dans le labyrinthe de mon cerveau. Je ne vois plus que des traits. Des courbes. Des ombres. Des points de lumière. Des coups de crayon sur le papier.