AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de nanek


nanek
21 février 2021
Aout 1914, la ligne de front recule pour les français.
P'tit Louis Glazec est un jeune breton engagé volontaire, fuyant les volontés de son père qui s'oppose à son désir de devenir couturier.
Le voilà rapidement lié d'amitié avec Léon Ollivier, un gars de St Brieuc, qui lui à foi en son histoire d'amour avec sa Suzie et se refuse à croire qu'il est destiné à mourir sur le champ de bataille.
Le premier assaut et p'tit Louis se voit imposée une convalescence douloureuse. Entre honneur et honte, Il doit y retourner au front.
L'élan patriotique est modifié à l'été 1915, déjà la fraternité peut conduire à la cour martiale et les positions militaires se sont figées, la grande faucheuse va faire son oeuvre en Argonne.
Arrive le temps de permissions, l'occasion pour les poilus de se confronter à l'indicible et aux réactions des proches qui ne peuvent se douter et comprendre ce qui se « joue » en première ligne.
Les combats tuent, la maladie condamne aussi. Guerre et sanitaire ne sont pas de bons amis.
De la camaraderie à l'amitié, on veille les uns aux autres. L'incrédulité domine face aux ordres de l'état-major.
La peur viscérale s'installe, seulement apaisée par de brefs repos à l'arrière et l'angoisse de repartir en première ligne.
La gnôle coule autant que le sang pour lutter contre la mort omniprésente, les traumatismes, les terreurs nocturnes. La violence bienveillante des camarades évitant l'entrée dans la folie.
Viens le temps de la détention pour p'tit Louis avec en double peine, le delirium tremens contre lequel il doit lutter jusqu'à ce que le Tocsin résonne et rende à la vie civil une génération sacrifiée.
Désormais étranger à son passé, oublié par sa patrie non reconnaissante, p'tit Louis a changé face aux affres de quatre ans de vie suspendue par un fil.
Louis, surnommé le Taiseux dans sa compagnie s'est perdu à se découvrir être quelqu'un aux yeux de ses copains de tranchés.
L'absurde grande guerre l'avale tout entier. Présumé coupable par son père avant l'enrôlement, rien ne peut empêcher l'aspiration dans l'abîme et le néant.
Yveline le Grand nous sert un poignant roman basé sur des faits historiques et chronologiques. Bel hommage incarné par cette « petite histoire » dans cette dévastatrice broyeuse de vie qu'a été la grande guerre.
Important devoir de mémoire, digne de Genevoix, Remarque, Barbusse, Dorgelès et tant d'autres qui ne seront pas oubliés car les mots restent.
Merci à Babelio et les éditions L'Harmattan pour cette masse critique.
Commenter  J’apprécie          132



Ont apprécié cette critique (13)voir plus




{* *}