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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Journaliste indépendant, Geoffrey le Guilcher se bricole un faux CV pour se faire embaucher comme intérimaire dans un abattoir industriel en Bretagne qui génère un milliard d'euros de chiffre d'affaires annuel en abattant deux millions d'animaux, ce qui représente en moyenne 600 boeufs et 8 500 porcs par jour. Récit.
(...)
Cette immersion de Geoffrey le Guilcher permet de montrer l'inacceptable qui est précisément invisibilisé : mises à mort ratées et souffrance au travail. Lecture sans doute plus vivante qu'un essai sur le même sujet.

Article complet sur le blog.

Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Au début, je pensais que ce livre témoignerait surtout du calvaire des animaux, mais c'est principalement un récit sur les humains qui travaillent dans ces abattoirs.
Et autant les animaux sont maltraités, autant les humains le sont eux aussi ! Il ne fallait pas s'attendre à des miracles non plus... Chaleur intenable, douleurs causées par le travail (non reconnues), drogue et alcoolisme pour faire face à tout ça, la liste est longue. Ces employés ne vivent pas, ils survivent. J'ai fait lire ce livre à quelqu'un qui a travaillé en usine, il m'a confirmé que ça lui a rappelé beaucoup de souvenirs.
La tuerie, l'endroit où l'on tue les animaux, est cachée non seulement du public, mais du reste du personnel. Les vidéos de L214 ont eu un impact public retentissant, donc on se méfie ! On parle un peu des animaux, mais très peu, l'auteur n'ayant eu que peu d'accès à cet endroit.
Je crois que ce livre est très important dans le sens où les personnes qui ne sont pas touchées par la souffrance des animaux (ou qui choisissent de l'ignorer) seront peut-être plus touchées par la souffrance des humains ?...
Juste pour préciser, je serai à la marche pour la fermeture des abattoirs le 17 juin prochain à Paris.
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Les nombreuses vidéos diffusées ces derniers mois par l'association L214 ont permis aux citoyens et consommateurs que nous sommes de découvrir les terribles conditions d'abattage des animaux conduits à l'abattoir, et les actes cruels commis par certains ouvriers chargés de leur abattage.
Le livre de Geoffrey le Guilcher a le mérite de montrer la souffrance des ouvriers de ces abattoirs, de pointer les terribles conditions de travail et la pénibilité imposée par les cadences infernales. Il pointe également le peu de respect de l'ouvrier par la hiérarchie, plus inquiète de la rentabilité de l'usine que du bien-être de ses salariés et des animaux.
Lorsque l'on achète notre viande quotidienne, nous contribuons à ce système basé sur la souffrance animale et sur l'exploitation humaine.
Est ce que cela en vaut vraiment la peine?
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Alors que le scandale de la souffrance animale dans les abattoirs bat son plein, le journaliste indépendant Geoffroy le Guilcher s'intéresse avec Steak Machine aux grands absents des vidéos de l'association L214 - les ouvriers de l'industrie de la viande. Embauché incognito, le Guilcher va assurer plusieurs postes sur la chaîne d'abattage et partager durant quarante jours le quotidien des damnés du steak haché. Réflexion brillante sur les liens entre souffrance animale et violence du travail, Steak Machine est un livre à part, quelque part entre roman et enquête journalistique. Cerise sur le gâteau - c'est la première publication des Editions Goutte d'Or, une jeune maison prometteuse.
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Un livre intéressant qui permet de prendre conscience de la réalité du travail dans un abattoir. L'auteur qui s'est fait embaucher en tant qu'intérimaire nous révèle les cadences infernales, la négation de la souffrance des employés, les douleurs qui apparaissent rapidement et qui ne sont pas reconnues par les employeurs.
Si la souffrance animale est souvent au cœur des débats, cet ouvrage a le mérite de poser la question de la souffrance humaine rarement évoquée et pourtant si présente.
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Reçu dans le cadre de la Masse critique. Merci à Babelio et à Points.

Voici un livre comme je les apprécie. Une enquête en immersion, incarnée (tiens il y a matière à jeu de mots là). le texte est à la première personne, c'est un récit d'une expérience vécue.

Geoffrey le Guilcher, journaliste, s'infiltre dans un abattoir breton (région emblématique de la profession) au prix d'un crâne rasé, d'un faux CV et d'une mise en avant de son deuxième prénom.
L'immersion dans l'abattoir est en fait une plongée dans le quotidien des humains y travaillant. Ces employé.e.s broyé.e.s de la "Steak machine".
L'auteur n'expérimente par son immersion que des prémices de l'impact du métier dans sa chair propre. Ce qu'il gagne avec son travail et ses artifices, c'est la confiance des employés. Et directement ou indirectement, crûment ou en creux, il glane des infos sur l'organisation du travail, sur les conséquences physiques et psychiques pour les employé.e.s ou bien sur l'historique de cet abattoir ou du métier en général.
La méthode de l'infiltration pourra en déranger certain.e.s, mais en ce qui me concerne, cela ne pose aucun problème. Tous les noms sont modifiés, qu'il s'agisse de personnes, de lieux ou d'entreprises.

On alterne entre l'avancée au jour le jour sur la nacelle de la chaine-boeuf, incluant quelques cauchemars fait par l'auteur, et des paragraphes à teneur historique (sur l'histoire des abattoirs de Chicago et leur impact sur le fordisme ou sur des commissions d'enquêtes ou études sur les abattoirs français). Ces différents niveaux d'écriture sont forts plaisants et bien agencés. L'expérience de Geoffrey le Guilcher dans l'abattoir se voit affublée d'un objectif à atteindre, d'une mission finale d'infiltration : voir "la tuerie", ce lieu caché des regards au moyen d'un mur et où la mort est administrée aux bovins. Y parviendra-t-il ?

Je me suis parfois un peu perdu entre des personnages plutôt nombreux rapport au nombre de pages. Mais rien de rédhibitoire.

Au final, une lecture fluide et édifiante.
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Goeffrey le Guilcher nous livre une enquête passionnante et originale sur les abattoirs.
J'ai particulièrement apprécié que les héros de ce livre soient en fait les ouvriers. Avec un titre pareil, on s'attendait plutôt à ce qu'il s'agisse des animaux. Mais attention, il n'est pas question de les oublier ! On comprend simplement que du bon traitement des employés, de la considération qui leur sera accordée dépendra le traitement digne des animaux.
L'abattoir tue. Les animaux bien sûr, mais aussi les hommes qui meurent à petit feu de maladies et TMS qui les cassent physiquement et mentalement.
Steak machine nous raconte donc l'histoire d'hommes, condamnés à l'abattoir, souvent pour longtemps, qui malgré les souffrances, s'estiment pour la plupart chanceux. Chanceux d'avoir décroché le sacrosaint CDI et les "avantages" qui vont avec. On ne peut s'empêcher de se demander à quel prix !
Un ouvrage social et salutaire qui en dit long sur la violence encore réservée aux ouvriers dans le secteur de l'agroalimentaire.
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Qu'est-ce qui se passe dans les abattoirs ? C'est une question que peu de personnes se posent, parce qu'elles n'ont pas forcément envie de le savoir. Pourtant, incité par son éditrice, le journaliste Geoffrey le Guilcher décide d'enquêter sur ces lieux un peu tabous.

Pendant quarante jours, il va s'infiltrer dans un abattoir breton en se faisant embaucher par une boîte d'intérim. Dans Steak Machine, il nous raconte son expérience. Ses collègues, les patrons, les difficultés, les problèmes de santé - physiques et/ou psychologiques - que connaissent les employé·e·s qui côtoient la mort chaque jour, les tabous autour de la tuerie (là où les animaux sont tués), le travail à la chaîne, les cadences, etc.

Grâce à ce livre, j'ai pu constater ce que je pensais déjà : dans les abattoirs, il n'y a pas que les animaux qui souffrent. Il y a aussi des êtres humains, cassés, abîmés, parfois bousillés par ce travail ingrat dont nous n'osons pas parler.

Le travail à la chaîne est pénible en soi, mais à l'abattoir, il s'ajoute d'autres contraintes que cela, le bruit, le froid, la chaleur, les douleurs : pour les personnes qui sont à la tuerie, des cadences à tenir alors qu'ils sont face à des êtres vivants "qui n'ont pas envie de mourir, qui se débattent". Je mets des guillemets parce que ce sont les mots de Geoffrey le Guilcher lors de la rencontre à Rennes. (J'en profite pour dire que c'est une personne très sympathique, et son éditrice également).

Je trouve très intéressant que le point de vue des ouvriers et ouvrières soit abordé, et pas uniquement le problème d'éthique animale que ces lieux de la mort posent. Ce que le journaliste voulait faire en s'y infiltrant, c'est découvrir comment les choses se passaient. Et si je vous en parle aujourd'hui, c'est pour que vous vous intéressiez à votre tour à ce sujet de société qui nous concerne tou·te·s : la souffrance humaine et animale due aux abattoirs.
Lien : http://anais-lemillefeuilles..
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