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EAN : 9782369450528
Editions Dialogues (10/11/2016)
3.88/5   4 notes
Résumé :
Philippe Le Guillou raconte l’influence de la ville de Brest sur son identité et ses inspirations littéraires. A travers un récit intime et poétique, il rend un hommage à cette ville aimée.

Philippe Kerarvran couche sur papier les lieux emblématiques de Brest : la rue de Siam, l’abri Sadi Carnot, Les Quat’vents... et le brumeux escalier du cours Dajot.

"Dans la cartographie de mes songes et de mes déambulations électives, le nom de Bres... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je tiens à remercier Babelio et les Editions Dialogues pour ce magnifique ouvrage « L'escalier des brumes » de Philippe le Guillou, avec les illustrations tout aussi belles de Philippe Kerarvran. Et je remercie bien sûr la librairie Dialogues à Brest sans qui tout ça ne serait pas…
Cette critique ne sera pas tout à fait objective (mais peut-on l'être vraiment lorsqu'on parle des émotions que procurent des oeuvres ?). Ayant déjà lu et plus qu'apprécié plusieurs romans de le Guillou (« le bateau brume », « Fleur de tempête », « Les 7 noms du peintre »- prix Médicis en 1997, etc.) j'éprouve une certaine admiration pour l'écriture de cet auteur et pour sa culture (artistique, historique, etc.) indéniable.
Cette critique ne sera pas d'autant plus objective car je suis originaire de la région de l'auteur, le Finistère, cette région froide et pluvieuse ( :) ), truffée de légendes, de fées, de lutins, de tempêtes et de beauté sauvage. Je suis de cette région dans laquelle je ne peux m'empêcher de retourner au moins une fois par an pour aller voir ma famille, aller marcher les pieds nus sur le sable fin, pas loin du phare, écouter le bruit des vagues et regarder la mer pendant des heures. C'est là-bas que je me ressource.
Cette oeuvre parle de cet amour pour cette région et particulièrement pour Brest. Par un format en petit carnet au papier épais tel ceux des papiers à dessins pour artistes peintres, le Guillou raconte dans de petits textes ses souvenirs, sa première rencontre avec la ville en tant que professeur de lettres (lui qui est originaire du Faou), les personnes chères à son coeur. Il parle d'un lieu, de rues, d'un artiste ou encore de sa meilleure amie Hélène disparue (celle qu'il nous a fait connaître avec tant d'émotions dans « Fleurs de tempête »). Parfois, pour certains textes, nous découvrons le dessin (à l'aquarelle ?) de Philippe Kerarvran qui renforce la beauté du texte. Brest n'est pas reconnue pour sa beauté, mais elle porte fièrement l'âme et le coeur de ses habitants.
A chaque page, j'étais moi-même replongée dans mes propres souvenirs. J'ai souri de nostalgie à ces lieux qui parlaient de mon enfance, de ces endroits que j'aimais moi aussi et que je ne pouvais raconter aussi bien. La rue de Siam, la librairie Dialogues bien sûr, les bars comme « Les quatre vents », la rade, les marins, et puis tous ces villages aux alentours, tous ces petits chemins qui nous amènent toujours à la mer, à la liberté, à de grandes émotions proches du bonheur.
Comme d'habitude, Philippe le Guillou à cette capacité de m'emporter par ses phrases très littéraires, presque précieuses. J'aime sa rigueur pour le choix des mots. J'aime qu'il me détaille des endroits avec toute sa culture, qu'il me fasse découvrir des auteurs, des artistes, qu'il fasse référence à ces oeuvres qu'il admire, qu'il fasse passer tant d'émotions et d'amour pour eux dans ses textes.
Il y a toujours une ambiance particulière dans les oeuvres de cet auteur. J'ai l'impression d'être dans la bibliothèque d'une vieille maison du XIXème, installée confortablement dans un fauteuil voltaire, entourée de centaines et de centaines de livres classiques, ces oeuvres indispensables, aussi vitales que l'air. Et moi, je serais là à écouter, charmée, un grand oncle érudit (je le vois bien avec une grande barbe blanche) me parler pendant des heures, de sa voix à la fois grave et douce, tantôt avec gravité ou gaité, de ses rencontres, de ses voyages, de ses lectures, de ses amours.
Avec le Guillou, j'ai l'impression d'être plongée dans un lieu où on ne parle que de la beauté des choses. Si je ne me sens pas toujours proche de lui (de par sa croyance religieuse ou encore par ses préférences politiques), pourtant, son amour pour la littérature mais aussi pour la nature et la peinture est largement suffisant pour me faire apprécier cet homme, son élégance (moi qui suis loin de l'être toujours) et en être impressionnée.
Cette fois encore il m'a rendue curieuse : je suis allée regarder les oeuvres de l'artiste Pierre Péron, la bio d'Alain Robbe-Grillet ou de Pierre Mac Orlan, redécouvrir La Vierge de Penmarc'h de Lévy-Dhurmer et bien entendu rechercher plus d'informations sur le film Remorques (de J. Grémillon en 1941 avec notamment Jacques Prévert comme scénariste) dans lequel ont joué Jean Gabin et Michèle Morgan. Gabin descendra ce fameux « escalier des brumes » du cours Dajot.
Si vous passez un jour par hasard par Brest, juste après une courte ondée, et que le soleil donne une couleur si particulière au ciel et à la mer, avec tous ces petits cristaux sur les vagues, après avoir pris un café dans un bar en souriant aux cris des mouettes ou à l'accent des bretons, allez découvrir la librairie Dialogues, allez vous y enchanter, vous y émerveiller et avoir plein d'autres sourires, pourquoi pas en emportant avec vous un roman de Philippe le Guillou.
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Ce livre de Philippe le Guillou, écrit en prose poétique et illustré par de très beaux dessins de Philippe Kerarvran, se déguste lentement en écoutant la musique des mots. Je remercie Babelio de m'avoir offert l'occasion de le découvrir.
Pour apprécier ce beau livre d'hommage à une ville, Brest, il est bien mieux de connaître cette ville. Bien sûr la poésie du texte, les magnifiques dessins qui l'accompagnent en font une oeuvre que l'on peut lire sans la connaissance de la ville. Mais l'intimité avec le texte et les graphismes sont plus prégnants, plus chargés d'émotion si on a déjà parcouru la ville.
C'est mon cas; je vis à une trentaine de kilomètres de Brest et je ne quitte ma très belle campagne que pour aller faire des achats à Brest de choses que je ne trouve pas dans mon bourg ou pour aller voir un spectacle; j'y vais donc plus par nécessité que par plaisir ou envie.
En effet, jusqu'à présent je n'y voyais qu'une ville pas très belle, détruite par les bombardements de la deuxième guerre mondiale, ce qui fut le destin d'autres villes portuaires, puis défigurée par une reconstruction hâtive avec des bâtiments hideux en béton le long de rues rectilignes sans charme, sans aucune recherche esthétique ou architecturale; nécessité fit loi.
Ce livre me donne envie de redécouvrir Brest, de la regarder avec les yeux de le Guillou et Kerarvran , de mettre mes pas dans ceux de le Guillou au fil de ses souvenirs : souvenirs de lieux qui ont marqué sa vie à Brest, souvenirs des êtres chers en particulier Hélène à laquelle il dédie son ouvrage, souvenirs de lectures ou de tableaux dans lesquels Brest a la vedette.
La pluie est omniprésente mais elle magnifie avec nostalgie la ville, les souvenirs, l'écriture. Dommage que l'auteur n'ait pas cité le surnom désobligeant de Brest en page 19 et se soit contenté de points de suspension comme s'il lui était insupportable que sa ville soit injuriée.
Les illustrations de Kerarvran donnent de la beauté à des lieux qui n'en ont pas comme les grues du port, des chaînes rouillées, des toits de la ville. Elles accompagnent et mettent en valeur la prose de le Guillou.
Il faudra probablement que je relise ce livre, que je me promène à nouveau dans les lieux décrits par l'auteur pour en apprécier la magie.
Les très nombreuses références littéraires ou picturales, dont certaines me sont inconnues, ont rendu parfois la lecture un peu laborieuse et j'ai perdu, le temps de quelques lignes, l'émotion de la lecture mais elles ont éveillé ma curiosité et j'irai donc chercher, fouiller les informations manquantes.
Ode à une ville méconnue, amour pour cette Brest âpre, dure, au bout du monde qui, je l'espère, inciteront les Brestois à la redécouvrir et les visiteurs à découvrir son âme.
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Un grand merci à la masse critique de Babélio et aux éditions Dialogues de Brest pour l'envoi de ce très joli livre : « l'escalier des brumes », car sans le savoir ils ont fait une heureuse… En effet je suis une brestoise expatriée depuis des années.
Je me suis plongée avec délices dans ce livre de Philippe le Guillou, originaire du Faou, petite ville située à une trentaine de minutes de Brest et illustré par Philippe Kerarvran.
En le parcourant, des images de mon enfance dans cette ville de Brest reconstruite hâtivement après des bombardements dévastateurs lors de la seconde guerre mondiale, au béton omniprésent et aux allures légèrement soviétiques, sont remontées à la surface. Cette ville de Brest lavée quasi périodiquement par la pluie et le crachin, je l'aime ! et je fulmine régulièrement contre ceux qui la critiquent. Non Brest n'est pas moche et Philippe le Guillou a su restituer avec nostalgie l'ambiance de cette ville : sa rue de Siam, sa rade, ses marins et ses bars :-) Les dessins de Philippe Kerarvran la subliment !
Si cet été vous partez en vacances dans le Finistère, allez visiter Brest avec le livre de Philippe le Guillou dans votre poche, son format le permet, et descendez tout comme Gabin et Morgan « l'escalier des brumes » qui part du cours Dajot pour rejoindre le port de commerce.
« t'as de beaux yeux tu sais… »
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
H.
Elle ne m’attend plus tout au bout du quai de la gare et, arrivant à Brest, je ne peux, chaque fois, m’empêcher de penser à elle, je revois même sa silhouette, ce mélange de distinction et de simplicité joyeuse, si accordé à la ville, sa ville. Tout ici me renvoie toujours à elle, les rues, les quais, Dialogues et les Quatre vents, la place Guérin et le quartier Saint-Martin, la rue Branda où elle avait installé, comme naguère à Paris, ses livres, ce tableau rouillé de Bloas qu’elle aimait tant, La Recherche dans une édition jaunie de la NRF et Genet à « L’Arbalète », une lanterne de mer, quelques brins de bruyère cueillis sur le sentier côtier de Porsisquin.

(Le Guillou a dédié cet ouvrage à son amie Hélène, décédée en Avril 2007)
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Vidéo de Philippe Le Guillou
https://www.laprocure.com/product/1495062/le-guillou-philippe-brest-de-brume-et-de-feu
Brest, de brume et feu Philippe le Guillou Éditions Gallimard
©Philippe le Guillou pour la librairie La Procure Animation par Mathilde, libraire à La Procure de Paris
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