Lorsque j'ai vu ce livre sur les étagères de la bibliothèque de ma classe, j'ai été bien intriguée… Je ne connaissais d'Ursula le Guin que sa veine fantastique, j'ai lu
Terremer il y a de cela une bonne décennie et je m'étais arrêtée là. Ma curiosité ainsi piquée, je n'ai pu que faire un petit emprunt pour découvrir ce livre inattendu. Et puis, recommandé par l'Education Nationale, conseillé à partir de 7 ans par l'éditeur, que de beaux et bons auspices pour cette lecture enfantine…
C'est un joli petit conte qui se lit rapidement. Il ne s'y passe pas grand-chose, c'est l'histoire d'une fratrie de quatre chats qui s'émancipent et font face aux difficultés de la vie indépendante : s'alimenter, se protéger, entretenir des relations de voisinage, faire ou non confiance aux autres. du quotidien tout simple, vu par les yeux de ces quatre frères et soeurs.
Ah, j'oubliais de dire que ces quatre frères et soeurs, justement, Roger, James, Thelma et la petite Harriet, sont des chats avec des ailes, des chats volants. Irruption de fantastique dans cette histoire, qui ne surprend pas de la part de madame
Le Guin, mais qui ici est utilisé avec un naturel assez déconcertant. C'est un constat, sur lequel il n'est pas besoin d'épiloguer, l'histoire continue, et c'est une jolie façon de voir l'étrange, même si c'est plus mon oeil d'adulte qui note cela, les enfants étant habitués à voir de l'étrange dans beaucoup des histoires qu'on leur propose.
L'histoire est simple, il n'y a pas vraiment de morale, juste beaucoup de réalisme (aussi paradoxal que cela puisse paraître) dans la description d'un quotidien fait de petits bonheurs même s'il est parfois âpre, le tout mâtiné d'une grande douceur, elle-même renforcée par les jolis dessins au charme désuet de S.D. Schindler.
J'en tenterai la lecture avec mes élèves plus grands, histoire de partager un moment simple, une lecture calme et fraiche, pour le plaisir des images et des mots.