L'oeil du héron

Sur la planète Victoria vivent deux communautés d'origine terrienne, déportées sans possibilité de retour il y a quelques générations. Les habitants de la Cité ont été exilés les premiers, tels des hors-la-loi, en raison de leur violence et de leur soif de pouvoir. Ceux de la Zone, ou Peuple de la Paix, ont suivi quelques années plus tard, parce que, en fin de compte, ils effrayaient tout autant les Terriens en raison de leurs convictions pacifistes, inspirées de Gandhi, qui menaçaient de contaminer toute la planète bleue (une Terre sans guerres, vous imaginez un peu ? Non, moi non plus, et les marchands d'armes encore moins, mais c'est une autre histoire).
Aujourd'hui sur Victoria, les gens de la Zone se sentent un peu à l'étroit et rêvent de couper le cordon avec la Cité, qui les contraint à partager leurs ressources agricoles sans réelle compensation. Un jour, un groupe de Zonards revient d'une lointaine expédition en affirmant avoir découvert un endroit où une nouvelle colonie du Peuple de la Paix pourrait être implantée. Les notables de la Zone se rendent donc à la Cité en vue de négocier pacifiquement l'émigration d'un petit groupe de colons. Mais la Cité n'entend pas perdre la moindre parcelle de son influence sur la Zone, refuse le dialogue et interdit purement et simplement l'émigration.
La situation entre les deux communautés se tend, la Cité menace de recourir à la violence pour décourager les dissidents, tandis que la Zone s'accroche à sa philosophie pacifiste de résistance passive et de désobéissance civile. Chacun s'entête et campe sur ses positions, même si, dans la Zone, on se remet néanmoins en question face à ce blocage sans issue, sans pour autant combattre ni se soumettre.
La solution arrivera peut-être par Luz, la fille du chef de la Cité. Se sentant depuis toujours à l'étroit dans sa cage dorée de privilégiée, la jeune fille observe les deux camps, et ne comprend ni la brutalité de la Cité, ni le pacifisme jusqu'au-boutiste de la Zone, tous deux stériles. Mais la troisième voie qu'elle choisira pour tenter de résoudre le conflit et s'émanciper elle-même n'est pas dépourvue de difficultés, ni de sacrifices.

Avec des mots simples et en moins de 200 pages, Ursula le Guin bâtit tout un univers et donne naissance à des personnages complexes, jeunes ou vieux, brutaux ou pacifistes, passionnés, idéalistes, épris de pouvoir ou de liberté, irrémédiablement opposés dans leurs conceptions du monde. "L'oeil du héron" est un court roman de SF politique, qui dénonce les régimes autoritaires et interroge le réalisme et l'efficacité de la rébellion non violente, et la possibilité d'un monde nouveau débarrassé des défauts de l'ancien. Un texte qui parle aussi de liberté et de libre-arbitre, et d'émancipation féminine.
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Premier livre d' Ursula K. Le Guin que je lis et je dois dire que c'est une très belle découverte !
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Dans cette utopie, nous suivons l'histoire d'un peuple divisé en deux, d'un côté, les pacifistes défenseurs des idées de Gandhi et de Martin Luther King, qui sont exploités par l'autre clan, composé d'hommes dictés par la violence, et de femmes victimes de leur emprise, considérées comme de simples faire-valoir et des génitrices. Comment deux peuples aux principes complètement opposés peuvent-ils cohabiter ? Doit-on respecter ses principes moraux jusqu'au bout, quitte à mettre en danger sa vie et celle des autres ?
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Le livre est assez court, j'ai eu un peu de mal à entrer dans le récit au début car on est plongé directement dans un monde qui nous est inconnu. Mais je me suis vite passionnée pour les idées politiques développées par l'autrice, ses personnages attachants et son histoire qui devient au fil des pages très intéressante !
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Une très belle introduction à l'oeuvre d'Ursula K. Le Guin.

L'OeIL DU HÉRON de Ursula le Guin aux éditions @lesmoutonselectriques
est un chef d'oeuvre culte de science-fiction qu'il faut avoir lu au moins une fois dans sa vie
Nul besoin de présenter Ursula le Guin, précurseur de la science-fiction positive contemporaine et à la fois autrice et poétesse engagée.
Dans L'OeIL DU HÉRON nous entrons dans la grâce absolue et la délicatesse de l'autrice à travers l'exil sur une planète lointaine de la terre, Victoria, de deux communautés de colons aux antipodes
L'un est un groupe pacifiste, l'autre est ivre de violence et de pouvoir .
C'est ainsi que sous L'OeIL DU HÉRON, le Peuple de la Paix et les oppresseurs de la Cité s'affrontent.
Dans une narration aussi subtile que bucolique, le roman est une fable utopiste à travers des enjeux fondamentalement humanistes, la notion de paix, l'écologie, les relations interpersonnelles mais aussi celle d'une nature envoûtante, hypnotique où les quésacos sont des Créatures protéiformes. Tout est lyrique, puissant, limpide.
L'OeIL DU HÉRON de Ursula le Guin est un enchantement pur à mille lieues de la terre dans une intense allégorie de la société et de la vie

Je n'ai pas tout de suite été embarqué par L'oeil du héron alors que j'avais pas mal d'attentes. le début est peu lent (dommage quand le livre est si court) mais la suite est top ! C'est pas le meilleur Ursula K. le Guin mais c'est quand même très bon ! Comme toujours chez elle, c'est dans les personnages, leur façon de penser et d'agir, leurs quelques dialogues que tout se joue. Et surtout : la fin m'a beaucoup plu !