Le Petit Poucet

Le Hir père et fils donnent leur version de ce conte de Perrault, une version assez violente, brute et sans concession, le graphisme est agressif, les couleurs bien choisies, c'est l'atmosphère ainsi créée qui fait toute la qualité de cette bande dessinée. le conte en lui-même est ancré dans la réalité historique, les auteurs situe le récit sur la fin de la guerre de 100 ans, ce qui apporte une intensité dramatique encore plus prégnante au récit, encore renforcée par la mise en parallèle du conte avec le poème de François Villon “La Ballade des pendus”. On quitte l'ambiance de conte pour enfant pour un drame social de l'histoire, pour une lecture qui ne peut laisser indifférent, superbe.

Un Bd trouvée dans les bacs de la bibliothèque, elle est classée en enfant.... le Petit Poucet c'est un conte bien connu des enfants, on s'arrête plus à l'image d'un gamin malin qui sème des cailloux qu'à l'image d'enfants abandonnés.... et les petites ogresses égorgées cela ne semble pas émouvoir plus que cela.... Finalement ce conte est assez horrible. Comme beaucoup.
Mis en Bd et situé à cette période : " C'était pendant la guerre de cent ans...un siècle effroyable de grandes calamités...Famine, peste noire...Loups, brigands, routiers hantaient villes et campagnes..."
L'histoire est lancée... Mais justement c'est l'histoire et pas seulement un conte. Avec ses batailles, ses pendus aux branches des arbres...Çà grince, ça crie, ça craint. C'est sombre, gris, percutant. Arrive l'ogre...ça devient sanguinolent. " Je sens la chair fraîche"
Conte revisité, mais pas pour en rire. Là c'est sombre à souhait, l'ombre de Gilles de Rais plane sur ces pages, les écorcheurs écorchent...
"Tue-les tous mon bon coupe-tripes "
Mais comme c'est un conte tout se termine bien.
Elle a duré combien de temps déjà cette guerre là?
Puissant et terrible, une réécriture de l'histoire glaçante. Une Bd étonnante où textes et dessins font une fresque terrifiante.

Tout le monde connait le Petit Poucet, le conte bien connu de Perrault.
La version mise en image ici est intelligemment placée dans un contexte historique rude et bien connu : celui de la guerre de cent ans.
L'histoire est crue et cruelle et brillamment mise en image grâce à un trait vif, nerveux et dynamique qui imprègne toute la narration d'une tension palpable très à propos.
Il y a peu de textes mais ceux-ci, vus la qualité de l'illustration et le fait que tout le monde connait l'histoire, sont presque inutiles. Toutefois, les auteurs ajoutent certaines références historiques bien pensées.
Une excellente découverte qui a, malheureusement, été motivée par la disparition de Louis le Hir, il y a quelques semaines.

C'est vrai que je m'attendais à autre chose d'une histoire aussi connue que celle du petit poucet qui est tiré d'un conte de Perrault. J'aime bien l'auteur mais là, je dois dire que je suis un tout petit déçu. Il n'y a pas de réels changements ou innovations par rapport à l'existant sur le sujet.

Certes, l'auteur l'inscrit dans le cadre de la guerre de 100 ans qui a apporté son lot de désolation et de famine sur le pays mais c'est tout. Par ailleurs, je n'ai pas très bien compris la dernière case qui semblait sortir de l'ordinaire alors que l'ogre était représenté par un seigneur féodal assez sanguinaire ce qui donnait un côté réaliste à cette histoire.

Que dire également du graphisme ? Il n'a certainement pas fait dans la douceur des tons. C'est même parfois assez anguleux avec des couleurs sombres. Je ne pense pas que cela plaira forcément aux enfants pour qui les contes sont généralement un sujet d'émerveillement. On passe néanmoins pour les adultes un bon moment de lecture.

Encore une énième version du conte diront les esprits chagrins. Oui, mais passé à la moulinette des Le Hir père et fils (ou vice-versa), le conte prend une noirceur historique. En effet, les auteurs ont situé le conte pendant la guerre de 100 ans. La famine règne, les pendus sont accrochés aux arbres comme des fruits sinistres, l'ogre est le chef d'une bande d'écorcheurs… Il a des bottes de 7 lieues, mais devons-nous croire le récit d'une bande de paysans assoiffés de vengeance?



Les auteurs ont eu la gentillesse de mettre un glossaire en fin d'album pour rappeler le sens de quelques mots ou situer quelques personnages historiques cités. Cela m'a permis de découvrir que Bertrand du Guesclin avait été surnommé Claquin par François Villon dont la superbe Ballade des pendus est citée dans l'album.



Les graphismes accentuent le côté noir de l'histoire avec une neige gris-bleue se distinguant à peine du ciel sinistre… sauf chez l'ogre où tout le fond devient rouge soit orangé comme les flammes de la cheminée soit sanguin. Mais Poucet a une bonne bouille toute ronde et des yeux rieurs qui montrent bien qu'il est le héros du récit. Il vainc l'ogre dans un combat digne de David contre Goliath, mais il ne le tue pas lui-même.



En bonne amatrice de contes, j'ai cru reconnaître l'Ankou (ou le charretier de la mort pour les non bretons) dans le vieillard qui "prête" sa carriole....

La suite et une ambiance musicale par là: http://bobd.over-blog.com/2018/05/david-contre-goliath/le-petit-poucet-vs.le-petit-poucet.html
Lien : http://bobd.over-blog.com/20..