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Critique de sylviedoc


Entre BD et roman graphique, une autobiographie dessinée des "années collège" de l'auteure, au début de la décennie 90. On la suit de son entrée en 6ème, pleine d'espoir et d'enthousiasme, jusqu'à la 4ème, où son état d'esprit est à nouveau à l'optimisme. Mais entre les deux, c'est une autre histoire...
A 11 ans, Magali est une fillette passionnée par la danse, le dessin, la musique qu'écoutent ses parents et sa grande soeur. Jusque là elle a toujours bien réussi à l'école, et pense que cela va continuer ainsi. Mais hélas, un rouage va se gripper dans cette belle confiance en soi, peut-être à cause d'une prof particulièrement exigeante et tatillonne. Jour après jour, le stress s'installe, Magali a beau réviser elle perd tous ses moyens quand elle est interrogée. Elle s'isole dans sa bulle, où seule son amie Agathe et sa grande soeur parviennent encore à s'immiscer. Et ses meilleurs compagnons aussi, bien sûr : les Beatles, qu'elle a découvert un peu par hasard alors qu'ils sont séparés de puis plus de 20 ans, et que John Lennon a été assassiné 10 ans auparavant. Mais qu'importe pour Magali, ils sont là chaque fois qu'elle en a besoin, et lui permettent de s'évader tandis que sa phobie scolaire augmente. Ses parents, psychanalystes (mais que j'ai trouvé plus enclins à s'occuper d'eux-mêmes que de leur fille), finissent par l'amener consulter, et Magali va quitter le collège où elle s'étiolait pour suivre les cours du Cned. Cette situation va durer jusqu'à l'entrée en 4ème, où elle intégrera un établissement accordant une large place à l'enseignement artistique. Un nouveau départ pour elle...

Ce que j'en ai pensé : tout d'abord, j'admire le talent de l'auteur, qui a réalisé textes et dessins seule. Les dessins sont en noir et blanc teinté de rose, (avec une touche orange pour la chevelure de Magali ) tant qu'on est dans la vie quotidienne de l'adolescente. Quand la mère se met à étourdir toute la famille avec son blablatage incessant, le texte se fait envahissant jusqu'au malaise, je ne suis même plus parvenue à le lire parfois. Mais dès lors que les Beatles entrent en scène, la palette de couleurs explose, les dessins sont en pleine page, beaucoup plus soignés et s'ornent de volutes, on a l'impression d'entrer dans le monde onirique des pochettes de certains albums du groupe légendaire. Ce sont les pages que j'ai préférées (on ne peut pas vraiment parler de planches, il n'y a ni cases, ni bulles).
J'ai aussi aimé la symbolique du sac de classe qui devient de plus en plus gros et lourd à porter, finissant par écraser Magali sous son poids alors qu'elle ne supporte plus d'aller en classe, vomissant tous les matins quand son père tente de l'y amener (je faisais pareil en maternelle, et j'ai fini d'ailleurs par ne plus la fréquenter !) Mais j'ai parfois trouvé le texte trop envahissant, et j'ai sauté certaines portions de pages.
Le thème est intéressant, traité sous forme de narration par l'intéressée elle-même, ce qui permettra peut-être à des jeunes qui vivent une situation similaire de s'identifier à l'héroïne. Elle est en décalage avec les autres collégiens de par ses goûts différents, tant sur le plan musical que vestimentaire. Cela m'a plu qu'elle ne cherche pas à tout prix à "copier", en écoutant les idoles de l'époque par exemple (Bruel, Nirvana...) et en restant fidèle à ce qu'elle aime réellement. Je l'ai trouvée très touchante. Par contre les parents ! le père est bien gentil, mais m'a paru totalement inefficace, alors que son métier consiste à aider les personnes qui se sentent mal dans leur peau. Et la mère, elle, m'a carrément exaspérée. Je ne sais pas si c'est voulu, en tout cas c'est mon ressenti, une personne totalement égocentrique et qui ne s'intéresse pas le moins du monde au mal-vivre de sa fille (excepté tout à la fin peut-être). le personnage de la prof de français m'a forcément déplu, heureusement je n'en ai pas souvent croisé de semblables. Et pourtant, la grande soeur de Magali l'appréciait beaucoup quand elle l'avait au collège...bizarre.
J'ai lu cet ouvrage dans le cadre du comité de lecture ado, pour notre prochaine session de décembre. Je ne l'achèterai pas pour le lycée, mes élèves n'étant pas la bonne cible, cependant je pense qu'il peut plaire à des collégiens se sentant en décalage ou mal à l'aise dans leur classe.
Un ressenti global mitigé, pour ma part.
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