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3,19

sur 160 notes
Van est mort, tué par Lou, sa femme, la conductrice de la voiture qui l'a percuté, un soir où il rentrait chez lui, de retour de chez Ulma, sa maîtresse. Lou venait d'avoir les preuves de l'adultère grâce aux photos prises par un détective.
Le roman commence ainsi, comme un roman policier. On en est loin cependant.

C'est un roman polyphonique à quatre voix. Quatre narrateurs, trois vivants et un mort. Van, le disparu, était aussi le mari, le père et l'amant. Chacun dira sa vérité. Ils s'aimaient, se décevaient, se heurtaient, se trahissaient mais ce qu'ils découvrent des liens réels entre l'amant et la maîtresse, tous deux d'origine vietnamienne devenus français, sera la lame de fond qui bouleverse tous les liens difficilement maintenus jusqu'alors. Un secret de famille? Une fatalité historique? Un coup du sort?
Le passé resurgit, violent, celui des années de guerre au Vietnam, de l'émigration, des années 68, de la vogue gothique suivie par Laure, la fille de Van, le vietnamien, puriste et amoureux fou de la langue française et de Lou, la bretonne, classique et coincée.

On frôle souvent les clichés mais la langue est belle et sauve l'histoire un peu pâlotte.
La force des personnages tient avant tout à leur passé et à ces liens familiaux rompus par les tragédies historiques. Les deux femmes ont eu des mères très peu maternelles et ont été élevées par leurs grand-mères, plus solides. van a quitté son pays en y laissant une mère âgée et isolée de touts, qu'il ne reverra jamais, ce qui lui vaut un remords éternel qui l'empêche de retourner là-bas. Laure, elle, rue dans les brancards, en quête de sa propre identité française et vietnamienne, tout en cherchant à faire son deuil:
Voilà c'est ça, le roman tel que je l'ai ressenti: beaucoup de solitude, d'abandon, de trahison, de silence, et la mort pour finir, suivie des regrets, des désillusions, d'un début de vérité. le tout enveloppé dans l'écrin d'une belle écriture, riche et maîtrisée à la fois.

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Je reconnais beaucoup de qualités littéraires à ce roman, aux voix diverses et bien caractérisées. Simplement, ce n'est pas du tout pour moi.

Ces confessions croisées, pourtant puissantes, m'ont parues épuisantes. Un déluge de paroles, de sentiments, de citations. Trop, c'est trop...

Cet excès ne m'a pas permis de ressentir autre chose que de l'agacement pour ces personnages.
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Qu'a donc été cette lame de fond, cette perturbation tellement forte que toute une famille en est ébranlée ? Une lettre, une simple lettre. Dont le contenu nous sera dévoilé peu à peu.
Roman choral, il fait alterner les confessions des 4 protagonistes : le père du fond de sa tombe, sa fille, sa femme, sa demi-soeur. Toutes tentent de faire leur deuil, tous regrettent leurs errements, mais trop tard, la mort est passée et a ramassé son dû...
Roman difficile dans ses thématiques : mort bien sûr, exil, déracinement, parents incompétents, absents, haineux. Mais porté par une belle écriture fluide. Un retour sur soi sans pathos et sans complaisance.
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Avant tout, je souhaite remercier Babelio pour leur confiance dans le cadre de l'opération Masse critique, ainsi que les Editions Thélème pour l'envoi de ce livre audio.
Ce livre est découpé en quatre parties, Au coeur de la nuit, Aube, Midi et Crépuscule. Dans chacune des parties interviennent tour à tour Van, Lou, Ulma et Laure. Un roman polyphonique a quatre voix, où l'un nous parle d'outre-tombe, l'une nous fait sa confession, l'autre simule une discussion avec son psychologue, et la dernière se confie à son journal, le tout en soliloques. L'auteure adapte son écriture à la façon de parler de chacun des intervenants, ce qui apporte de la nuance et du relief.

C'est van qui débute ce récit et tout de suite nous apprenons qu'il est mort (début original !). Il est vietnamien et est parti en France, sa mère se sacrifiant pour lui ne voulant pas qu'il évolue dans un pays en guerre, vivant désormais seule dans la misère. Il a donc échappé aux boat people et à tout ce qui compose une guerre. Son père, lui, était parti rallier le Parti d'Hô Chi Minh lorsque van était encore tout petit. A Paris, fin lettré, il est devenu correcteur, bercé depuis toujours par la passion de sa mère francophile, elle était interprète au consulat de France. Il profitera de ce soliloque pour nous parler de son passé, de qui il est, de comment il a évolué, de ses regrets, de sa femme Lou et de leurs rapports, de sa fille Laure et leur relation parfois conflictuelle, ainsi que d'Ulma… sa maîtresse. Lou, Laure et Ulma en feront de même.

On apprendra alors que Lou a eu une enfance un peu difficile avec des frères qui ne cessaient de lui faire porter le chapeau, une mère dure avec elle et un père aimant mais qui n'avait pas trop son mot à dire. Lou est une femme un peu coincée, qui aime son mari et sachant très bien qu'il joue au Don Juan, mais là où le bât blesse, c'est qu'il n'avait jamais été jusqu'à avoir une maîtresse. Tout a changé quand Ulma est entré dans leur vie, tout a basculé, « il me réduisait à un rôle décoratif« . Bien que leur mariage n'était pas parfait, ils avaient appris à vivre ensemble, pour Laure, et c'était bien ainsi. Elle est devenue d'une grande jalousie, et en a perdu pied.

Ulma est l'opposé de Lou, pour tout, passionnée de littérature, aimant les voyages, eurasienne, imprévisible et cetera. Ulma a été essentiellement élevée par sa grand-mère Lily, sa mère Justine n'étant qu'une junckie irresponsable et son père, elle ne l'a pas connu. Bien que Lily n'était affectueuse, elle s'est démenée pour sa petite fille et s'est privée pour elle. Ulma s'est accommodée de ne pas être avec sa mère et de ne prendre que l'affection qu'elle lui donnait quand elle venait la voir « Les bleus à l'âme disparaissent avec le temps« , « je m'exerçais à ne pas espérer trop d'une mère à éclipses« .

Laure, une adolescente gothique, était en conflit avec son père, il ne voulait pas qu'elle fréquente son petit ami Tommy et la reprenait sans cesse sur son vocabulaire et sa façon de parler. Elle et Lou sa mère prenait toujours un malin plaisir à le taquiner. Elle parle de ses parents et regrette au final de ne pas avoir été « la courroie de transmission entre Lou et van » (Elle n'appelait pas ses parents Papa et Maman). Mais elle se rend compte que malgré tout, il lui manque énormément, elle en est profondément touchée.

Ce roman raconte l'histoire de quatre personnes liées entre elles par une histoire et par l'Histoire. Il raconte la Lame de fond qui est venue de loin et qui a inscrit le destin de tous. Une ou des révélations étonnante(s) et destructrice(s). Car je n'ai pas parlé d'une révélation essentielle qui compose cette histoire et qui est le titre même de ce roman ! Une écriture variée selon les personnages, riche de vocabulaire (C'est même parfois de la haute voltige quand c'est van qui raconte ! Je pense que van c'est un peu l'auteur).Une histoire très intéressante à suivre et à lire, et qui parle de réalités difficiles, comme celle des enfances marquées par l'absence d'un père, par la guerre, comme celle de la trahison, comme celle du manque, comme celle des regrets, comme celle de l'inévitable et de l'incontrôlable. Tout le monde dans ce récit expie en quelque sorte ses fautes.
(Beaucoup de difficultés pour moi en revanche pour la version audio, je ne suis pas bon public, préférant largement le papier)
Lien : http://madansedumonde.wordpr..
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Un père est mort et nous parle de l'au-delà. Mais est-ce important cela ?
Comme dans tous les livres de Linda Lê, la trame narrative (et pourtant ici elle est moins ténue) n'est que le prétexte pour aborder la vie des écorchés vifs. de nombreuses références artistiques qui invitent à prolonger la lecture.
Je signale pour finir, la petite touche personnelle de la dédicace (à mes soeurs). Ce fut aussi pour moi l'occasion d'apprendre le sens du syntagme « lame de fond » qui est également le titre d'un roman de Minette Walters. Connaissant Linda Lê il y a bien clin d'oeil.
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J'abandonne.... J'arrête cette lecture qui m'ennuie.... Je n'arrive absolument pas a rentrer dans ce livre. Je pense d'ailleurs que ça passe ou ça casse.

L'écriture y est pour beaucoup. L'auteur a un vocabulaire très riche, c'est certain, mais le style n'est absolument pas fluide.

Les personnages ne m'ont absolument pas paru attachants et aucun ne sort vraiment du lot.

Bref c'est une déception, la première de cette année 2016.
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Comme une lame de fond en plein océan, la mort de van va avoir un effet dévastateur et brutal sur les personnes de son entourage. Ce roman est l'occasion, pour sa femme Lou, sa fille Laure, l'intrigante Ulma et van lui-même, de revenir sur leurs vies. Une journée pour que chacun exhume le passé et se remette en question. de l'aube au crépuscule, chaque chapitre donne la parole à un personnage, chacun racontant son enfance, ses liens avec Van, ses sentiments pour lui…

Lame de fond est un roman un peu particulier car chaque phrase est prétexte à utiliser un vocabulaire rare. Et si j'admire la recherche du mot juste pour exprimer ses pensées et apprécie de développer mon vocabulaire, j'avoue que les recherches au dictionnaire ont quelque peu gâché le plaisir de la lecture (ce que j'ai d'ailleurs rapidement laissé tomber).

On retrouve le même souci de précision lorsque l'auteure évoque des mouvements politiques. Il est question de politique intérieure française et de personnages importants de la révolte vietnamienne mais ces informations ne sont jamais expliquées. N'étant ni française ni vietnamienne, j'aurais personnellement apprécié avoir des notes en fin d'ouvrage détaillant les évènements importants, ce qui aurait facilité la compréhension des sujets évoqués. Dans le cadre de ce roman, je trouve que l'auteure fait preuve d'un réel manque de pédagogie en abordant ces thèmes de cette manière. Et la découverte du dénouement me laisse penser que je suis passée à côté d'une partie du roman en raison de ces incompréhensions. J'aurais peut-être pu déduire certaines choses, comme des liens secrets entre les protagonistes, si les informations présentées l'avaient été plus clairement.

Etant donné que c'est le premier roman que je lis de Linda Lê, je ne sais pas si cette recherche de précision dans les termes est sa marque de fabrique. Mais, dans le cas de Lame de fond, cette quête constante du mot juste colle bien à l'histoire de van qui, comme beaucoup d'immigrés, cherche à parler le français le plus correct possible pour montrer sa bonne intégration tout autant que pour l'exercice de son métier de correcteur.

Un roman qui est bien écrit, avec une chronologie judicieuse, mais un fond qui est bien peu passionnant. Sans parler de Van, que je n'ai pas réussi à prendre en sympathie, lui qui théorise sur tout et a une tendance poussée à la masturbation intellectuelle.

Et si j'ai trouvé que certains passages étaient un peu lourds, j'ai apprécié les surprises aménagées en fin de chapitre, qui créent un choc, relancent le récit et donnent envie de poursuivre la lecture. Les thèmes de l'exil et de l'importance des liens familiaux dans l'évolution d'une vie sont abordés de façon intéressante. En confrontant les différents vécus, l'auteure nous montre que, finalement, seules la volonté et les valeurs de l'être humain détermine ce que sera sa vie et non uniquement l'éducation qu'il a reçue.
Lien : http://carnetdelecture.skyne..
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Un très beau roman sur le thème de la vie, de l'identité, de la recherche d'une appartenance, à un pays, à une culture et de l'importance des rencontres qui font que l'on choisit un chemin plus qu'un autre. van est Vietnamien et quitte son pays en plein bouleversement politique pour gagner la France en laissant derrière lui sa mère et de vagues souvenirs de son père qui les a abandonnés quand il était enfant. Il rencontre Lou, bretonne "pur beurre" de Quimper avec qui il aura une fille Laure, adolescente rebelle et gothique qui trouve ce père franchement rasoir avec son amour de la grammaire et du vocabulaire… van aurait pu être un brillant universitaire mais il est correcteur pour des éditeurs, il préfère fréquenter les bistrots du quartier, ses copains de comptoir et refaire le monde jusqu'à pas d'heure pour oublier un mariage qui s'étiole, cette distance qui a fini par se creuser entre lui et sa femme qu'il aime encore… ou toujours… Il est en quête de quelque chose, mais de quoi ? C'est un roman à plusieurs voix puisque chaque personnage va nous raconter sa propre histoire à travers les chapitres qui lui sont dédiés et que l'on retrouvera dans les 4 parties du livre. Van, Laure, Lou et… Ulma se croisent tour à tour au fil des pages et se racontent avec leur failles, leurs errances et leurs blessures… Tous les personnages sont attachants, agaçants, en demande d'amour et c'est ce qui les rend si humains et si présents.

Peu, voire pas de dialogues, juste de longues narrations sur les ressentis et les sentiments de chacun et leur façon d'affronter les choses. Pourtant ça n'est jamais ennuyeux ou long car le texte est tellement beau qu'on se laisse complètement bercer par les mots et le style de l'auteur.

J'ai été complètement conquise par ce roman et surtout par l'écriture de l'auteur particulièrement fluide et poétique. le vocabulaire est riche, chaque mot est à sa place. La langue est parfaitement maîtrisée et on sent immédiatement que l'auteur aime jouer avec toutes ses possibilités. La langue est pour moi un acteur à part entière de son roman avec son propre rôle à jouer à travers les personnages : van est un puriste, il voyage à travers les mots et les auteurs qu'ils affectionnent et aimerait que sa fille suive ses traces. Tout son vécu est lié à cette langue qui lui a offert les clés d'une autre vie. On ressent tout de suite l'exigence de l'auteur pour cette langue qui peut être tellement cruelle, on peut blesser, tuer et aimer avec les mots et ce roman en est la parfaite illustration. C'est émouvant, amer, déroutant… et j'ai été complètement embarquée par ce roman du début à la fin.
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"Je n'ai jamais été bavard de mon vivant."

Première phrase de Lame de fond, bien opposée à ce qu'est l'écriture de ce livre. Entre introspections et réminiscences des personnages, j'ai risqué l'overdose de mots, de formules, de références temporelles et l'abandon n'était pas loin...

Van est mort, écrasé par une voiture, laissant derrière lui une épouse aigrie et trompée, une maitresse pas très équilibrée, et une fille gothique perturbée.
Construit en livre-choral des quatre intervenants, mort ou vivants, on accompagne chaque point de vue pour le décryptage d'une partie de jeu, entre histoire d'amour adultère, couple en berne et éducation. L'écriture est nerveuse, piquante et le propos acéré.

Double culture, déracinement, exil, familles au fonctionnement éducatif discutable, quête des origines, chacun se raconte, cherche à comprendre les fêlures et alléger la culpabilité.

J'ai fini peu à peu par entrer dans l'histoire, et suivre ces destins individuels, façonnés par la géopolitique et la famille, qui se percutent et cohabitent difficilement.
Je reste pourtant un peu déçue par un roman trop touffu en écriture, sans intrigue réelle, aux voix narratives quasi identiques.
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ça commençait pourtant bien avec cette première phrase:"Je n'ai jamais été bavard de mon vivant. Maintenant que je suis dans un cercueil, j'ai toute latitude de soliloquer."....mais, hélas, je me suis un peu ennuyé à la lecture de ce livre de 276 pages trop denses.
Le fait de faire parler tour à tour les différents personnages est intéressant et la construction du récit est assez astucieuse mais tout cela manque un peu d'épaisseur. de nombreuses redites, même bien écrites, gâchent parfois le plaisir de lecture...malgrè des relations interpersonnelles complexes entre mères et filles, entre mari et femme, et le fait que la femme tue son mari qui tombe follement amoureux de sa demi-soeur...il y a peu de suspense dans ce récit finalement assez décevant.Suis un peu étonné que ce livre figure dans la 2éme sélection du Goncourt....
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