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Critique de evascardapelle


Ralentir.
Prendre le temps de profiter des uns et des autres, de la Terre, de ses richesses et de sa beauté. Vivre plus simplement, en harmonie avec soi-même, prendre des décisions pour ne plus subir. Dans un contexte de mondialisation et dans un modèle économique de surconsommation, Ralentir est une bande-dessinée qui fait du bien. Parce qu'elle
laisse entrevoir l'humanité qui nous anime et qui, malgré le rythme effréné imposé par nos sociétés, malgré la volonté des "puissants" de la faire taire, se réveille, se répand, communicative, et donne à nos vies le sens qu'elles méritent.
A travers les deux protagonistes, les auteurs confrontent ceux qui oeuvrent au maintien du modèle, David, commercial qui rentre chez lui le week-end retrouver femme et enfants, un attaché-case rempli de dossiers à traiter avant le lundi, et ceux qui le rejettent, qui le fuient et se placent en marge, Emma, jeune autostoppeuse pepsy, qui ne veut pas consacrer sa vie à travailler. J'ai aimé la finesse avec laquelle le sujet est traité. Les deux personnages sont prisonniers, l'un pour les raisons évoquées plus haut et l'autre par le manque de moyens financiers. Leur démarche est compréhensible, leur positionnement tout en nuances, ce qui nous épargne les clichés habituels des productions cinématographiques et littéraires sur le sujet.
Durant le trajet, malgré ce point commun qui semble engendrer chez eux, mélancolie et angoisse, ils opposent leur vision de la vie, à travers des échanges laconiques puis tranchants. Jusqu'à ce qu'un accident auquel ils assistent les rapproche. Jusqu'à cet accident, le graphisme est sans éclat, composé de gris, blanc et noir. A partir de l'accident, les couleurs chaudes viennent illuminer les pages au fur et à mesure que les protagonistes retrouvent une certaine sérénité. Vivre l'instant présent, prendre les événements comme ils se présentent, abandonner les sur-connexions technologiques pour en vivre d'autres, plus humaines.
C'est dans une convivialité inattendue que les personnages se laissent aller, s'écoutent, et, finissent par oublier un instant les contraintes, les limites et l'angoisse qui régissent leur existence.
La bande-dessinée s'achève sur des couleurs apaisantes, nuances de beige, saumon et turquoise, sur des paysages, sur le silence, qui accompagnent David dans sa prise de décision, celle de ralentir pour ne plus subir.
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