Si vous ne le savez pas encore, j'adore ce qui se rapporte aux domaines de la mythologie, des contes et des légendes. J'étais curieuse de découvrir le travail de cette maison d'édition sur laquelle j'avais flashé côté illustrations. Je remercie les éditions Aleph ainsi que la Masse critique du site Babelio pour cette merveilleuse découverte. Cet album est clairement une jolie réussite, je suis enchantée et très désireuse de renouer l'expérience à travers d'autres albums.
Emmanuelle Lê et Catherine Cordasco nous présente un mythe australien, c'est peu courant, osé comme idée. On n'a pas souvent l'habitude de lire les mythes d'autres pays, encore moins de pays aussi éloigné que l'Australie pour ma part. J'étais donc fascinée par les choix et très curieuse, j'aime bien ce pays et rien de mieux que ses mythes pour le découvrir. Sincèrement, c'est une très belle immersion dans la mythologie aborigène australienne, les enfants et les grands enfants seront ravis de se frotter à d'autres cultures à travers des albums de ce genre, la démarche est à applaudir !
Je ne connaissais pas du tout cette histoire. L'autrice nous présente toute la genèse du monde du point de vue des aborigènes d'Australie. J'ai adoré cette histoire de genèse, c'est très poétique, charmant et un brin onirique, c'est
le Temps du rêve, celui qui donne son titre à cet album. Après la naissance du monde, des paysages, vient celui des humains, dont Brolga. C'est une danseuse incroyable qui va vivre une histoire très chargée en émotions, en magie, en tourments. J'ai été très touchée par l'histoire de Brolga, ce qui lui arrive, ce que les hommes entreprennent pour l'aider. C'est une histoire réellement passionnante à découvrir et j'ai été conquise par le final.
J'aime bien les références à l'Australie, j'ai vu un émeu, un kiwi me semble-t-il, sans oublier le didgeridoo. La carte du pays à la fin est très bien pensée et conclut à merveille l'album. J'ai bien aimé le fait que les noms ne soient pas édulcorés. Je prends un exemple, dans le conte Aladin (Mille et une nuits), la princesse se nomme Badroulboudour, oui, vous avez parfaitement lu. Disney l'a transformé en Jasmine, je ne dis pas que cela ne lui va pas du tout, mais comprenez que Badroulboudour c'est complexe. Ici, nous avons gardé les mots d'origine, qu'on parvienne ou pas à les prononcer et c'est super de ne pas avoir simplifié le texte. Parce que le texte, il est à la fois soigné, riche, poétique et charmant, il est chantant d'une certaine manière, il m'a de suite séduite. C'est très beau à lire et cela confère une réelle dimension d'histoires à conter, à transmettre à l'oral, comme autrefois.
Quant aux illustrations, elles sont super chouettes. le style peut interpeller, mais je lui trouve un côté Gauguin ou Douanier Rousseau. Il y a une patte très particulière, un brin art naïf avec ces beaux aplats colorés et à l'aquarelle. Je suis vraiment fan des couleurs, elles attirent le regard ; je ne me lasse pas d'admirer les détails, notamment dans les rendus plus "graphiques" des imprimés. J'ai adoré les paysages, forêt, mer, montagnes donnent un cadre très féerique, comme si l'on était coincé dans un endroit hors du temps. le traitement des étoiles ou encore des éléments de la nature me plaît énormément ! le vent, alias le sorcier Willy-Willy est hyper stylé dans son design, et gros coup de coeur pour l'oiseau qui est sublime.
Sincèrement, les illustrations participent autant que le texte à nous donner envie de se couper du monde, de rêver, de voyager. On a un album qui nous fait une réelle pause au coeur de l'imaginaire, avec de la fantaisie, du charme, des émotions. J'ai apprécié découvrir ce mythe à travers un texte de qualité, des illustrations soignées, des personnages très intéressants, une histoire rythmée et passionnante. C'est un très bel album et je pense sincèrement que je me ferais une petite collection avec certains titres de la maison d'édition.
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