«Jeune, je pensais que je mourrais jeune, et un jour je reçus de l'avenir un jour de plus que toi.» C'est à partir du moment où
Yvon le Men a réalisé qu'il allait être plus vieux que son père, parti trop tôt à 43 ans, alors qu'il n'avait que douze ans, que «Besoin de poème» va naître.
Yvon le Men nous invite à le suivre, sur les traces de son père, et sur les traces de ses pères en poésie :
Xavier Grall,
Vladimir Holan,
Jean Malrieu, Guillevic etc... Il nous parle de ses rencontres (avec christian Bobin,
François Cheng), des souffrances qui ont jalonné sa route voyageuse qu'il a maintenu elle-aussi en poésie, malgré les turbulences et quel qu'en soit le prix à payer .
"Se faire un sang d'encre, c'est aimer écrire"
Cela donne un livre vagabond et bouleversant, un livre lu il y a quelques années qui me touche à nouveau profondément grâce à ses mots simples qui ont un grand pouvoir, comme lui-même le constate à propos des mots de
Christian Bobin : "... ils donnent plus que ce qu'ils écrivent, plus que ce qu'il écrit."
Oui, car chaque lecteur ajoute, en silence, son émotion à celle de celui qui écrit.
"Mais quand celui qui ignore le poème pleure, même en silence, le poème en lui trouve sa route, même dans le silence des larmes."