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EAN : 9782081233331
334 pages
Flammarion (18/11/2009)
4.3/5   5 notes
Résumé :
La poésie ne s'arrête pas aux frontières. C'est pour cela qu' Yvon Le Men a choisi, dans le sillage de Jules Verne et de son héros le gentleman anglais Phileas Fogg, de traverser à nouveau les mers et de proposer cette fois-ci un tour du monde en 8o poèmes et presque autant de pays. De l'Antiquité à nos jours, de l'Afrique du Sud au Venezuela, de la Hollande à la Grèce en passant par l'Irlande, l'Espagne, le Brésil, la Pologne, c'est un atlas inédit que l'on découvr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
La poésie est ce diamant qui lézarde le miroir sans tain derrière lequel nous subissons l'interrogatoire du Réel, vision à sens unique. Impulsion magnétique qui désaccorde les détecteurs de mensonges.
Le coeur contesté soudain s'évade de la poitrine suspecte et s'étire à l'horizon, tel un ciel origami qui, d'un dépliage hiberné, déconcerte les crève-la-faim repus de vapeurs utilitaires.

Avec ce recueil nous faisons le tour d'un monde détourné.
Un poète quitte le nid, se saisit du trivial, le mâchouille de ses fièvres acérées, puis par des rimes hébétées et des mots entonnoirs glisse sur nos lèvres la becquée qui ravitaillera les oisillons de nos songes...

Le poète a pour vocation d'expier le genre humain. La guerre, la mort, toutes les douleurs du monde, il les soulève entre le pouce et l'index et de sa plume acupunctrice tatoue sur nos sutures ses points de suspension...
Le poète a pour intonation la jouissance des lettres déliées, affranchies au tarif enfileur, dévergondées comme des lucioles désabusées...

"Et quelle utilité tout ce blabla ?", éructeront-ils.
Soit... nous nous tairons en quittant la Terre.
Que le lecteur laisse les mots retomber dans l'atmosphère mondiale, comme la fusée ses propulseurs. Son voyage est initié. Un univers où la lumière n'est plus prisonnière de la vitesse, un macrocosme inconnu et pourtant pelotonné au coeur de chacune de nos cellules...
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Pourquoi cette feuille ?

A un détail près
le monde n'a pas changé
en si peu de temps
A un détail près
ce matin est une réplique
grisaille à l'appui
du précédent
A un détail près
le poids écrasant la poitrine
ne s'est pas allégé d'un iota
A un détail près
l'on se sent toujours vivant
un peu plus
un peu moins
Le même équilibre
fragile ou non
A un détail près
celui de cette petite question entêtante :
Pourquoi cette feuille
ni plus jaune ni plus verte que les autres
est-elle tombée de l'arbre ?


Abdellatif Laâbi, "Ecris la vie", La Différence, 2005
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Le Livre de Boris

Est ton pays
Celui qui t'ouvre les portes
Sans fouiner dans la besace
De tes songes

Est ton pays
Celui qui t'indique où
Mettre tes songes en lieu sûr

Nul ne naît en terre étrangère
L'espace appartient à l'homme
Dont le sort est d'errer

Ne me demande pas mon pays d'origine
Regarde dans mes yeux baissés
La fêlure des horizons

... Qui t'a parlé du mot exil
Je ne le prononce plus

Bâtis dans ton coeur
Des terres de réserve
Des îles vierges
Ne demande à l'espace qu'un peu d'immobilité
Le temps d'une halte

Il faut bêcher le territoire au jour le jour
Y planter un drapeau blanc
Et non des épouvantails
Qui apeurent les oiseaux

L'exil est aussi ce chemin
Qui délivre de la solitude

Tout homme seul
Porte la langueur du temps
Sur ses épaules
Il pleure le cloisonnement
De l'espace

Mais toi
Regarde plutôt la splendeur
Des songes égarés
Dans l'herbe de ton enfance...


Alain Mabanckou, "Tant que les arbres s'enracineront dans la terre", Point-Seuil 2007
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Nos rendez-vous d'amour au cimetière du Lion

N'avait été la folie nationaliste
qui s'est emparée des Slaves du Sud
comme nous aurions pu bien vieillir, toi et moi.

Et voilà
que de toute notre existence il ne reste
que ces tristes rendez-vous d'amour au cimetière du Lion.

Je vais te dire
quand je suis le plus heureux dans mon malheur :
lorsque je me laisse surprendre par la pluie
parmi les tombes.

J'adore que nous prenions l'averse ensemble.


Izet Sarajlic, "Né en 1923, mort en 1942", N&B poésie, 1999
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Adieu

Seul il monte à l'échafaud
les bras attachés
sept fusils contre son dos bien droit
Il pense à une femme qui le pleurera en silence
il rêve au soleil d'après lui
aux fleuves ; aux moineaux
Il voit un grand palmier que le vent pénètre et secoue
Il voit un nuage : après moi, il pleuvra peut-être

Il aperçoit un narcisse qui disparaît derrière la haie :
"Sera-t-il cueilli par un homme ?
Offert à une jeune fille heureuse ?
Abandonné sur le banc d'un jardin ?"

Il a tendu ses yeux vers l'aube
Il était seul
Il a monté les escaliers de bois
Une tourterelle s'est réveillée
Elle dormait sur l'échafaud
Elle s'est envolée au loin


Fadel al-Azzawi, "Etranger sur le golfe", Tarabuste éditeur, 1991
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Videos de Yvon Le Men (22) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Yvon Le Men
Avec Marc Alexandre Oho Bambe, Nassuf Djailani, Olivier Adam, Bruno Doucey, Laura Lutard, Katerina Apostolopoulou, Sofía Karámpali Farhat & Murielle Szac Accompagnés de Caroline Benz au piano
Prononcez le mot Frontières et vous aurez aussitôt deux types de représentations à l'esprit. La première renvoie à l'image des postes de douane, des bornes, des murs, des barbelés, des lignes de séparation entre États que l'on traverse parfois au risque de sa vie. L'autre nous entraîne dans la géographie symbolique de l'existence humaine : frontières entre les vivants et les morts, entre réel et imaginaire, entre soi et l'autre, sans oublier ces seuils que l'on franchit jusqu'à son dernier souffle. La poésie n'est pas étrangère à tout cela. Qu'elle naisse des conflits frontaliers, en Ukraine ou ailleurs, ou explore les confins de l'âme humaine, elle sait tenir ensemble ce qui divise. Géopolitique et géopoétique se mêlent dans cette anthologie où cent douze poètes, hommes et femmes en équilibre sur la ligne de partage des nombres, franchissent les frontières leurs papiers à la main.
112 poètes parmi lesquels :
Chawki Abdelamir, Olivier Adam, Maram al-Masri, Katerina Apostolopoulou, Margaret Atwood, Nawel Ben Kraïem, Tanella Boni, Katia Bouchoueva, Giorgio Caproni, Marianne Catzaras, Roja Chamankar, Mah Chong-gi, Laetitia Cuvelier, Louis-Philippe Dalembert, Najwan Darwish, Flora Aurima Devatine, Estelle Dumortier, Mireille Fargier-Caruso, Sabine Huynh, Imasango, Charles Juliet, Sofía Karámpali Farhat, Aurélia Lassaque, Bernard Lavilliers, Perrine le Querrec, Laura Lutard, Yvon le Men, Jidi Majia, Anna Malihon, Hala Mohammad, James Noël, Marc Alexandre Oho Bambe, Marie Pavlenko, Paola Pigani, Florentine Rey, Yannis Ritsos, Sapho, Jean-Pierre Siméon, Pierre Soletti, Fabienne Swiatly, Murielle Szac, Laura Tirandaz, André Velter, Anne Waldman, Eom Won-tae, Lubov Yakymtchouk, Ella Yevtouchenko…
« Suis-je vraiment immortelle, le soleil s'en soucie-t-il, lorsque tu partiras me rendras-tu les mots ? Ne te dérobe pas, ne me fais pas croire que tu ne partiras pas : dans l'histoire tu pars, et l'histoire est sans pitié. »
Circé – Poèmes d'argile , par Margaret Atwood
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